Tahiti Infos

"Je stresse un peu": C'est la rentrée pour des millions d'élèves


Paris, France | AFP | lundi 02/09/2019 - Des millions d'élèves ont repris lundi le chemin de l'école, du collège ou du lycée, pour une rentrée marquée cette année par un bouleversement en classe de Première avec l'abandon des séries (L, ES et S).

Devant l'école élémentaire Sophie Germain à Lille, une dizaine d'enfants attendaient l'ouverture des portes, le visage joyeux ou inquiet, accompagnés de leurs parents. 
"Je stresse un peu parce que je change d'école, même si je connais beaucoup de camarades", a confié l'AFP Ismène, 8 ans, qui entre en CE2. "Je suis impatiente de retrouver mes copains, de connaître ma maîtresse, et de savoir avec qui je vais être en classe".
A Strasbourg, Adam, 8 ans, a le sourire et trouve que la rentrée "c'est bien parce qu'on retrouve les copains". Son frère de 5 ans, lui, se fait répéter les nouveaux horaires de l'école qui, comme tous les établissements primaires de Strasbourg, repasse à une semaine de quatre jours.
"Moi, je suis content car je vais retrouver Agathe, mon amoureuse", explique très sérieusement Noé, 4 ans, qui entre en moyenne section dans une maternelle du XIe arrondissement de Paris. 
Pour ce premier jour d'une rentrée  qui concerne 12,4 millions d'élèves, le Premier ministre Édouard Philippe et le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer se sont déplacés dans une école primaire à Clichy (Hauts-de-Seine).
Edouard Philippe s'est félicité des mesures de dédoublements des classes de CP et CE1 qui selon lui "produisent des effets qualitatifs". Aujourd'hui "c'est 300.000 enfants qui bénéficient de ce dédoublement, c'est pas anecdotique, c'est considérable", a-t-il martelé.
Jean-Michel Blanquer a, lui, assuré que "dans toute la France, la rentrée se passe bien". "Il peut y avoir tel ou tel établissement dans lequel il y a des mouvements ou des problèmes mais c'est une toute petite minorité", a-t-il dit. 
Contrairement aux deux années précédentes, le président Emmanuel Macron ira dans un établissement non pas lundi mais "dans les prochaines semaines", selon M. Blanquer.
Les 871.000 enseignants ont découvert leurs salles de classe et pris connaissance de leur emploi du temps (pour le secondaire) dès vendredi.
 

- "Rentrée magnifique" -

 
Abaissement à trois ans de l'âge de l'instruction obligatoire, poursuite de la baisse des effectifs de classes dans les quartiers défavorisés ou encore réforme du baccalauréat marquent cette rentrée.
Le nouveau bac, qui prendra en compte le contrôle continu, ne verra le jour qu'en juin 2021. Mais il se prépare en amont et des changements interviendront dès cette année pour les élèves de première, qui seront les premiers à passer l'examen sous sa nouvelle forme. 
Les séries S, ES et L sont supprimées et remplacées par des enseignements de spécialités, qui demandent des aménagements spécifiques. 
Cette réforme a cristallisé les tensions au moment du bac avec une grève de certains correcteurs. Plusieurs organisations syndicales ont d'ores et déjà annoncé en juillet le dépôt de préavis de grève sur l'ensemble du mois de septembre.
La grève a par exemple été votée lundi au lycée Auguste Renoir d'Asnières-sur-Seine, en raison de "l'impossibilité d'assurer la rentrée scolaire dans des conditions satisfaisantes", selon le syndical Snalc.
"Il n'y a pas une ambiance délétère en cette rentrée, au contraire", a assuré Jean-Michel Blanquer dimanche. "Les jeunes concernés vont avoir une rentrée magnifique grâce à ces réformes".
Le ministre avait ouvert la porte à des aménagements de la réforme du lycée lors de sa conférence de presse de rentrée la semaine dernière. "Nous avons jusqu'à fin octobre pour définir les modalités du grand oral", une des nouveautés du futur bac, a-t-il par exemple rappelé lundi sur France info.
"On était quand même hyper formatées pour les filières L, ES et S, on nous préparait à ça depuis la 6e", constate Fanta, lycéenne en Première STMG au lycée Arago à Paris.
A Paris, la rentrée a été reportée dans cinq écoles privées pour réaliser de nouvelles analyses de détection du plomb à la suite de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame en avril.
Dans le Sud, une cinquantaine de parents d'élèves ont manifesté lundi dans les rues de Conques-sur-Orbiel (Aude) pour dénoncer la pollution liée à l'ancienne mine d'arsenic et aggravée par les graves inondations d'octobre 2018. 

le Lundi 2 Septembre 2019 à 04:33 | Lu 149 fois