Tahiti Infos

Janvier 2018 dans le rétro : Le projet des îles flottantes prend l'eau en Polynésie


Chers lectrices, chers lecteurs, 
Avant de se lancer vers une nouvelle année, Tahiti Infos profite de la trêve des confiseurs pour faire le point sur celle qui vient de s’écouler. Posons nous quelques jours sur les événements qui ont marqué notre quotidien durant cette année 2018 qui s'achève. 

Après plusieurs mois de polémique et la naissance d'un collectif fermement opposé à Mataiea, le porte-parole du gouvernement taille en pièces, fin janvier, le projet d'installation d'une île flottante expérimentale annoncé dans le lagon d'Atimaono.

POLEMIQUE - Iles flottantes : "Aucun accord sur aucun projet", assure Jean-Christophe Bouissou

Un projet de plateforme pilote des îles flottantes était annoncé à l’étude dans le lagon de Teva i Uta.
Un projet de plateforme pilote des îles flottantes était annoncé à l’étude dans le lagon de Teva i Uta.
Le porte-parole du gouvernement démentait ce mercredi 31 janvier l’existence d’un accord avec le Seasteading Institute pour l’installation du projet pilote des îles flottantes dans le lagon de Mataiea.
 
Les esprits s’échauffaient du côté de Teva i Uta à propos d’une rumeur annonçant l’installation, à environ 300 mètres du rivage de la plateforme pilote des îles flottantes.
Connectée à une emprise à terre pouvant aller jusqu'à 20 hectares à terme pour accueillir la base de construction des îles flottantes, puis une technopole de la mer, éventuellement un hôtel et un centre de conférences internationales, ce projet était annoncé pour un investissement total de plus de 17 milliards de francs avec 2 000 emplois à la clé.
"Je peux vous dire aujourd'hui qu'il n'y a aucun accord de passé sur aucun projet", avait contredit Jean-Christophe Bouissou, interrogé par la presse. Alors ministre du tourisme, c'est le porte-parole du gouvernement qui avait signé, par délégation le 13 janvier 2017, un protocole d’entente entre la Polynésie française et l’organisation gouvernementale Seasteading Institute pour l’aménagement dans nos eaux d’un projet pilote d’îles flottantes. Mais depuis, ne dossier était présenté au point mort. "Tout cela, c'est un peu comme une tempête dans un verre d'eau", avait-il dit.

JUSTICE - Le gendarme avait enquêté en toute discrétion sur l'un de ses subordonnés

Le gendarme suspicieux avait enquêté sur un collègue sans en informer sa hiérarchie.
Le gendarme suspicieux avait enquêté sur un collègue sans en informer sa hiérarchie.
En janvier 2016, un gendarme interpellait trois jeunes à son domicile. Parmi eux se trouvait le fils d'un des collègues du gendarme, son subordonné.
 
Après cet incident, les relations s’étaient tendues entre les deux hommes. Le gendarme avait signalé à sa hiérarchie qu'il enquêtait depuis plusieurs mois sur son subordonné et qu'il le soupçonnait d'avoir commis des faits graves, en l'occurrence d'avoir dérobé des scellés.
Le commandement de la gendarmerie avait reproché au gendarme de ne pas l'avoir informé plus tôt de ses soupçons. Or, les gendarmes ont "une obligation de loyauté envers leur hiérarchie" avait rappelé le rapporteur public du tribunal administratif, en audience le 30 janvier. La justice était saisie à la demande de ce gendarme, sous le coup d’une sanction disciplinaire qu’il contestait. Sa hiérarchie estimait qu’il aurait dû signaler plus tôt ses soupçons pour qu'une "enquête administrative ait lieu" dans les règles.
Les jours d'arrêt font partie des sanctions disciplinaires internes qui peuvent être prises contre les gendarmes. Le commandement de la gendarmerie avait donc décidé de lui infliger une sanction disciplinaire de 20 jours d'arrêts. "Une sanction non disproportionnée", selon le rapporteur public. Celui-ci a ainsi mis en avant que le Conseil d'Etat a jugé légitime la sanction de 20 jours d'arrêts à l'encontre d'un gendarme qui était arrivé tardivement pour une première prise des consignes.
Le rapporteur public a donc demandé le rejet de la requête du gendarme qui demandait l'annulation de la décision du commandement de la gendarmerie.

POLITIQUE - L'inéligibilité de Gaston Flosse confirmée pour les Territoriales

Gaston Flosse, le 24 janvier à l’annonce de la confirmation de son inéligibilité jusqu’au 23 juillet 2019.
Gaston Flosse, le 24 janvier à l’annonce de la confirmation de son inéligibilité jusqu’au 23 juillet 2019.
La requête en contentieux électoral politique engagée par Gaston Flosse était rejetée. La privation des droits civils et civiques du président du Tahoera’a Huiraatira a été confirmée par une décision rendue mercredi 24 janvier à Papeete.
 
