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Il avait tué son voisin au coupe-coupe : 17 ans de prison


PAPEETE, le 16 septembre 2014. Les jurés de la cour d’assises de Papeete ont condamné ce mardi soir à 17 ans de prison Jimmy Adam Maere qui avait tué son voisin le 12 janvier 2013 de plusieurs coups de machette à Faa’a à la suite d’un coup de folie. Les jurés l’ont reconnu coupable de meurtre, c’est-à-dire d’homicide volontaire sur son voisin âgé de 78 ans, quand la défense de l’accusé, âgé de 42 ans, a consisté tout au long des deux jours de procès à présenter les faits sous l’angle de l’accident.

Une thèse difficile à tenir néanmoins, car, si les blessures au coupe-coupe assénées sur le vieil homme n’auraient peut-être pas été mortelles sur un sujet moins âgé et en meilleure santé, elles ont démontré un certain acharnement de l’accusé. Le médecin légiste avait ainsi écrit dans son rapport des éléments accablants : «la multiplicité et le site des plaies, l’existence de lésions de défense aux deux mains permettent d’affirmer que la mort est d’origine criminelle». Six plaies avaient été relevées avec notamment une main transpercée de part en part et pas moins de trois coups portés à la gorge. Le vieil homme, ayant subi quelques années auparavant un triple pontage et soigné pour un cancer, avait succombé à ses blessures deux heures après les faits, après avoir perdu trop de sang.

Un expert médical souligne effectivement que «les mêmes blessures sur un adulte jeune et en bonne santé n’auraient sans doute pas entrainé le décès». Le problème est que Jimmy Adam Maere connaissait bien son voisin, son âgé avancé, et certainement aussi ses ennuis de santé : c’était en effet un ami de son père de longue date. En lui portant des coups de coupe-coupe, parce que le vieil homme avait voulu s’opposer à sa furie de ce jour-là, il s’est rendu coupable de meurtre. Qu’une fois son coup de folie passé, Jimmy Adam Maere ait tenté de porter lui-même les premiers secours à sa victime en effectuant un point de compression, n’atténue ni la violence ni la gravité des faits.
Durant les deux jours de procès qui viennent de se terminer, la défense n’a donc pas réussi à faire admettre aux jurés une autre qualification des faits, celle de coups ayant entrainé la mort sans intention de la donner. La thèse d’un accident qui aurait conduit Antoine la victime, s’agrippant à son agresseur et à son arme pour protéger les siens, à se blesser lui-même de trois coups de lame à la gorge, ouvrant une plaie de 16 cm.

Longuement encore, à l’issue des réquisitions de l’avocat général qui réclamait 15 ans de prison et des plaidoiries, Jimmy Adam Maere a pris la parole. Comme il l’avait fait en ouverture du procès, il a essentiellement parlé de lui. De la dépression qui le minait depuis 7 ans et qui l’a conduit à cet état de furie ce 12 janvier 2013, du traumatisme de la détention qu’il subit depuis les faits. «Je n’ai jamais eu l’intention de tuer qui que ce soit. Je respectais Antoine, avec lequel je suis allé régler des problèmes de voisinage». Un long plaidoyer en sa faveur et pour sa réinsertion qui n’a pas convaincu les jurés. A l’issue de deux heures de discussion, Jimmy Adam Maere a été reconnu coupable de toutes les accusations portées contre lui à l’issue de l’instruction. N’ayant visiblement pas accepté sa responsabilité dans le décès de sa victime, après 21 mois de réflexion en prison, il est fortement probable qu’il fera appel de cette condamnation.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 16 Septembre 2014 à 21:45 | Lu 1190 fois