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Gabilou vise l’Olympia, à Paris, en 2017


PAPEETE, le 10 novembre 2015 - À peine rentré des États-Unis, Gabilou est déjà sur d’autres projets. L’animation du concours de danse de Moeata, une chanson pour noël et, dans le meilleur des cas, un album, un nouveau show américain en 2016 et, l’Olympia en 2017. "Avec les Tahitiens à Paris, les Calédoniens, les Wallisiens et les gens du CEP, je pense pouvoir remplir la salle", espère-t-il. En attendant il fait le point.

C’est chez lui, à Faa’a, que l’interview s’organise. Tandis que Moeata garde un œil sur ses élèves dans l’arrière-cour de la maison familiale et que le vent peine à se frayer un chemin sur la table de la terrasse, le chanteur fait le point sur son tout premier show américain et nous dit ses rêves pour les mois à venir.

Parlez-nous de ce show américain.
Gabilou : "L’idée est partie d’une envie. Celle d’allier la danse de Moeata et mes chansons. On voulait quelque chose entre les deux. On a mûrit l’idée pendant des mois. Et puis il nous a fallu trouver une salle que l’on a trouvée à Los Angeles. Quand je dis Los Angeles, c’est grand et ça ne situe pas très bien la scène. C’est en fait le théâtre de Anaheim, à une heure trente du centre vraiment de la ville, c’est une salle de la taille de l’Otac. Nous sommes partis à 28 personnes, danseuses, danseurs, chanteurs. C’était le 26 septembre. Nous avons organisé un concours de danse dans la journée et le gala le soir, produits par Alex Tekurio de Hitia o te ra qui vit sur place. Deux heures de spectacle. Il y a avait une centaine de compétiteurs inscrits à cette compétition danse en solo, la salle était à moitié pleine. Mais il fallait voir l’ambiance, certains hurlaient, il y avait des Tahitien qui pleuraient. J’ai imité Elvis et ils ont adoré. Mais ce qui ressort de tout ça, c’est l’engouement pour la danse tahitienne aux États-Unis ! Les chefs de troupes ont assisté à tout le spectacle, ils n’en revenaient pas. Ils sont restés ensuite pour venir nous voir."

Comment expliquez-vous cet engouement ?
Gabilou : "J’ai l’impression qu’il est assez récent, même si des écoles s’ouvrent en Amérique depuis une dizaine d’année déjà. C’est un peu partout pareil, au Japon je n’en parle même pas, il y a 300 00 danseuses et danseurs de Ori Tahiti là-bas. Tous ces amateurs sont partis plutôt de la danse hawaïenne et tendent à préférer maintenant le Ori Tahiti. Pourquoi ? Pour les tambours ? La danse hawaïenne est belle et langoureuse, mais au bout de dix minutes tu t’endors non ? La danse tahitienne ça réveille !"

Avez-vous pu rencontrer ces amateurs de Ori Tahiti ?
Gabilou : "Avant le show Moeata est allée donner des cours et, vous savez quoi ? Elle s’est aperçue qu’ils n’avaient pas les bons pas ! Il y a une forte demande pour changer ça. D’ailleurs après le spectacle, notre fille Hianau est restée car il y a avait beaucoup d’inscrits pour des work shop. Je crois que nous, la Polynésie française, devons saisir cet intérêt. La danse est un moyen de transmission de notre culture. C’est un tremplin publicitaire pour le tourisme qui pourrait égaler la perle et nous amener des touristes !"

Et maintenant, quand remontez-vous sur scène ?
Gabilou : "Le prochain rendez-vous c’est la compétition de Ori Tahiti en solo de Moeata le 12 décembre prochain dans notre salle de Taravao. Cela sera la deuxième édition. J’y serai comme animateur. Nous espérons aussi renouveler l’événement américain. Nous attentons le calendrier des vacances scolaires pour fixer la date et, cette fois, nous remplirons la salle ! Les Américains connaissent certaines de mes chansons et c’est ce qui me motive pour recommencer. J’ai transposé ma façon de faire des spectacles ici en Polynésie là-bas et c’est ce qui a plu."

Vous prévoyez un concert avec vos chansons ?
Gabilou : "J’aimerais remonter sur scène avec le groupe des Bare foot boys. C’est une musique qui a marqué une génération ! On hésite encore entre l’Otac et la salle Aorai tini hau. Je vais aller à Nouméa, j’ai un public là-bas. Sans vouloir me vanter, je suis un peu un icône en Nouvelle-Calédonie. J’ai eu beaucoup de succès dès les années 1970, et puis j’ai été rejeté lorsque l’on a appris que j’étais de l’équipe de Temaru. J’ai reçu des menaces et n’y suis plus allé pendant longtemps, entre 1984 et 1996. Mais depuis, tout va bien et j’y retourne tous les deux ans à peu près pour un concert."

Vous avez aussi un nouvel album en prévision ?
Gabilou : "Oui, avec Andy Tupaia. Une dizaine de chansons que j’espère sortir avant noël, il y a une chanson de noël dans ces titres."

Vous parlez enfin de l’Olympia, c’est pour bientôt ?
Gabilou : "2017 j’espère. J’y suis déjà allé dans les années 1970, j’ai chanté avec Charles Aznavour. Je pense vraiment pouvoir remplir la salle, avec les Tahitiens qui vivent à Paris, les Calédoniens, les Wallisiens et puis les gens du CEP. Ce qu’il faut pour réussir c’est que je fasse Vivement Dimanche avec Michel Drucker. Je l’ai rencontré lorsque j’ai représenté la France à L’eurovision en 1981. Il est difficile à joindre pour l’instant, mais s’il me revoit, il se rappellera."

Show Moeata et Gabilou à Los Angeles le 26 septembre.
  • Show Moeata et Gabilou à Los Angeles le 26 septembre.
  • Show Moeata et Gabilou à Los Angeles le 26 septembre.
  • Gabilou interprétant un de ses nombreux titres accompagné par les danseuses de Hitia o te ra.
  • Gabilou sur la chanson Fakateretere accompagné par les danseuses de Nonosina.
  • Moeata et gabilou entourent l'une des gagnantes du concours de danse du 26 septembre à Los Angeles.

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 10 Novembre 2015 à 09:03 | Lu 1391 fois