Trois options sont possibles, l’option de gauche, l’option centrale et le cap sur Taha’a, une option risquée mais payante en cas de courant favorable. Dans cette première étape, Paddling Connection ou encore Matairea Hoe, des équipages des Raromata’i, pourraient tirer leur épingle du jeu.
La 2e étape, prévue le jeudi 5 novembre, se fera comme chaque année en lagon entre Raiatea et Taha’a, une étape de 26KM moins longue mais toute en puissance. Contrairement à la 1e étape, le choix du cap sera moins important et l’habilité dans le surf comptera moins. Il s’agira de ‘se marquer’, de faire le meilleur chrono possible avant la dernière étape, grandiose, qui mènera vers Bora Bora.
La dernière étape de 58,2 km entre Taha’a et Bora Bora sera l’explication ultime, une étape où le surf sera prépondérant et une étape où les organismes, après 2 jours de course, seront soumis à rude épreuve.
D’après ces conditions, on peut dire globalement que sur la première étape Raiatea fera ‘écran’ par rapport à la grosse houle de sud-ouest, ce qui n’empêchera certainement pas de fortes turbulences. Le lendemain, le vent de sud-est soufflera dans le dos des rameurs, il sera donc favorable, sauf sans doute vers l’arrivée sur Patio.
En ce qui concerne la dernière étape, la houle longue de taille moyenne favorisera le surf, même si elle arrivera par la gauche, elle sera surtout favorable une fois que les pirogues auront atteint le récif de Bora. Des indications à prendre bien évidemment ‘avec des pincettes’, surtout que les courants existant entres les îles, jouent également un rôle prépondérant.
Il s’agit donc d’une course d’endurance, de puissance mais aussi une course où l’unité, la cohésion, l’entente sur la pirogue sont cruciales. Il s’agit également de savoir ‘lire la mer’, de savoir s’adapter à la situation proposée par l’océan. C’est cet aspect là de la course qui fait du va’a le sport n°1 en Polynésie, un sport en relation directe avec le savoir-faire ancestral des navigateurs polynésiens qui jadis découvrirent les îles du Pacifique.
Pour la première fois sur Hawaiki Nui Va’a, les systèmes auto-videurs sont autorisés sur les pirogues, ils devraient faciliter quelque peu la tâche des rameurs. Rappelons que les équipages de 6 rameurs ne peuvent pas changer pendant une étape, mais ils peuvent le faire après une étape. Un rameur qui faiblit, voire qui s’arrête et c’est toute son équipe qui est pénalisée, la préparation doit donc être sans faille.
Edt Va’a fait figure de favori. Malgré quelques blessés et le coup au moral de leur non-participation à la dernière Moloka’i, une course qu’il avaient pourtant remportée en 2014, Edt devrait avoir ‘la gnaque’. Elle a remporté Hawaiki Nui Va’a en 2012 puis en 2014 en réalisant l’année dernière un triplé sans bavures.
Team Opt est la 3e ‘grosse équipe’. Là aussi, le staff s’est donné les moyens, l’équipe ‘jeune’ acquiert de l’expérience au fur et à mesure, d’après Mario Cowan le coach, ses jeunes peuvent ‘déjà faire quelque chose cette année’, même s’il donnait 2-3 ans à son team pour vraiment arriver à maturité.
Matairea Hoe, l’équipe de Huahine, a fait l’histoire d’Hawaiki Nui Va’a, avec par exemple un personnage comme Manutea Owen, le barreur-surfeur de génie qui a chaque fois des miracles lors de la 3e étape entre Taha’a et Bora, une équipe qui compense le manque d’effectif par la rage de vaincre. Une fois n’est pas coutume, elle a participé à Tahiti à la Marara Hoe dernièrement, obtenant une belle 2e place, sonnant comme un avertissement.
Air Tahiti, vainqueur de la récente Marara Hoe et 2e à Moloka’i, sera une très sérieuse prétendante au podium. Son capitaine Kyle Taraufau est originaire de Tautira, un district qui a une grande tradition de la rame, à travers le club mythique de Maire Nui. Hinaraurea, cette ‘Edt des îles Raromatai’, 3e en 2014, a également le potentiel pour faire parler d’elle.
Les forces de l’ordre et les organisateurs ont prévenu, la sécurité sera le souci majeur. Une extrême prudence a été demandée à tous les capitaines de bateau, à tous les participants. Un dispositif musclé est prévu à Bora pour éviter les débordements, afin que cette fête du va’a ne soit pas gâchée par des drames, dus la plupart du temps à une consommation d’alcool excessive. SB