Hong Kong, Chine | AFP | jeudi 14/05/2025 - Des rumeurs en ligne scientifiquement infondées et avertissant d'un séisme majeur cet été au Japon pèsent sur les réservations des voyageurs hongkongais inquiets.
Des messages postés sur les réseaux sociaux citent par exemple un manga japonais, republié en 2021, qui prédit une catastrophe naturelle majeure en juillet 2025, basée sur le rêve de l'auteur.
D'autres messages annoncent également un important séisme dans l'archipel mais à des dates différentes, tandis qu'un groupe Facebook prétendant prévoir les catastrophes au Japon compte plus de 250.000 membres, principalement à Hong Kong et à Taïwan.
"Cette prophétie d'un tremblement de terre a provoqué un grand changement dans les préférences de nos clients", a affirmé à l'AFP Frankie Chow, responsable de l'agence de voyage hongkongaise CLS Holiday, précisant qu'entre mars et avril, son entreprise a connu une baisse entre 70 et 80% des demandes de renseignements sur les voyages dans l'archipel par rapport à la même période l'an passé.
Et ce alors que près de 2,7 millions de voyageurs venus de Hong Kong se sont rendus au Japon en 2024, presque autant que les visiteurs américains.
Les tremblements de terre, légers ou modérés, sont courants au Japon, où de strictes règles de construction minimisent les dégâts et les victimes, même lors de secousses plus importantes.
Mais le pays a aussi connu des catastrophes comme celle de 2011, lorsqu'un séisme de magnitude 9.0 suivi d'un tsunami a fait 18.500 morts ou disparus et a causé un terrible accident nucléaire à la centrale de Fukushima.
- Estimations inquiétantes -
"Prédire les tremblements de terre par date, heure et lieu n'est pas possible sur la base des connaissances scientifiques actuelles", a écrit le bureau du Premier ministre sur X le mois dernier.
Tentant de désamorcer ces rumeurs, un responsable du bureau du Cabinet du Premier ministre a expliqué que ce message était simplement une information régulièrement partagée.
Mais le quotidien Asahi Shimbun a affirmé au contraire que le gouvernement réagissait surtout aux prophéties apparues en ligne après qu'un organisme gouvernemental japonais a publié en janvier une nouvelle estimation de la probabilité d'un "méga-séisme", de magnitude supérieure à 8,5.
Selon ces experts, la probabilité d'un tremblement de terre de ce type dans l'archipel a légèrement augmenté pour atteindre entre 75 et 82% au cours des trois prochaines décennies, de quoi effrayer le grand public.
D'autant que cette annonce a été suivie en mars par une nouvelle estimation officielle évoquant potentiellement 298.000 morts au Japon en cas de méga-séisme suivi par un tsunami.
Et même s'il s'agit de simples mises à jour d'estimations régulièrement publiées, ces chiffres ont suffi à provoquer rumeurs et craintes. La vidéo sur YouTube d'un maître de feng shui exhortant à ne pas se rendre au Japon, et partagée par un média de Hong Kong, a été vue plus de 100.000 fois.
Et les effets de ces campagnes de désinformation se sont rapidement fait sentir alors que le Japon bat des records de fréquentation, avec 36,8 millions de visiteurs l'an passé.
Ainsi la compagnie aérienne Greater Bay Airlines, basée à Hong Kong, a réduit ses vols pour Tokushima (ouest du Japon) passant "de trois vols aller-retour hebdomadaires à deux entre le 12 mai et le 25 octobre", selon une responsable du tourisme local, interrogé par l'AFP.
- "Aucune raison de s'inquiéter" -
De son côté, le gouverneur de Miyagi, Yoshihiro Murai a affirmé en avril n'avoir "aucune raison de s'inquiéter" tout en relevant que "si les rumeurs non scientifiques sur les réseaux sociaux influencent le tourisme, cela pourrait devenir un problème majeur".
Selon l'Office japonais du tourisme, 208.400 Hongkongais ont visité le Japon en mars, soit 10% de moins qu'à la même période l'an passé. Cependant, cette baisse est aussi en partie due aux vacances de Pâques commençant à la mi-avril cette année, plutôt qu'en mars, a précisé l'organisme.
Steve Huen Kwok-chuen, qui dirige l'agence de voyage hongkongaise EGL Tours, n'a lui pas constaté de fuite des clients voyageant au Japon et se veut raisonnable et optimiste.
