
Cette étude d’impact sur l’environnement porte sur la création de chambres sous-terraines d’atterrage et la pose de câbles sous-marins (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 12 juin 2025 – Dans le cadre du projet de pose de câbles sous-marins Google à Toahotu, Faaone et Papeno’o, une étude d’impact sur l’environnement a été sollicitée. Elle est associée à une consultation publique jusqu’au 23 juin sous la forme d’un cahier de doléances. Les travaux, qui devraient intervenir entre le dernier semestre 2025 et le premier semestre 2026, y sont détaillés. De nombreux enjeux sont pris en compte, dont le sujet sensible des coraux, mais aussi les baleines ou encore les DCP.
Améliorer la fiabilité, augmenter la capacité et réduire la latence pour les utilisateurs d’internet des îles du Pacifique en lien avec les États-Unis, l’Australie et l’Amérique du Sud, tels sont les objectifs du programme “Pacific Connect Initiative” porté par Google avec le soutien de la Polynésie française.
Les câbles sous-marins de télécommunication Bulikula, Halahilai et Honomoana seront associés à trois sites d’atterrage au sud de Tahiti : Mitirapa à Toahotu (Taiarapu-Ouest), Faratea à Faaone (Taiarapu-Est) en marge de la zone bio-marine, et Tetiamana à Papeno’o (Hitia’a o te Ra) à proximité du complexe sportif. Ces sites ont notamment été choisis pour leur accessibilité pour le navire-câblier, et en raison de la proximité des câbles existants (Manatua et Natitua Sud pour Mitirapa, Honotua pour Papeno’o).
Améliorer la fiabilité, augmenter la capacité et réduire la latence pour les utilisateurs d’internet des îles du Pacifique en lien avec les États-Unis, l’Australie et l’Amérique du Sud, tels sont les objectifs du programme “Pacific Connect Initiative” porté par Google avec le soutien de la Polynésie française.
Les câbles sous-marins de télécommunication Bulikula, Halahilai et Honomoana seront associés à trois sites d’atterrage au sud de Tahiti : Mitirapa à Toahotu (Taiarapu-Ouest), Faratea à Faaone (Taiarapu-Est) en marge de la zone bio-marine, et Tetiamana à Papeno’o (Hitia’a o te Ra) à proximité du complexe sportif. Ces sites ont notamment été choisis pour leur accessibilité pour le navire-câblier, et en raison de la proximité des câbles existants (Manatua et Natitua Sud pour Mitirapa, Honotua pour Papeno’o).

Les segments des câbles Bulikula, Halahilai et Honomoana (Crédit : PTPU).
Une consultation publique
À la demande de la Direction de l’environnement (Diren), bien qu’aucun seuil ne soit dépassé, une étude d’impact sur l’environnement a été sollicitée auprès du bureau d’études Pae Tai Pae Uta (PTPU) par la société SubCom, en charge de la pose des câbles pour le compte de Google. Le document de 240 pages est consultable dans les mairies des communes concernées ; il est associé à un cahier de doléances pour recueillir les avis de la population du 19 mai au 23 juin.
Les travaux consistent à la création de chambres sous-terraines d’atterrage et à la pose de câbles sous-marins avec un segment à Mitirapa, trois segments à Faratea et quatre segments à Papeno’o. Les installations sont envisagées entre le second semestre 2025 et le premier semestre 2026, avec un processus présenté comme similaire aux autres câbles sous-marins déjà mis en œuvre à Tahiti. “Chaque opération dans le lagon et à terre est assez courte (quelques jours avec l’amenée des matériels nécessaires). (...) Si l’opération par sa finalité est originale, les actions menées sont très classiques. Le câble lui-même n’a pas d’incidence en phase exploitation, en dehors de sa présence physique. Il est cependant très peu visible compte tenu de son très faible diamètre (2 à 4 cm)”, est-il mentionné.
Pour cette étude, plusieurs services du Pays ont été consultés, mais aussi des élus communaux, des pêcheurs, des prestataires et des scientifiques. Les prospections terrestres ont conclu à l’absence d’espèce végétale protégée et donc à des enjeux “très faibles” associés à la flore. Toutefois, les systèmes racinaires “sont à préserver” durant les travaux, en lien avec le cadre de vie. De même, aucune espèce animale protégée n’a été observée sur les trois sites. En revanche, la présence de la petite fourmi de feu dans le secteur de Faratea nécessite certaines précautions.
Les roses coralliennes
De fait, l’essentiel des relevés et des recommandations concernent le milieu marin. Des analyses d’images satellites et aériennes ont été réalisées, ainsi que des plongées jusqu’à 140 mètres de profondeur (avec un robot de type ROV). La surface étudiée a été élargie de 5 mètres de part et d’autre du tracé des câbles.
Cet inventaire détaillé met notamment en lumière que les câbles seront amenés à traverser des fonds sédimentaires, mais aussi des communautés de coraux (noirs, mous, gorgonaires, entre autres espèces). À Faratea, ils passeront à proximité du récif profond des célèbres roses coralliennes. “Des impacts sont indéniables, mais faibles. Un suivi de la zone durant les opérations, voire a posteriori peut être envisagé”, est-il conseillé. Ce point sensible fait l’objet de précisions complémentaires : “D’un point de vue écologique, l’incidence est très réduite, voire négligeable à l’échelle de la communauté de Porites rus de Faratea. Comme indiqué dans l’état des lieux, cette espèce est très commune et le récif concerné s’étend sur 3 km”. Plus loin, il est également précisé que “les câbles passent en dehors du récif dense”, mais que “si le doute persiste, une prospection avec le club de plongée concerné sera réalisée pour valider les enjeux et, si nécessaire, définir les actions à mener”.
Par ailleurs, “en récif frangeant, les opérations sont les plus impactantes en cas d’inattention et de mauvais gestes, notamment par le piétinement”. À cet effet, “une sensibilisation est prévue, ainsi que la présence d’un biologiste lors des opérations”. Plus globalement, des “actions ponctuelles de déplacement de certains organismes seront peut-être à considérer”.

Différents milieux ont été identifiés lors des plongées (Crédit : PTPU).
Baleines et DCP
Un autre point cible les mammifères marins, notamment les baleines. Si les enjeux sont “limités” en raison de la faible vitesse de navigation propre au chantier, “des procédures de gestion du risque et de non-dérangement sont intégrées et ont été validées par la Diren”. Il est également question des dispositifs de concentration de poissons (DCP) obsolètes, pour lesquels il est précisé que “des échanges avec la DRM (Direction des ressources marines, NDRL) ont conduit à une recherche préalable des anciennes lignes et structures éventuellement présentes dans l’emprise des câbles”.
Les aléas climatiques ont été pris en compte, de même que les différents flux nautiques, qu’ils soient professionnels ou de loisirs. Le tracé du Apetahi Express, dont les rotations au départ et à destination de Taiarapu devraient finalement commencer le mardi 15 juillet, figure également sur l’une des nombreuses cartographies présentées dans cette étude.