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Galileo, le GPS européen, prend son envol


Paris, France | AFP | samedi 21/05/2016 - Deux nouveaux satellites destinés au GPS européen quitteront la Terre mardi à bord de la fusée Soyouz, marquant un tournant dans la montée en puissance du projet Galileo.

"Jusqu'à présent l’enjeu s'était de fabriquer et de lancer les satellites", déclare à l'AFP Jean-Yves Le Gall, patron du CNES, l'agence spatiale française. "Et ça, même s'il y a encore quelques lancements à faire, ça commence à être derrière nous."

"On aura lancé 14 satellites de la constellation en orbite sur les 26 commandés", souligne le patron du CNES. Ce qui permettra à Galileo d'entrer dans une nouvelle phase: la commercialisation du signal dont est chargée l'agence du GNSS (nouvelle génération de systèmes de radionavigation par satellite) européen (GSA) basée à Prague.

"On quitte l'espace pour le domaine des services", dit Jean-Yves Le Gall.

La Commission européenne va certainement prévoir la fabrication de satellites supplémentaires d'ici la fin de l'année ou le début de l'année prochaine. "Galileo donnera lieu à des lancements récurrents", dit à l'AFP Stéphane Israël, le PDG d'Arianespace.

Le lanceur russe emportant mardi les 13 et 14èmes satellites Galiléo devrait décoller depuis la Guyane française à 8h48 GMT (10h48 heure de Paris, 5h48 heure de Kourou).

Les satellites de fabrication allemande (société OHB) devront être placés sur une orbite située à une altitude de 23.522 km après un vol de 3h48.

Projet emblématique de la Commission européenne, Galileo, un système à vocation civile, vise à réduire la dépendance de l'Europe à l'égard du GPS américain, tout en améliorant les services rendus aux utilisateurs grâce à sa très grande précision.

Ce septième lancement Galileo sera suivi, avant la fin de l'année, de celui d'une Ariane 5 spécialement adaptée, qui emportera quatre satellites Galileo d'un coup.

- 'Partout à la surface du globe' -
"Tout est prêt, nous sommes sur le trait pour cette échéance", déclare Stéphane Israël. "Il s'agit d'une Ariane 5 ES, avec un moteur fabriqué en Allemagne et on a tout lieu de penser que le lancement aura lieu au mois de novembre", précise-t-il.

"On a trois satellites qui pour l'instant ne fonctionnent pas bien", relève de son côté Jean-Yves Le Gall. "Deux qui ne sont pas sur la bonne orbite, donc qui ne seront pas utilisés à la fin, et un qui a quelques difficultés."

La constellation pourra fournir ses premiers services quand 15 satellites en fonctionnement seront en orbite. "Si tout va bien ça sera à la fin de l'année", dit Jean-Yves Le Gall.

"Un peu partout à la surface du globe on pourra avoir un signal Galileo", note le patron du CNES. Ensuite, avec chaque nouveau satellite mis en orbite, on améliorera la précision du système.

Conçu plus récemment que le GPS américain, Galileo intégrera les dernières avancées technologiques et offrira un signal plus précis.

"Avec le GPS on sait où un train se trouve sur la carte de France, avec Galileo on sait sur quelle voie il se trouve", ce qui rend possible son pilotage avec le système de positionnement par satellite, explique le patron du CNES. "C'est toute la différence !", ajoute-t-il.

"Ce qui différencie Galileo du GPS, c'est aussi la datation", poursuit Jean-Yves Le Gall. La datation du signal, qui n'existe pas sur la GPS, permet une utilisation du système pour l'internet des objets connectés ou pour les voitures sans chauffeur. Les deux systèmes seront de toute façon compatibles.

Le déploiement des satellites Galileo, entièrement financé par la Commission européenne, va coûter environ 7 milliards d'euros. Puis il faudra 500 à 600 millions d'euros pour opérer, maintenir et renouveler les satellites.

lc/ial/dar

Rédigé par () le Samedi 21 Mai 2016 à 07:48 | Lu 763 fois