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Fonctionnaires d’Etat : Moetai Brotherson veut une "redéfinition" du CIMM


"C’est quelque chose qu’il faut faire, puisqu’aujourd’hui le CIMM est un ensemble de critères non pondérés qui, finalement, ne nous permettent pas de différencier un natif de Polynésie d’un non-natif" (Moetai Brotherson).
"C’est quelque chose qu’il faut faire, puisqu’aujourd’hui le CIMM est un ensemble de critères non pondérés qui, finalement, ne nous permettent pas de différencier un natif de Polynésie d’un non-natif" (Moetai Brotherson).
PAPEETE, 26 janvier 2018 - Le député Moetai Brotherson s’est entretenu jeudi soir avec Brigitte Girardin, en marge de la visite officielle de la ministre des Outre-mer en Polynésie française. Au nombre des sujets évoqués, la situation des fonctionnaires d’Etat polynésiens postés en métropole.

La question avait été soulevée fin août dernier par le député Moetai Brotherson. Il s’était ému du sort des 250 fonctionnaires d’Etat polynésiens en poste dans l’Hexagone et sans réelle perspective d’une affectation en Polynésie à brève échéance. Une situation que le député polynésien avait dénoncée au regard des dispositions législatives de la loi sur l’Egalité réelle outre-mer (Erom).

Cette question a de nouveau été abordée jeudi soir, par le député indépendantiste et visiblement sous forme de piqûre de rappel, lors de son entretien avec la ministre des Outre-mer Brigitte Girardin : "On a abordé quelques sujets de fond qui me tiennent à cœur et que l’on a déjà abordé ensemble, comme tous ces Polynésiens, fonctionnaires d’Etat, qui se trouvent bloqués en métropole (…). Ce sont des sujets importants pour moi. (…) Aujourd’hui, j’ai la garantie que le sujet est sur le radar de la ministre et de tous les ministres concernés. Dès lors que le radar commencera à faiblir, comptez sur moi pour le réactiver".

Ministre de la fonction publique, Annick Girardin avait cosigné en mars 2017 avec la ministre des Outre-mer d’alors, Erick Bareigts, une circulaire invitant les administrations, au regard des dispositions de la loi Erom votée quelques semaines plus tôt, à une analyse plus fine des intérêts matériels et moraux des fonctionnaires, dans le cadre des procédures.

Dans ce cadre, le député indépendantiste a souligné jeudi soir à l’issue de son entretien avec la ministre des Outre-mer, son souhait d’une "redéfinition" du CIMM (Centre des intérêts matériels et moraux, ndlr), pour faire face au phénomène qu'il dénonçait en août dernier de "tourisme de la fonction publique". "C’est quelque chose qu’il faut faire, puisqu’aujourd’hui le CIMM est un ensemble de critères non pondérés qui, finalement, ne nous permettent pas de différencier un natif de Polynésie d’un non-natif".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 26 Janvier 2018 à 10:13 | Lu 4682 fois