Tahiti Infos

Incendie dans un camp de migrants en Papouasie-Nouvelle-Guinée


Port Moresby, Papouasie-Nouvelle-Guinée | AFP | vendredi 20/06/2019 - Une tentative d'immolation par le feu a déclenché vendredi un incendie dans un camp de Papouasie-Nouvelle-Guinée abritant des migrants en proie à un désespoir croissant face à leurs conditions de vie, a-t-on appris auprès d'une coalition d'associations qui les soutiennent.

Des centaines de réfugiés et demandeurs d'asile sont retenus dans des camps de transit sur des îles du Pacifique, à Manus (Papouasie-Nouvelle-Guinée) et Nauru, après avoir tenté de gagner par la mer l'Australie.
Quelque 800 réfugiés au total vivent depuis plusieurs années dans des conditions très dures sur ces îles. A Manus, les autorités et des associations de défense ont fait état d'une hausse des tentatives de suicide après la victoire surprise de la coalition conservatrice en Australie aux élections du 18 mai.
Le dernier incident en date, vendredi, a concerné un Indien âgé de 31 ans qui a tenté de s'immoler par le feu, se brûlant le visage et les mains, a expliqué Ian Rintoul de la Coalition pour les réfugiés (Refugee Action Coalition).
Des photos publiées par M. Rintoul, à l'instar de nombreux demandeurs d'asile, montraient des personnes luttant contre les flammes dans le camp.
Selon le ministère australien de l'Intérieur, l'incident est "traité par les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée". Celle-ci avait déployé fin mai des forces paramilitaires à Manus en raison de la tension croissante parmi les quelque 500 à 600 migrants restés sur l'île.
Parqués dans trois sites temporaires, ces migrants se retrouvent dans un vide juridique depuis la fermeture en 2017 du camp géré par l'Australie, jugé inconstitutionnel par la Cour suprême de Papouasie.
Canberra leur a proposé de s'installer définitivement en Papouasie, d'être transférés vers le centre de rétention du micro-Etat insulaire de Nauru, d'être relocalisés dans un pays tiers comme le Cambodge ou les Etats-Unis ou de rentrer dans leur pays. 
Ceux dont le statut de réfugié est reconnu peuvent en principe envisager d'être transférés aux Etats-Unis aux termes d'un accord de relocalisation qui avait été conclu entre Washington et Canberra sous le mandat du président américain Barack Obama.
Mais cet accord a été violemment critiqué par son successeur Donald Trump. Le ministre australien de l'Intérieur Peter Dutton a déclaré la semaine dernière que plus de 300 personnes avaient vu leur demande rejetée.
Parallèlement, Canberra a opposé une fin de non-recevoir en novembre 2017 à une proposition néo-zélandaise d'accueillir 150 des réfugiés détenus. 

le Vendredi 21 Juin 2019 à 06:02 | Lu 542 fois