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Il frappe sa mère une semaine après être sorti de prison


Tahiti, le 19 octobre 2020 - Un homme de 36 ans, déjà condamné à 24 reprises, a été jugé en comparution immédiate lundi pour répondre de coups portés à sa mère de 61 ans à Faa’a le 16 octobre dernier. Libéré de la prison de Tatutu il y a tout juste dix jours, le prévenu a cette fois écopé de 20 mois de prison dont six avec sursis. 
 
Sorti de prison le 9 octobre dernier après avoir passé la "quasi-intégralité de ces huit dernières années" derrière les barreaux, un multirécidiviste de 36 ans a de nouveau été présenté devant la justice lundi en audience de comparution immédiate. Le 16 octobre, soit une semaine après sa libération de Tatutu et alors qu’il avait bu huit bières, le prévenu s’en était pris à sa mère de 61 ans. Pour un motif qui est demeuré assez flou lors de l’audience lundi, la sexagénaire avait jeté un bol de glaçons à la figure de son fils. Selon les déclarations de sa mère, le prévenu l’avait alors agrippée par les cheveux avant de la jeter au sol et de lui piétiner l’épaule. Le mari de la victime et père du prévenu, diminué par des problèmes de santé, n’avait pu intervenir pour calmer son fils. La sexagénaire avait dû subir sept points de suture causés par sa chute.
 
Confronté aux déclarations de sa mère qui était absente à la barre du tribunal lundi, le prévenu a expliqué que cette dernière avait "exagéré" les faits et qu’elle passait son temps à lui faire des "reproches", à lui faire des "remarques tous les jours". "Vous trouvez cela normal de jeter votre mère de 61 ans au sol ?", s’est agacée la présidente du tribunal face au trentenaire qui a juste reconnu l’avoir "poussée". "C’est une femme à fort tempérament qui est capable, de temps en temps, de péter un câble et de se mettre à hurler", a continué le prévenu en affirmant qu’il savait que sa mère ne se présenterait pas au tribunal aujourd’hui. "C’est parce qu’elle a peur de vous !", lui a opposé le procureur de la République. 
 

Un prévenu dans la "force de l’âge"

Lors de ses réquisitions, le magistrat a tout d’abord rappelé que le casier judiciaire du prévenu comportait déjà 24 condamnations dont cinq pour des faits de violences. Il a ensuite évoqué l’âge de la victime qui avait "tout de même" eu sept points de suture et qui avait été agressée par un individu de 36 ans dans "la force de l’âge". Le représentant du ministère public a requis 24 mois de prison dont quatre avec sursis assortis d’un mandat de dépôt. 
 
Selon l’avocate du prévenu, Me Armour-Lazzari, si le trentenaire avait "bousculé" sa mère, ce n’était pas parce qu’il trouvait cela "normal" de la frapper mais c’est parce qu'il n’avait pas compris pourquoi la sexagénaire lui avait jeté le bol au visage. Lors de sa plaidoirie, l’avocate s’est longuement interrogée sur le fait que son client soit sorti de prison, après y avoir passé la "quasi-intégralité de ces huit dernières années", sans aucun suivi-socio judiciaire. "Mon client aurait voulu que sa mère lui apporte son 'soutien' et ses 'encouragements', mais il n’a rien eu de tout cela".
 
Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné le trentenaire à 20 mois de prison dont six avec sursis assortis du maintien en détention.
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 19 Octobre 2020 à 17:56 | Lu 3584 fois