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Football/Sup - Focus sur Ricky Aitamai : Un sportif polynésien d'exception

Footballeur titulaire en sélection A lors de la participation de Tahiti à la Coupe des confédérations au Brésil en 2013, Ricky Aitamai s'est, depuis décembre 2016, passionné pour le stand up paddle et le prone. Samedi dernier, il remportait la course prone du Air France Paddle Festival en s'adjugeant également une belle 15e place au scratch de la course élite. Rencontre.


Ricky Aitamai a représenté la Polynésie lors de la Coupe des confédérations en 2013
Ricky Aitamai a représenté la Polynésie lors de la Coupe des confédérations en 2013
Ricky Aitamai est un passionné de sport. On connait Teva Zavéroni, surfeur-footballeur au parcours exceptionnel. Le parcours de Ricky Aitamai est différent : mordu de football depuis le plus jeune âge, il s’est intéressé tardivement aux sports nautiques mais sa progression a été fulgurante.
 
De dimanche à jeudi de la semaine dernière, il participait au Festival des îles avec son équipe de futsal de Mahina et samedi, il remportait la course prone de 8km du Paddle Festival avant de s’adjuger une magnifique 15e place dans la course élite de 24km. Preuve supplémentaire que le Polynésien a l’océan dans les gênes. Et peut être un peu de ballon rond aussi ? SB / FTF

Ricky Aitamai et Ohana Huber à l'arrivée de la course élite de samedi
Ricky Aitamai et Ohana Huber à l'arrivée de la course élite de samedi
Parole à Ricky Aitamai :
 
Ton parcours sportif jusqu’à la Coupe des confédérations ?
 
« Je suis né sur un terrain de football. J’y ai joué toute ma vie. J’ai évolué au sein de l’as Vénus, ensuite dans les sélections jeune jusqu’à la sélection A, l’élite du football polynésien. Au Brésil, c’était incroyable, on a marqué l’histoire. J’ai eu la chance de jouer les trois matchs. On a rencontré nos idoles avec l’Espagne, double championne d’Europe et championne du monde en titre. C’était un rêve d’enfant et on l’a réalisé. »
 
Que retiens-tu de cette aventure ?
 
« Pour moi, cela avait été beaucoup de travail, de sacrifices. Je m’étais déchiré les ligaments croisés un an et demi avant, j’avais réintégré la sélection cinq mois avant le départ. Il avait fallu faire mes preuves pour rentrer dans la liste des 23 dans un premier temps, ensuite dans le 11 type qui allait jouer les matchs. On avait à cœur de représenter notre pays à l’étranger. Une bande de copains polynésiens amateurs qui entraient dans la cour des grands, c’était beaucoup pour nous. »
 
Toucher le « sommet » t’a poussé à passer à autre chose ?
 
« On a déménagé avec ma compagne en bord de mer. J’avais de grosses capacités physiques et je ne trouvais plus mon compte dans le football, on va dire. Physiquement, j’avais besoin d’autres challenges. C’est vrai que le fait d’avoir touché le plus haut niveau…je ne sais pas si un jour l’équipe polynésienne pourra rejouer au Maracaña devant les champions du monde. Cela a joué pour beaucoup. »
 
Tu es arrivé rapidement au niveau des meilleurs paddlers ?
 
« Pourtant, je n’avais jamais nagé, surfé, ramé de ma vie. Je me suis entrainé très dur, je ne pensais pas arriver aussi vite à ce niveau élite mais le travail paye. J’ai commencé avec une étape du Waterman Tahiti Tour à côté de chez moi à la Pointe Vénus. Je me suis lancé, j’ai fait le prone, la natation, le paddle. J’ai aimé ça. J’ai essayé une première course en prone, j’avais été en combat direct avec Georges Cronsteadt, notre « king », on s’était battus sur 15 km pour finir au sprint. J’ai voulu poursuivre et le paddle est venu avec. »
 
Tu continues à jouer au football ?
 
« Oui, mon quartier est inscrit dans le championnat de Mahina. Je vais juste aux matchs pour me faire plaisir et pour aider le quartier. J’ai ma petite dose de football chaque samedi et on a même participé au Festival des îles. Le futsal me permet de ressentir momentanément des sensations que j’aime et que j’ai eu toute ma vie dans le football. Je me fais plaisir et ça m’apporte un peu de cardio en plus. »
 
Un dernier mot, un remerciement ?
 
« Merci à ma compagne Ohana qui me laisse beaucoup de temps pour m’entrainer. Merci à ma petite famille et merci à mes sponsors 425 pro, SurfnSupply, Futures Fins et Virus Tahiti by SNS qui m’aident beaucoup. » Propos recueillis par SB / FTF

Rédigé par SB / FTF le Jeudi 12 Avril 2018 à 19:15 | Lu 3199 fois