Londres, Royaume-Uni | AFP | mercredi 14/02/2023 - Human Rights Watch a accusé mercredi le Royaume-Uni et les Etats-Unis de s'être rendus coupables de crimes contre l'humanité en déplaçant des populations indigènes sur l'archipel contesté des Chagos, dans l'océan Indien, accusation rejetée "catégoriquement" par Londres.
Dans un rapport de plus de 100 pages, l'organisation de défense des droits humains s'appuie sur des dizaines de témoignages et documents officiels pour souligner que "les persécutions raciales" de Londres avec le soutien de Washington dans cet archipel au nord-est de Maurice constituent "un crime colonial".
"Nous rejetons catégoriquement cette caractérisation des événements", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, soulignant que Londres a déjà exprimé ses "profonds regrets" au sujet de la manière dont ont été déplacées ces populations.
Contactées par l'AFP, les autorités américaines n'ont pas répondu.
Les Chagos sont au coeur d'un litige vieux de plus de cinq décennies. Depuis 1965, l'archipel est administré par Londres, qui a décidé d'y installer une base militaire commune avec les Etats-Unis sur l'île principale de Diego Garcia.
Le Royaume-Uni a expulsé environ 2.000 habitants des Chagos vers Maurice et les Seychelles pour faire place à la base militaire. Des Mauriciens originaires des Chagos accusent le Royaume-Uni d'"occupation illégale".
Selon Human Rights Watch, le Royaume-Uni et les Etats-Unis devrait fournir des réparations complètes aux populations locales et leur permettre de revenir vivre dans leur archipel.
"Le Royaume-Uni commet aujourd'hui un crime colonial effroyable, traitant les habitants des Chagos comme des personnes sans droits", a réagi Clive Baldwin, l'auteur du rapport de HRW.
L'organisation identifie trois crimes contre l'humanité : une crime colonial en cours avec déplacements forcés, l'empêchement du retour chez eux par le Royaume-Uni et la persécution raciale et ethnique par le Royaume-Uni.
Maurice, qui a obtenu son indépendance en 1968, revendique le territoire des Chagos et demande le retour de l'archipel dans son giron.
Une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies en mai 2019 demande "de reconnaître que l'archipel des Chagos fait partie intégrante du territoire mauricien, d'appuyer la décolonisation de Maurice le plus rapidement possible et de s'abstenir d'entraver ce processus en reconnaissant ou en donnant effet à toute mesure prise par ou au nom du +Territoire britannique de l'océan Indien+".
Cette résolution faisait suite à une décision dans le même sens de la Cour internationale de Justice rendue quelques mois plus tôt.
Le mois dernier, le Royaume-Uni et Maurice ont entamé des discussions sur la souveraineté de l'archipel mais selon le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, les deux pays s'étaient accordés pour que la base militaire continue de fonctionner.
En 2016, le Royaume-Uni a prolongé jusqu'en 2036 un contrat sur l'utilisation de la base militaire avec les Etats-Unis, qui a notamment joué un rôle stratégique lors de la Guerre froide puis dans les années 2000 lors des conflits en Irak et en Afghanistan.
Dans un rapport de plus de 100 pages, l'organisation de défense des droits humains s'appuie sur des dizaines de témoignages et documents officiels pour souligner que "les persécutions raciales" de Londres avec le soutien de Washington dans cet archipel au nord-est de Maurice constituent "un crime colonial".
"Nous rejetons catégoriquement cette caractérisation des événements", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, soulignant que Londres a déjà exprimé ses "profonds regrets" au sujet de la manière dont ont été déplacées ces populations.
Contactées par l'AFP, les autorités américaines n'ont pas répondu.
Les Chagos sont au coeur d'un litige vieux de plus de cinq décennies. Depuis 1965, l'archipel est administré par Londres, qui a décidé d'y installer une base militaire commune avec les Etats-Unis sur l'île principale de Diego Garcia.
Le Royaume-Uni a expulsé environ 2.000 habitants des Chagos vers Maurice et les Seychelles pour faire place à la base militaire. Des Mauriciens originaires des Chagos accusent le Royaume-Uni d'"occupation illégale".
Selon Human Rights Watch, le Royaume-Uni et les Etats-Unis devrait fournir des réparations complètes aux populations locales et leur permettre de revenir vivre dans leur archipel.
"Le Royaume-Uni commet aujourd'hui un crime colonial effroyable, traitant les habitants des Chagos comme des personnes sans droits", a réagi Clive Baldwin, l'auteur du rapport de HRW.
L'organisation identifie trois crimes contre l'humanité : une crime colonial en cours avec déplacements forcés, l'empêchement du retour chez eux par le Royaume-Uni et la persécution raciale et ethnique par le Royaume-Uni.
Maurice, qui a obtenu son indépendance en 1968, revendique le territoire des Chagos et demande le retour de l'archipel dans son giron.
Une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies en mai 2019 demande "de reconnaître que l'archipel des Chagos fait partie intégrante du territoire mauricien, d'appuyer la décolonisation de Maurice le plus rapidement possible et de s'abstenir d'entraver ce processus en reconnaissant ou en donnant effet à toute mesure prise par ou au nom du +Territoire britannique de l'océan Indien+".
Cette résolution faisait suite à une décision dans le même sens de la Cour internationale de Justice rendue quelques mois plus tôt.
Le mois dernier, le Royaume-Uni et Maurice ont entamé des discussions sur la souveraineté de l'archipel mais selon le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, les deux pays s'étaient accordés pour que la base militaire continue de fonctionner.
En 2016, le Royaume-Uni a prolongé jusqu'en 2036 un contrat sur l'utilisation de la base militaire avec les Etats-Unis, qui a notamment joué un rôle stratégique lors de la Guerre froide puis dans les années 2000 lors des conflits en Irak et en Afghanistan.