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Jaloux et dans un accès de colère, il arrache l'oreille de son rival


"Quand je l'ai vu arriver en scooter je savais que ce n'était pour discuter. Il voulait régler cette histoire avec des coups", a expliqué la victime.
"Quand je l'ai vu arriver en scooter je savais que ce n'était pour discuter. Il voulait régler cette histoire avec des coups", a expliqué la victime.
PAPEETE, le 7 mars 2019 - E.T, 29 ans, comparaissait hier devant le tribunal correctionnel pour des faits de violences. Ce lundi E.T a passé à tabac M.T qui entretenait une relation avec la mère de son enfant, bien que le prévenu soit marié à une autre femme. La victime s'en sort avec l'oreille gauche arrachée et une ITT inférieure à 8 jours. E.T a finalement été condamné à 18 mois de prison, dont 9 mois ferme. Un mandat de dépôt a également été prononcé. 

Un colosse à la barre. E.T, 29 ans, vêtu hier d'un short de sport et d'un débardeur, présentait une carrure impressionnante dans la petite salle d'audience du palais de justice de Papeete. Ce dernier comparaissait pour des faits de violence qui se sont déroulés ce lundi à Taravao. Le prévenu a passé à tabac M.T qui entretenait une relation avec la mère de son enfant. Bien que E.T soit marié depuis décembre à une autre femme. "Il est instable sentimentalement et tiraillé entre ces deux femmes", plaide l'avocate du prévenu.
 
Toujours est-il que le jour des faits, dans un accès de colère et de jalousie le prévenu donne une véritable correction à la victime. "Quand je l'ai vu arriver en scooter je savais que ce n'était pas pour discuter. Il voulait régler cette histoire avec des coups", a expliqué M.T lors de sa déposition auprès de la gendarmerie.
 
Et des coups, il va littéralement en pleuvoir sur le visage de M.T. Des baffes pour commencer, puis des coups de poings et des coups de casque. Et le prévenu achève son œuvre en arrachant avec une pince une partie de l'oreille gauche de la victime. "Il disait ensuite qu'il allait arracher toutes mes dents", a indiqué la victime auprès de la gendarmerie. "J'ai cru que j'allais mourir.



"JE SUIS ALLE TROP LOIN"

A la barre, E.T ne nie pas les faits. "Je voulais lui faire avouer ce qu'il avait dit à T., comme quoi elle avait perdu son temps avec moi", rétorque-t-il avant d'adresser, lors de l'audience, des excuses à son rival :  "Pardonne-moi, je suis vraiment allé trop loin."
 
A son casier judiciaire figurent des condamnations pour des faits de violence. La première remonte à 2012 et la seconde à 2014. "On veut le présenter comme le caïd de son quartier, et comme quelqu'un qui est craint", indique son avocate. "Or ce n'est pas le cas. A chaque fois qu'il s'est montré violent c'était parce que des délinquants l'avaient trop cherché."
 
La procureure a de son côté livré une tout autre analyse du prévenu. "Méthode barbare", "violence croissante", et un "sentiment de toute puissance" ont été les expressions utilisées par la représentante du ministère public à l'encontre du prévenu. "L'ITT déclaré est loin de représenter l'ensemble des sévices subis par la victime. Des points de sutures aux lèvres, l'oreille gauche arrachée qui va nécessiter une reconstruction." Avant de requérir 18 mois de prison, dont 9 avec sursis, et un mandat de dépôt.
 
Des réquisitions qui seront suivies par le tribunal dans son délibéré. E.T devra par ailleurs suivre un traitement pour canaliser ses accès de violence.

Rédigé par Désiré Teivao le Jeudi 7 Mars 2019 à 17:56 | Lu 4346 fois