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"Il est urgent d’agir dans l’optique de plus de sécurité alimentaire"


"Il est urgent d’agir dans l’optique de plus de sécurité alimentaire"
PAPEETE, 6 juillet 2017 - La Communauté du Pacifique (CPS) et le magazine Hine s'engagent dans un partenariat pour la diffusion de recettes de cuisine des pays du Pacifique sud à base de produits locaux.

Cette démarche qui s’inscrit dans une logique de développement s'intéresse aux domaines de la santé, de l’agriculture et de la culture. Elle est à l’initiative de la Communauté du Pacifique (CPS) qui a publié des recueils. Interview de Cameron Diver, le directeur adjoint de la CPS.
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Cameron Diver.
Cameron Diver.
Pourriez-vous nous décrire ce qu’est la CPS et quelle a été votre démarche et votre motivation dans l’élaboration de ces publications ?
La Communauté du Pacifique (CPS) est une organisation intergouvernemental d’assistance scientifique est technique qui compte 26 membres.
Dans le cadre de cette assistance scientifique et technique à nos membres, la CPS publie régulièrement des ouvrages dans ses domaines de compétence.


Quelle est la mission de la CPS tout d’abord ?
Concrètement, les missions de la CPS sont de soutenir les 22 pays et territoires du Pacifique dans le cadre d’un développement durable en mobilisant la science. La CPS ayant un mandat régional apporte à ses Pays membres une réponse à leurs problématiques tenant compte de leurs spécificités.

Dans quels domaines d’activité intervenez-vous ?

La CPS intervient dans plus de 20 domaines qui vont de la géoscience aux ressources terrestres en passant par les pêches, l’aquaculture, le genre, les statistiques, les droits de l’Homme, la foresterie, les minerais en eaux profondes, le changement climatique…

Qui sont les membres de la CPS ? Quelle en est la gouvernance ?
La Communauté du Pacifique compte 26 membres, dont 22 États et Territoires océaniens auxquels elle consacre son action, à savoir : Îles Cook, États fédérés de Micronésie, Îles Fidji, Guam, Kiribati, Îles Mariannes du Nord, Îles Marshall, Nauru, Niue, Nouvelle-Calédonie, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Pitcairn, Polynésie française, Îles Salomon, Samoa, Samoa américaines, Tokelau, Tonga, Tuvalu, Vanuatu et Wallis et Futuna et quatre des pays fondateurs : Australie, États-Unis d’Amérique, France et Nouvelle-Zélande.
L’organe directeur de la CPS est la Conférence de la Communauté du Pacifique, qui se réunit tous les deux ans. Chaque État et Territoire membre à une voix pour les décisions appelant un vote. La dixième Conférence de la Communauté du Pacifique se tiendra le 27 juillet 2017 au siège de l’Organisation, à Nouméa.
Le Comité des représentants des gouvernements et administrations (CRGA), comité émanant de la Conférence, se réunit tous les ans. Les années où la Conférence n’a pas lieu, c’est le CRGA qui est habilité à prendre des décisions en matière de gouvernance. La quarante-septième session du CRGA est prévue les 25 et 26 juillet 2017 et se tiendra juste avant la Conférence.


D’où proviennent les financements ?
Les financements proviennent premièrement de nos membres par des contributions et ensuite par divers bailleurs de fonds internationaux tels que l’Union européenne, la banque mondiale, le GIZ… qui décident de financer des projets aux travers la CPS.

La nourriture est-elle un des axes sur lesquels la CPS se mobilise ? Sur la base de quelles valeurs ? Avec quels objectifs ?
La nourriture, aux travers deux thématiques essentielles à l’avenir de la région que sont la sécurité alimentaire et les maladies non transmissibles, est un des axes prioritaires sur lesquels la CPS se mobilise.
Le Pacifique doit faire face aujourd’hui à une véritable crise provoquée par les maladies non transmissibles, il est urgent d’agir dans l’optique de plus de sécurité alimentaire. Il faut réfléchir sur les produits locaux qui peuvent être développés.
Les maladies non transmissibles, diabète, obésité, cancer, hypertension ou autres sont souvent des maladies dues au mode de vie. Elles affectent la population d’un pays dans la force de l’âge, au moment où cette population est la plus productive. Le danger des maladies non transmissible, n’est pas qu’un enjeu de santé publique, c’est également un enjeu économique et sociétal.


Pensez-vous que le partage de recettes de cuisine (élaborées avec des produits locaux) entre les différentes communautés du Pacifique puisse être un bon vecteur de promotion de ces valeurs ?
Avec ses recettes, la CPS fait la promotion d’un mode de vie plus sain, puisque dans la vision de Cadre pour le régionalisme dans le Pacifique, il est fait mention des peuples du Pacifique en bonne santé tout en étant productifs.
De plus, nous avons été invités au Village de l’alimentation qui s’est tenu fin avril à Papeete. Dans le cadre de cette initiative, nous avons souhaité mettre en avant la richesse culinaire du Pacifique et faire découvrir aux habitants de Polynésie française des recettes de leurs voisins du Pacifique.

Rédigé par () le Jeudi 6 Juillet 2017 à 05:00 | Lu 4186 fois