Tahiti Infos

Jeanfi décolle et nous embarque


Crédit : William LET.
Crédit : William LET.
TAHITI, le 24 janvier 2019 - L’humoriste Jeanfi Janssens vient présenter son premier spectacle à Tahiti, le 14 février prochain au Tahiti Pearl Beach, à Arue. Dans "Jeanfi décolle", il raconte tout : sa vie, ses expériences, ses aventures. Il embarque son public dans un voyage de haut vol.

Tahiti infos : Vous avez été steward pendant longtemps. Est-ce la première fois que vous venez à Tahiti ?
Jeanfi : "C’est la première fois, oui ! Aussi surprenant que cela puisse paraître. Quand j’étais à Air France, on s’arrêtait à Los Angeles. Je n’allais pas plus loin."

Tahiti infos : Vous pensiez un jour que votre carrière d’humoriste vous mènerait jusqu’ici ?
Jeanfi : "Du tout ! Je ne m’imaginais même pas tout court. Je ne pensais pas qu’un jour que, ce que j’écrivais comme des petites blagues dans mes chambres d’hôtel ou bien encore que les histoires que je racontais aux passagers et à mes collègues pour les faire rire, finiraient dans un spectacle, sur scène, que je me présenterais à l’Olympia, qu’il y aurait un DVD et que j’irais à Tahiti ! C’est le plus ! Vivre ce que je vis en si peu de temps est un rêve.

Il y a comme un lien avec ce que j’ai vécu avant la scène. En tant que steward, pendant 20 ans, j’ai fait le tour du monde ! Je n’ai jamais posé le pied à Tahiti. C’est comme si il fallait que justice soit faite. Pour un ancien steward, ce voyage qui va me faire traverser tous les fuseaux horaire va me rappeler tous les bons souvenirs."


Tahiti infos : Comment devient-on humoriste alors qu’on est steward ?
Jeanfi : "Le hasard de la vie, mes échecs ont, en quelque sorte, fait mes réussites. J’avais un magasin de vêtements à Montpellier avec mon premier petit copain. Cela a été un fiasco... J’ai fait faillite et, à 24 ans, je me suis retrouvé sans rien. Un jour, une copine me dit : je te verrais bien steward ! Je ne savais pas ce que c’était que ce métier. J’ai fait la formation et je suis rentré dans les avions. Avant mon premier vol, je n’étais jamais monté dans un avion. Le défi a consisté à montrer à tous les passagers que je maîtrisais parfaitement mon environnement… Alors que je ne maîtrisais rien du tout ! Ensuite, je n’aurais pas été humoriste si je n’avais pas été steward."

Tahiti infos : Dites-nous en plus
Jeanfi : "Mes collègues que je faisais rire me répétaient ‘Jeanfi, vas-y, écris, fais des sketchs, car tu as une façon de raconter les histoires qui n’est pas commune !’ Je n’étais pas persuadé que ce que je racontais aux gens pour les faire rire allait marcher sur terre, sur scène. Une copine m’a inscrit à mon insu à un concours d’humoriste qui s’appelait Le Printemps du rire, à Toulouse. Elle m’a dit : ‘Maintenant, t’as plus le choix !’ On était 900, j’y suis allé avec mon premier sketch, il durait dix minutes. C’était pas gagné. "

Tahiti infos : Le jury a-t-il apprécié ?
Jeanfi : "Je n’ai pas gagné, mais je me suis retrouvé finaliste ! C’est à ce moment-là que je me suis dit que finalement j’étais capable de faire rire ailleurs que dans les avions. J’ai commencé à écrire en imaginant que cela resterait un hobbies. Je ne me voyais pas encore engager une carrière."

Tahiti infos : Quand vous êtes-vous consacré entièrement à la scène ?
Jeanfi : "Tout est allé très vite. Je me suis dit : ‘Ce n’est pas possible, ce n’est pas normal, on va tout me reprendre’. Quand je suis sorti des avions, il y a trois ou quatre ans, j’ai eu des mois de disette, je ne le cache pas, tout n’a pas marché tout de suite. La galère, ça fait partie du parcours de l’artiste, avec ses mois de loyer impayé, ses crédits revolving débloqués. Je voyais quand même que les gens étaient réceptifs. Dans la salle, au début, ils étaient dix, mais les dix sortaient contents. Cela m’a encouragé, je n’ai rien lâché. J’ai pris le risque, car c’est un risque, un choix. La vie d’artiste est plus aléatoire que celle de steward avec de l’expérience."

Tahiti infos : Votre spectacle est autobiographique, est-ce que c’est ça qui plaît selon vous ?
Jeanfi : "Oui, je parle de ma vie, je me moque de moi. Je n’ai pas un humour méchant, et ça plaît. Il y a beaucoup d’autodérision. Je crois que l’on peut se moquer des autres si l’on est capable de se moquer de soi. Il y a aussi tout le cadre. J’emmène les spectateurs en voyage en avion avec moi. Je parle d’anecdotes de vol, or, les coulisses de ce monde fascinent. Enfin, il y a cette opposition entre mon milieu modeste d’origine et le milieu d’une grande compagnie française et de ses codes plus luxueux. "

Tahiti infos : Vous êtes en tournée, est-ce que vous adaptez votre spectacle aux lieux où vous vous présentez ?
Jeanfi : "Oui, il y a quelques trucs, c’est vrai, mais pas le sketchs complets. Je raconte ma vie sur 25 ans en prenant pour cadre un voyage en avion. Plus on est loin, plus ça prend de sens. Les gens en Polynésie savent très bien ce que c’est le voyage, l’hospitalité. C’est tout à fait à propos."

Tahiti infos : Et ensuite, quels sont vos projets ?
Jeanfi : "L’écriture du deuxième spectacle, qui est en cours. Il y a aussi des projets de théâtre, donc sans doute une parenthèse théâtrale. Des projets de cinéma sont sur la table, tant que je n’ai rien signé, je ne dis rien, mais oui, il y a des choses. J’ai envie de faire plein de choses, d’apprendre. Je fais une carrière tardive, je ne dois pas perdre de temps, j’ai déjà des heures de vol vous savez !"

Crédit : William LET.
Crédit : William LET.
Le pitch

Vous l'avez peut-être déjà croisé sur un vol long courrier ou découvert lors de passages TV remarqués chez Stéphane Plaza, Arthur, Michel Drucker… Ce steward exubérant, accro à la chirurgie esthétique et victime des crédits conso, raconte son histoire de son enfance dans le Nord de la France aux passagers qu'il sert à bord... Il dévoile l’envers du décor. Avec son accent ch'ti et son incroyable répartie, Jeanfi Décolle rappelle qu’il ne faut jamais oublier d'où l'on vient.

L’humoriste a reçu le prix de l'humour du Public Les Vendanges de l'humour (Macon) 2017
et le prix du Jury des Cabarets et prix de la Fédération Wallonie Bruxelles Festival de Rochefort 2017.

Pratique

Jeanfi décole
Les 13 et 14 février, 19h30, salle Endeavour au Tahiti Pearl beach resort & Spa, à Arue.
Tarif : À partir de 5 500 Fcfp
Billets en vente dans les magasins Carrefour à Taravao, Arue, Faa’a et Punaauia, à Radio 1 à Fare Ute et en ligne.

Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 24 Janvier 2020 à 13:25 | Lu 1359 fois