Gaston Flosse demandait l’annulation du rejet opposé à sa demande d’inscription sur la liste électorale du bureau n°4 de la commune d'Arue, par la commission administrative du 22 décembre 2017. Le tribunal de première instance de Papeete a débouté le vieux lion de sa contestation et confirmé la décision de la commission administrative qui avait rejeté sa demande d’inscription sur la liste électorale à raison de son inéligibilité jusqu'au 23 juillet 2019.
"Je ne ferai aucun commentaire", s’est borné à dire le président du Tahoera’a Huiraatira, peu après avoir pris connaissance de ce jugement.
Sous le coup d’une peine d’inéligibilité de deux ans, dans l’affaire de détournement de fonds publics dite du Service d’étude et de documentation (SED), le président du Tahoera’a Huiraatira demandait à être inscrit sur la liste électorale de la commune d’Arue à compter du 8 mars 2018. Cette demande avait été rejetée par la commission administrative de la commune, le 22 décembre 2017. Et ce rejet venait d’être confirmé dans sa régularité.
Lorsqu’en mars 2016 le leader politique avait renoncé à se pourvoir en cassation après l’arrêt le condamnant à deux ans d’inéligibilité dans l’affaire du SED, deux analyses de sa situation civile s’étaient opposées. A l’époque il était déjà en train de purger une autre peine d’inéligibilité de trois ans, rendue définitive le 23 juillet 2014 dans le cadre d’un autre dossier de détournement de fonds publics : l’affaire des emplois fictifs. La justice considère que ces deux peines d’inéligibilité sont complémentaires et doivent être purgées l’une après l’autre. Cette interprétation sera confirmée par la cour de cassation quelques jours plus tard.
En conséquence, le leader autonomiste de 86 ans se voyait disqualifié pour les élections territoriales à venir en avril 2018.

Le Munoz du mois

Janvier 2018 dans le rétro : Le projet des îles flottantes prend l'eau en Polynésie

Les chiffres du mois

267
En grammes, la quantité d’ice saisie le 27 janvier à l’aéroport de Tahiti-Faa’a sur trois femmes en provenance de Los Angeles. Le commanditaire présumé, un garagiste de 55 ans, serait le beau-frère de l’une des "mules".
 
11
En tonnes, la quantité de vanille de Tahiti préparée commercialisée à l’international, pour l’année 2017 selon les statistiques du ministère de l’Agriculture.

L'image du mois

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, le 22 janvier 2018 lors de sa visite dans l’archipel des Marquises à Atuona, HIva Oa, sur la tombe de Jacques Brel.
La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, le 22 janvier 2018 lors de sa visite dans l’archipel des Marquises à Atuona, HIva Oa, sur la tombe de Jacques Brel.

La phrase du mois

"On s’est concentré jusqu’à présent sur les conséquences immédiates des retombées nucléaires. Mais la question se pose de savoir quels sont les effets à long terme" 
Taaroanui Maraea, le président de l’Eglise protestante ma’ohi, à propos d'une probable transmission congénitale des maladies ou malformations liées à une exposition excessive aux rayonnements ionisants.

Le mois de janvier 2018 en quelques dates

3 janvier : Michel Bourez annonçait avoir demandé Vaimiti Laurens en mariage. En plus d'être un bon surfeur, le spartran se montrait homme très amoureux et romantique en annonçant sur sa page Facebook avoir demandé Vaimiti Laurens, sa compagne depuis neuf ans, en mariage. Celle-ci a dit oui !

7 janvier : Une forte activité orageuse est annoncée par Météo-France sur l’agglomération de Papeete et le nord de Tahiti avec des cumuls de précipitation prévus exceptionnels.

10 janvier : Mort de Te ara tau, la tortue mâle centenaire du Jardin botanique de Papeari. L’animal est mort de ses blessures après avoir été attaqué par des chiens errants, quelques jours plus tôt. Te ara u'i, la tortue femelle également blessée lors de cette attaque, s'en sort avec des blessures importantes.

16 janvier : Le département américain des Transports donnait l'autorisation à French Blue de desservir San Francisco. La compagnie aérienne low-cost pouvait désormais commercialiser des vols entre Tahiti et Paris via San Francisco avec une escale possible sur le sol américain.

21 janvier : Marguerite Lai, fondatrice de la troupe O Tahiti E, a reçu la médaille de l'Ordre national du mérite. La distinction nationale lui a été remise par Mgr Hubert Coppenrath lors d’une cérémonie officielle.

23 janvier : Le député souverainiste Moetai Brotherson annonce la transmission aux élus de l’Assemblée nationale de sa proposition de loi visant à rendre inéligibles à vie les élus "corrompus". C'était sa principale promesse durant la campagne des élections législatives. Parallèlement Moetai Brotherson a lancé une pétition en ligne en estimant que son projet de texte pourrait être examiné "début 2019".

25 janvier : La ministre des Outre-mer, Annick Girardin achève une visite officielle de cinq jours en Polynésie française.

27 janvier : L’archipel de la Société et l’ouest des Tuamotu placés pendant trois jours en vigilance météorologique de niveau jaune en raison d’une "forte activité orageuse".

30 janvier : La compagnie aérienne française French Blue change de nom, et devient French Bee. Une décision prise par le groupe Dubreuil en raison d'un litige  sur la propriété de la marque avec une compagnie américaine.

31 janvier : ​La Polynésie et la Nouvelle-Calédonie étaient les meilleurs endroits pour observer de nuit la super-Lune bleue de sang. Un phénomène qui survient tous les deux ans et demi lorsque se conjuguent une super-Lune et une éclipse lunaire.

Rédigé par TI le Dimanche 23 Décembre 2018 à 23:00 | Lu 1441 fois