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Guadeloupe: l'ex-ministre Lucette Michaux-Chevry jugée en juin pour favoritisme


Basse-Terre, France | AFP | mercredi 16/01/2019 - Lucette Michaux-Chevry, ancienne ministre sous Jacques Chirac et actuelle présidente de la Communauté d'agglomération du Sud Basse-Terre en Guadeloupe, sera jugée le 14 juin devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre, notamment pour favoritisme en matière de transports publics, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

L'information a été révélée mercredi par le journal France-Antilles.
Lucette Michaux-Chevry, 89 ans, avait par ailleurs été placée mardi en garde-à-vue dans une affaire de détournement de fonds présumés, en compagnie de sa fille et son petit-fils.
Contactée, Lucette Michaux-Chevry n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Les délits qui lui sont reprochés concernent trois domaines d'action de la communauté d'agglomération.
En juillet dernier, le procureur de la République avait constaté l'existence d'un captage d'eau illégal sur la commune de Gourbeyre (sud de Basse-terre), servant à alimenter les robinets de la commune. Mais par manque de surveillance, l'eau a été polluée à la chlordécone, un pesticide largement répandu sur les bananeraies de Guadeloupe dans les années 1990. Lucette Michaux-Chevry est à la fois poursuivie pour pollution de l'eau, défaut de surveillance et défaut d'information aux consommateurs.
Le second domaine de délit concerne la pollution de la mer : depuis plusieurs mois, des pompes de relevage sensées faciliter l'assainissement des eaux usées de la commune de Basse-Terre ne fonctionnent plus. Conséquence: les eaux sales de 8.000 équivalents habitants (unité de mesure pour quantifier la pollution, ndlr) se répandent dans la mer des Caraïbes, provoquant une dégradation du milieu. 
Enfin, Lucette Michaux-Chevry est accusée de favoritisme en matière de transport publics. La communauté d'agglomération n'a pas organisé de délégation de service public (DSP) pour le transport de passagers, mais des séries de conventions de continuité provisoire de service public, -récemment annulées par le tribunal administratif de Basse-Terre-, conclues et renouvelées en 2016. Le marché a été réparti entre plusieurs compagnies sans appel d'offres ni mise en concurrence.
Déjà mise en examen en juin 2017 notamment pour "escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs, faux, usage, recel d'abus de biens sociaux, prise illégale d'intérêt" dans une enquête sur des détournement de fonds publics présumés, Lucette Michaux-Chevry risque dans cette nouvelle affaire une peine de prison et d'inéligibilité. 

le Mercredi 16 Janvier 2019 à 05:50 | Lu 261 fois