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Gilles Yau s'alarme de la baisse de la consommation alimentaire


Gilles Yau, président de la CCISM
Gilles Yau, président de la CCISM
Pour animer le centre-ville pendant cette période de Heiva, la chambre de commerce et d'industrie via son association "Papeete centre ville" organisait, du 4 au 15 juillet, le concours du plus beau magasin, avec l'ensemble des commerçants de Papeete. 2 370 personnes ont participé à ce jeu.

La remise des prix avait lieu ce vendredi matin à la CCISM. C'est le magasin Beauty Success qui a remporté les suffrages des consommateurs. Elus en 2ème et 3ème position, les magasins Billabong et Stefani&Co. Des participants au concours, tirés au sort, ont quant à eux remporté de jolis prix, offerts par les partenaires.

De quoi mettre un peu de baume au coeur de ces commerçants qui subissent de plein fouet la crise. Le président de la CCISM, Gilles Yau, tire la sonnette d'alarme : désormais même l'alimentaire est touché par la baisse du pouvoir d'achat. Interview.


Les gagnants du concours "Papeete centre ville"
Les gagnants du concours "Papeete centre ville"
Comment se portent les commerces du centre-ville?

Je dirais qu'ils survivent... dans un contexte économique difficile pour tout le monde, y compris pour les grandes surfaces et l'alimentaire. Pour la première fois, on a des chiffres inquiétants notamment sur la baisse de la consommation alimentaire...Il faut bien voir que sur les 8 000 emplois perdus ces 3 dernières années, c'est autant de ménages qui ne consomment plus comme avant.

On n'a pas encore précisément les chiffres de cette baisse de la consommation, mais ce qu'indiquent les statistiques du port autonome et de la douane, c'est une baisse des importations, de l'ordre de 25 à 30% selon la nature des produits.

Papeete Centre Ville a-t-il vraiment un impact positif sur les commerçants?

L'objectif est de donner envie aux consommateurs de revenir dans le centre-ville parce qu'ils savent qu'il s'y passe quelque chose, et de leur faire redécouvrir des boutiques qu'ils avaient plus ou moins délaissées. On mise sur la reconquête du marché local, pour contrer le phénomène bien connu du shopping à l'étranger ou de l'achat internet. Cela créé un climat favorable, mais ce n'est pas ce qui va sauver notre économie.



La consommation alimentaire est elle aussi en baisse
La consommation alimentaire est elle aussi en baisse
Le Pays est toujours dans l'attente du plan de redressement. Comment analysez vous le report de son examen à l'assemblée?

Je crois que là, on a un peu mis la charrue avant les boeufs...On est parti sur des déclarations de bonnes intentions. On ne s'est jamais autant réunis que ces 18 derniers mois, maintenant on attend que le Pays agisse, et adapte son budget par rapport aux réalités économiques, c'est-à-dire des recettes fiscales en baisse de 13 milliards, ce qui veut dire forcément, un vrai reformatage du service public. On a vu au cours des Assises du service public que de plus en plus, les satellites du pays débordent sur le privé, ce qui est extrêmement préjudiciable. Il faut redéfinir le périmètre de l'action public, et de l'action privée. On est encore dans l'ancien système qui est le système Flosse, il faut inventer un nouveau système en fonction des moyens dont dispose le pays aujourd'hui. Ce qui signifie, faire des choix cornéliens.

Le gouvernement vous semble-t-il prêt à faire ces choix?

On attend de voir. Mais c'est le devoir du gouvernement que de trancher et de faire ces arbitrages.

le Vendredi 22 Juillet 2011 à 12:02 | Lu 3362 fois