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France et Japon s'engagent à faire pression commune sur Pyongyang


Tokyo, Japon | AFP | vendredi 26/01/2018 - La France et le Japon se sont engagés vendredi à "exercer une pression maximale" sur la Corée du Nord pour la conduire à renoncer à son programme nucléaire, lors d'une réunion à Tokyo de leurs ministres des Affaires étrangères et de la Défense.

"La Corée du Nord représente une menace non seulement pour l'Asie mais aussi pour l'Europe", a affirmé le ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono devant la presse, après les discussions.
Qualifiant le développement de l'arme nucléaire par ce pays de "plus grave et imminente menace pour le monde", il a appelé à "monter au maximum la pression que nous exerçons sur ce pays".
La Corée du Nord "met en danger la sécurité régionale et internationale (...) Notre objectif demeure de ramener Pyongyang à la table des négociations en vue d'un démantèlement définitif, irréversible et vérifiable de ses programmes proliférants", a de son côté déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian au cours d'une conférence de presse conjointe.
Le ministre japonais de la Défense Itsunori Onodera a appelé à une collaboration dans la lutte contre les transferts de marchandises et de carburant de navire à navire utilisés pr la Corée du Nord pour contourner les sanctions internationales. 
Dans un communiqué commun, Paris et Tokyo réaffirment "leur volonté d'exercer une pression maximale sur la Corée du Nord".
Pyongyang a considérablement intensifié ses efforts au cours de l'année écoulée pour dérouler ses programmes nucléaire et balistique interdits, malgré de multiples sanctions de l'ONU et la rhétorique de plus en plus belliqueuse émanant de Washington.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, qui a assuré avoir en permanence sur son bureau le bouton de l'arme atomique, a présidé en septembre au sixième test nucléaire nord-coréen, le plus puissant à ce jour. Il a également supervisé pendant l'année plusieurs essais de missiles intercontinentaux (ICBM), assurant que le Nord était capable de frapper le territoire continental américain et était devenu un Etat nucléaire à part entière.
L'an dernier, deux missiles ont survolé le Japon.
Au cours de cette quatrième session de dialogue dit "2+2", les quatre ministres ont aussi évoqué plus largement les possibilités de coopération en Asie-Pacifique, en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient ainsi qu'un renforcement de leur coopération dans les exercices militaires conjoints, les équipements de défense, l'espace, la cybersécurité, la sécurité maritime et la lutte contre le terrorisme, a précisé la ministre française de la Défense Florence Parly.
Des exercices conjoints sont prévus en février à l'occasion d'une escale de la frégate française Vendémaire au Japon et des recherches conjointes dans la technologie de détection de mines doivent être engagées, indiquent Tokyo et Paris. Le nucléaire civil et le changement climatique sont aussi au menu des entretiens.
"Préoccupés par la situation en mer de Chine orientale et méridonale, les quatres ministres ont rappelé leur opposition à toute action unilatérale susceptible d'accroître les tensions", déclarent-ils dans leur communiqué conjoint.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, où elle dispute la souveraineté d'îlots et récifs à d'autres pays, notamment le Vietnam et les Philippines. Pékin et Tokyo, ainsi que Taipei, se disputent par ailleurs, en mer de Chine orientale, la souveraineté d'un archipel connu sous le nom de Senkaku en japonais et de Diaoyu en chinois, mais contrôlé par le Japon.
Des discussions entre ministres de la Défense d'un côté et ministres des Affaires étrangères de l'autre devaient avoir lieu samedi. Un nouveau "2+2" est fixé à 2019 en France.

le Vendredi 26 Janvier 2018 à 05:47 | Lu 531 fois