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Il insulte une juge et reprend trois mois de prison ferme


Tahiti, le 15 juillet 2021 – Un quadragénaire condamné à trois mois de prison ferme avait menacé de mort et outragé la juge de l’application des peines, lors d’une audience lundi dernier. Jugé ce jeudi en comparution immédiate, le tane purgera six mois à Nuutania avec le prononcé d’un mandat de dépôt.

Lundi dernier, un quadragénaire était convoqué devant la juge de l’application des peines. L’entretien, qui avait pour objectif de déterminer la manière dont celui-ci devait exécuter une condamnation à 3 mois ferme, avait dérapé. L’homme s’était d’abord emporté : “Si vous êtes là, c’est grâce à mon grand-père. Vous volez la vie des Polynésiens !”

La magistrate avait ensuite été menacée de mort et outragée, nécessitant l’intervention des gendarmes et des agents de sécurité du Palais de Justice de Papeete.

A son jugement en comparution immédiate, trois jours après les faits, le prévenu nie en bloc. Selon lui, lors de cet entretien, il aurait simplement évoqué l’agression en détention qu’il avait subie de la part de “gendarmes en prison l’année dernière”. Ses propos auraient été mal interprétés par la magistrate par la suite.

Une version que conteste tout naturellement la procureure, qui représentait le ministère public lors de l’audience devant la juge de l’application des peines ce lundi : “Ce n’était pas un malentendu malencontreux entre vous et la juge. J’y étais, et elle comme moi, ce sont des menaces infiniment bien caractérisées que nous avons entendues.”
 
“Il n’arrive pas à se contrôler”
 
L’utilisation du verbe “descendre” par le mis en cause est au cœur des débats. “Cela peut vouloir dire beaucoup de choses. Descendre les escaliers par exemple”, répond l’intéressé en ricanant. “Cela ne nous fait pas beaucoup rire cet après-midi”, le reprend le président.

“Il a dérapé verbalement car il n’arrive pas à se contrôler ou se remettre en question. A 40 ans, il est certes un peu tard pour entamer des soins, mais il faut espérer. S’il prolonge sa détention à Nuutania, il en ressortira encore plus malade”, le défend son avocat.
Le tribunal suit les réquisitions du parquet. Le prévenu, qui encourait déjà trois mois de prison, voit sa peine multipliée par deux. Il passera donc six mois sous écrous, avec le prononcé d’un mandat de dépôt. La juge de l’application des peines ne s’était pas constituée partie civile.

 

Rédigé par Valentin Guelet le Jeudi 15 Juillet 2021 à 17:50 | Lu 3895 fois