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Japon: nouvelles manipulations de résultats d'essais d'un médicament-phare de Novartis


Japon: nouvelles manipulations de résultats d'essais d'un médicament-phare de Novartis
TOKYO, 31 juillet 2013 (AFP) - Une deuxième université japonaise a indiqué soupçonner des manipulations de données concernant un traitement contre l'hypertension proposé par le laboratoire suisse Novartis.

L'Ecole de médecine de l'université Jikei a dit mardi avoir constaté que des résultats cliniques concernant le traitement Diovan (ou Valsartan) de Novartis avait été faussés pour affirmer que cette molécule était non seulement efficace contre l'hypertension artérielle mais aussi contre les angines de poitrine et attaques cérébrales.

Le professeur invité qui a mené des recherches sur les effets du Diovan à l'Université Jikei, Seibu Mochizuki, a proposé de revenir sur son article paru dans la revue médicale The Lancet en 2007, à cause de sérieux doutes quant à la crédibilité des données qu'il a utilisées.

Un ex-salarié de Novartis qui a participé à ces travaux aurait tronqué et/ou maquillé les statistiques.

Les résultats de l'enquête interne de l'Université Jikei interviennent après un cas similaire dénoncé récemment à l'Université de Kyoto, où le même ex-salarié a oeuvré.

Indirectement mise en cause, Novartis Pharma (filiale japonaise de Novartis) a indiqué que des investigations confiées à une tierce partie n'avaient apporté aucune preuve que l'ancien employé concerné ait manipulé ou modifié les données.

Novartis avait déjà réfuté des accusations de manipulations de l'Université de médecine de Kyoto. Cette dernière avait jugé mi-juillet qu'une étude basée sur les résultats d'essais cliniques sur 3.000 patients du traitement Diovan (aussi appelé Valsartan) apportait des conclusions erronées, parce qu'elle était fondée sur des résultats inexacts ou incomplets.

Cette étude indiquait que ce médicament contre l'hypertension artérielle de Novartis pouvait réduire les accidents vasculaires cérébraux et cardiaques.

Or, selon l'université, l'étude en question, conduite en son sein par l'équipe du professeur Hiroaki Matsubara - qui a quitté depuis l'université - est assurément basée sur des données inexactes.

Si le Valsartan est efficace dans le contrôle de l'hypertension artérielle, il ne l'est pas nécessairement contre les angines de poitrine et attaques cérébrales, contrairement aux assertions des études, selon l'enquête conduite par l'université de Kyoto.

Le "Diovan" est l'un des traitements les plus couramment prescrits pour l'hypertension au Japon où il génère quelque 830 millions d'euros de revenus annuels pour Novartis. Il est homologué pour une utilisation dans plus de 100 pays.

Le géant pharmaceutique, qui a financé les équipes des professeurs Mochizuki et Matsubara, avait admis il y a quelques semaines que l'un de ses salariés avait participé aux travaux et jugé cette attitude contraire aux règles en vigueur.

L'employé de Novartis incriminé est parti de l'entreprise au mois de mai.

Des enquêtes sont encore en cours dans d'autres universités japonaises pour vérifier les autres recherches effectuées avec le chercheur de Novartis parti depuis.

Rédigé par () le Mardi 30 Juillet 2013 à 17:17 | Lu 317 fois