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Il "fracasse" sa mère pour la "recadrer"


Tahiti, le 27 juillet 2020 - Un quadragénaire, récemment sorti de prison après avoir passé quinze ans derrière les barreaux, a été présenté en comparution immédiate lundi pour de « graves » violences commises sur sa mère ainsi que pour des menaces de mort. L’homme, qui présente des traits « psychopathiques » a été condamné à deux ans de prison ferme après une audience mouvementée.
 
L’audience de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Papeete a débuté lundi par une affaire singulière du fait des antécédents du prévenu, un quadragénaire multirécidiviste, ainsi que de son attitude à la barre. Le 25 juillet à Faa’a et alors qu’il avait bu, le mis en cause s’en était violemment pris à sa mère qui venait de lui refuser d’utiliser une boîte d’œufs qu’elle destinait à autre chose. Après avoir porté deux coups sur la nuque de sa mère, l’homme lui avait asséné plusieurs coups de poing. Il avait ensuite saisi un couteau qu’il avait dirigé vers le ciel en criant : « Je vais te tuer Maman, je vais te tuer ». 
 
Placé en garde à vue, le prévenu avait reconnu les faits de manière « lapidaire » en indiquant qu’il avait « fracassé » la vieille dame pour la « recadrer » car elle le « rabaissait en permanence » depuis sa sortie de prison le 18 juin dernier au terme de quinze années d’incarcération. 

​Sérénité des débats

Jugé pour ces faits lundi en comparution immédiate, le prévenu a rapidement usé de la patience des magistrats qui ont décidé de le faire redescendre dans la souricière afin de veiller à la « sérénité » des débats. A la barre, le multirécidiviste s’est en effet montré très tendu et provocateur en refusant de s’exprimer hormis pour dire qu’il s’était déjà expliqué en garde à vue et qu’il « plaidait coupable »
 
Alors que la victime et mère du prévenu s’avançait à la barre pour témoigner, le président du tribunal lui a expliqué qu’il savait que cette situation était « difficile pour elle » en affirmant qu’elle avait « risqué sa vie ». Ce à quoi la vieille dame lui a répondu qu’elle voulait désormais que son fils, qu’elle ne « reconnaît plus » depuis sa sortie de prison, soit placé «loin » d’elle. Une demande visiblement approuvée par le procureur de la République qui a, lors de ses réquisitions, caractérisé le prévenu comme étant un « véritable psychopathe » qui ne supporte ni la « frustration », ni l’ « interdit ». Rappelant que le « rappel à loi » devait être « ordonné et utilisé comme un traitement », le représentant du ministère public a requis deux ans de prison ferme. 
 
Également malmenée par son client, l’avocate de la défense, Me Chouinni, a évoqué sa «maladie » et la nécessité de trouver une peine « adaptée pour ce genre de personnes ». Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du parquet en condamnant le prévenu à deux ans de prison ferme assortis d’un mandat de dépôt.
 
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 27 Juillet 2020 à 17:10 | Lu 7834 fois