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Insécurité en Nouvelle-Calédonie: "ce type de drame peut survenir à nouveau" (Valls)


Manuel Valls a jugé lundi, en ouverture du comité des signataires des accords de Nouméa à Matignon, que les violences qui ont eu lieu récemment en Nouvelle-Calédonie pouvaient "survenir à nouveau", tout en assurant que l'Etat continuerait à être "garant de l'ordre public".
Un jeune homme de 23 ans a été tué par un gendarme dans un contrôle routier qui a mal tourné fin octobre sur la commune du Mont-Dore (banlieue de Nouméa), le parquet évoquant la légitime défense. Le lendemain, six gendarmes ont été blessés dans des affrontements, et la circulation est restée impossible plusieurs jours sur la route longeant la tribu de Saint-Louis d'où était originaire la victime.
"La mort d'un jeune de 23 ans est toujours une tragédie. Quel que soit son parcours délinquant et le caractère de légitime défense de la riposte armée qui l'a atteint", a déclaré lundi le Premier ministre, faisant état de sa "compassion" pour la famille du jeune homme.
"Mais rien ne peut excuser le guet-apens qui s'en est suivi", a-t-il ajouté, jugeant "intolérable" que des gendarmes aient été blessés "par des tirs à balles réelles". "Ce type de drame peut survenir à nouveau. Même si nous faisons tout pour l’éviter, nous pressentons bien que l'avenir comportera son lot d’aléas, de risques", a-t-il reconnu. 
"L'Etat continuera à assumer sans relâche sa mission de garant de l'ordre public en Nouvelle-Calédonie comme sur tout le territoire national", a insisté le Premier ministre, qui a reconnu que "ces deux dernières années, la situation en Nouvelle-Calédonie s’est dégradée dans le domaine de la sécurité". 
Le ministre de l'Intérieur a annoncé samedi que 53 policiers et gendarmes seraient envoyés en renfort à partir de février, et que des moyens supplémentaires seraient déployés face à l'insécurité sur le Caillou. 
Le Premier ministre a reconnu que ce comité des signataires, rendez-vous régulier de l'Etat avec les élus calédoniens indépendantistes et non indépendantistes, n'était pas placé "sous les meilleurs auspices" en raison du contexte électoral. 
Il a par ailleurs annoncé que l'Etat allait accorder un prêt de 200 millions d'euros à la société Vale Nouvelle-Calédonie (VNC, filiale du groupe brésilien Vale) pour son usine de traitement de nickel de Goro (sud), menacée de fermeture ou de mise en sommeil en raison de la chute du prix du nickel.  
Une annonce faite au même moment également par Bercy. L'archipel français détient un quart des ressources mondiales de nickel.
Sur la question de la liste électorale pour le référendum d'autodétermination prévu au plus tard en novembre 2018, Manuel Valls a dit "prendre très au sérieux les revendications" de l'Union calédonienne, l'un des deux principaux partis indépendantistes, qui souhaite l'inscription "automatique et sans condition" de tous les Kanak, y compris ceux qui ne figurent pas sur la liste électorale générale. 
Un chiffre de 25.000 kanak non inscrits a été avancé, "mais personne ne peut l'attester ou l'infirmer avec certitude", a dit le Premier ministre. "L'Etat ne peut donc rien valider à ce stade", a-t-il ajouté, tout en jugeant "raisonnable de prévoir des démarches nouvelles et concrètes pour réduire le plus possible le nombre de non-inscrits".

avec AFP

Rédigé par RB le Lundi 7 Novembre 2016 à 06:19 | Lu 629 fois