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Il y a 60 ans, la greffe prenait


Tahiti, le 9 décembre – A l’occasion des 60 ans de la première greffe de la perle de Tahiti, la Fédération perlière de Polynésie française (FPPF) organise un salon de la perle de culture “Poe Ma’ohi” (L’âme de la perle), au Hilton Tahiti de Faa’a.
 
La perle de culture de Tahiti a fêté son demi-siècle à Paris en 2011, mais c’est dans son pays natal qu’elle célèbre ses 60 ans cette année. Depuis sa création en 2014, c’est avec grande fierté que la FPPF, regroupant tous les professionnels de l’industrie de la perle, organise son premier salon. Une subvention de trois millions de Fcfp a été octroyée par le Pays dans ce but. En occultant l’aspect commercial de cet événement, la FPPF souhaite que “Poe Ma’ohi” incarne un “lieu de ressources, de diffusion, d’échanges et d’expérimentations” car l’objectif principal est de revaloriser la perle dans sa culture et de la promouvoir à l’échelle mondiale. L'occasion surtout de relever le niveau de l’industrie et de redonner espoir aux professionnels du secteur.

Cet événement rassemble tous les secteurs d’activité de la filière perlicole dont l'objectif commun est de promouvoir ce trésor traditionnel et symbolique, autour du slogan de la FPPF : “Reine des perles et la perle des reines”. Comme l’affirme la vice-présidente de la FPPF Jeanne Lecourt : “Toutes les perles du monde sont traitées chimiquement sauf celle de Tahiti”. Marcelle Howard, la présidente de la fédération, entend bien améliorer l'image de la perle de Tahiti : “On veut donner encore notre énergie pour essayer de promouvoir ce produit. On va se donner la main tous ensemble car on doit construire, protéger et être fier de cette perle, la seule gemme organique française qui est endémique de la Polynésie.”
 

Les oeuvres des exposants présents au salon
Les oeuvres des exposants présents au salon
Concours de créateurs
 
Les exposants présents sur le salon sont Miliani Création, Temanus Création, Hokahei Pearl, Poe Tahiti et le lycée Saint-Joseph. L'exposante de Miliani Créations se réjouit d'être au salon : “Ce salon est un hommage à la perle et c’est un honneur de pouvoir y participer. C’est également un moment propice pour organiser un salon car les exposants espèrent faire des bonnes ventes en profitant de l’effet de Noël et de la médiatisation de cet événement.” Chaque exposant a choisi une de ses œuvres pour participer au concours de la plus belle création dans chacune des trois catégories imposées : joaillier (composition de matières précieuses), artisan bijoutier (composition de matières semi-précieuses) et artisan traditionnel (composition de matières naturelles issues du fenua). Les créations seront élues par les visiteurs du salon et les finalistes se verront récompensés dimanche, le dernier jour du salon.

Le salon a également conclu un partenariat avec l’écomusée de Moorea Fare Natura, qui propose une présentation promotionnelle et une activité éducative grâce à un casque virtuel projetant des films à 360 degrés de notre faune marine polynésienne. L'exposante du Fare Natura explique : “Je propose un atelier avec des casques virtuels qui permettent de voir la beauté de notre océan et de nos lagons qui sont reflétées par la perle, mais il s’agit aussi de comprendre l’environnement dans lequel la perle vit.” Le ministre de l’Économie bleue Tearii Alpha était présent pour l'ouverture du salon.
 

Tearii Alpha, ministre de l’Économie Bleue : “L’avenir c’est la transmission”

Discours du ministre de l'Economie bleue Tearii Alpha
Discours du ministre de l'Economie bleue Tearii Alpha
“La perle de culture de Tahiti est vulnérable à cause du changement climatique et de la pression de l’activité humaine dans les lagons. Le gouvernement accompagne la filière depuis des années, mais nous ne souhaitons pas seulement être un simple régulateur, nous voulons vraiment éveiller l’esprit de la perle au milieu de tous ces producteurs pour que nous respections tous ce produit naturel, fabuleux et magnifique qui fait tant rêver le monde entier. Donc à l’avenir, nous devons concentrer nos actions sur le succès de la promotion de notre perle puisque nous sommes concurrencés, même piratés sur le nom et l’image de notre perle. Il faut que nous soyons tous solidaire pour que cette promotion permette de revaloriser les atouts de notre perle et de conquérir les marchés qui ne sont toujours pas acquis. La production durable de cette gemme naturelle d’exception doit aussi être associée à une chaîne de valeur. Il faut revaloriser l’âme de la perle (te varua no to tatou poe). (…) L’avenir c’est la transmission, il faut que notre jeunesse s’intéresse à ce produit pour qu’il ne se dévalorise pas et il faut que cette jeunesse soit entreprenante pour qu’elle puisse reprendre le flambeau et le porter plus haut et plus loin que nos pionniers. Que la perle reste éternelle.”
 


Rédigé par Meleana CHE FAT le Jeudi 9 Décembre 2021 à 16:07 | Lu 1133 fois