Dans l'éventualité probable que ces prédictions ne se réalisent pas, "les gens se rendront compte que ce n'est pas vrai" et reviendront, prédit-il.
Des messages postés sur les réseaux sociaux citent par exemple un manga japonais, republié en 2021, qui prédit une catastrophe naturelle majeure en juillet 2025, basée sur le rêve de l'auteur.
D'autres messages annoncent également un important séisme dans l'archipel mais à des dates différentes, tandis qu'un groupe Facebook prétendant prévoir les catastrophes au Japon compte plus de 250.000 membres, principalement à Hong Kong et à Taïwan.
"Cette prophétie d'un tremblement de terre a provoqué un grand changement dans les préférences de nos clients", a affirmé à l'AFP Frankie Chow, responsable de l'agence de voyage hongkongaise CLS Holiday, précisant qu'entre mars et avril, son entreprise a connu une baisse entre 70 et 80% des demandes de renseignements sur les voyages dans l'archipel par rapport à la même période l'an passé.
Et ce alors que près de 2,7 millions de voyageurs venus de Hong Kong se sont rendus au Japon en 2024, presque autant que les visiteurs américains.
Les tremblements de terre, légers ou modérés, sont courants au Japon, où de strictes règles de construction minimisent les dégâts et les victimes, même lors de secousses plus importantes.
Mais le pays a aussi connu des catastrophes comme celle de 2011, lorsqu'un séisme de magnitude 9.0 suivi d'un tsunami a fait 18.500 morts ou disparus et a causé un terrible accident nucléaire à la centrale de Fukushima.
- Estimations inquiétantes -
"Prédire les tremblements de terre par date, heure et lieu n'est pas possible sur la base des connaissances scientifiques actuelles", a écrit le bureau du Premier ministre sur X le mois dernier.
Tentant de désamorcer ces rumeurs, un responsable du bureau du Cabinet du Premier ministre a expliqué que ce message était simplement une information régulièrement partagée.
Mais le quotidien Asahi Shimbun a affirmé au contraire que le gouvernement réagissait surtout aux prophéties apparues en ligne après qu'un organisme gouvernemental japonais a publié en janvier une nouvelle estimation de la probabilité d'un "méga-séisme", de magnitude supérieure à 8,5.
Selon ces experts, la probabilité d'un tremblement de terre de ce type dans l'archipel a légèrement augmenté pour atteindre entre 75 et 82% au cours des trois prochaines décennies, de quoi effrayer le grand public.
D'autant que cette annonce a été suivie en mars par une nouvelle estimation officielle évoquant potentiellement 298.000 morts au Japon en cas de méga-séisme suivi par un tsunami.
Et même s'il s'agit de simples mises à jour d'estimations régulièrement publiées, ces chiffres ont suffi à provoquer rumeurs et craintes. La vidéo sur YouTube d'un maître de feng shui exhortant à ne pas se rendre au Japon, et partagée par un média de Hong Kong, a été vue plus de 100.000 fois.
Et les effets de ces campagnes de désinformation se sont rapidement fait sentir alors que le Japon bat des records de fréquentation, avec 36,8 millions de visiteurs l'an passé.
Ainsi la compagnie aérienne Greater Bay Airlines, basée à Hong Kong, a réduit ses vols pour Tokushima (ouest du Japon) passant "de trois vols aller-retour hebdomadaires à deux entre le 12 mai et le 25 octobre", selon une responsable du tourisme local, interrogé par l'AFP.
- "Aucune raison de s'inquiéter" -
De son côté, le gouverneur de Miyagi, Yoshihiro Murai a affirmé en avril n'avoir "aucune raison de s'inquiéter" tout en relevant que "si les rumeurs non scientifiques sur les réseaux sociaux influencent le tourisme, cela pourrait devenir un problème majeur".
Selon l'Office japonais du tourisme, 208.400 Hongkongais ont visité le Japon en mars, soit 10% de moins qu'à la même période l'an passé. Cependant, cette baisse est aussi en partie due aux vacances de Pâques commençant à la mi-avril cette année, plutôt qu'en mars, a précisé l'organisme.
Steve Huen Kwok-chuen, qui dirige l'agence de voyage hongkongaise EGL Tours, n'a lui pas constaté de fuite des clients voyageant au Japon et se veut raisonnable et optimiste.
Dans l'éventualité probable que ces prédictions ne se réalisent pas, "les gens se rendront compte que ce n'est pas vrai" et reviendront, prédit-il.