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Flosse accuse Fritch de "voler le Tahoera’a Huiraatira grâce à la complicité des juges"


FAAA, 16 août 2015 - Gaston Flosse s'est envolé pour la métropole dimanche soir. Il quitte Tahiti pour une vingtaine de jours. Nous avons pu l'interroger peu avant son départ au sujet de la procédure en référé déclenchée vendredi par Edouard Fritch pour contester sa capacité à demeurer président du Tahoera'a en dépit de son interdiction de droits civils.

L’ambiance est tendue ces jours-ci au sommet du Tahoera’a. Comment avez-vous reçu l’assignation en référé qui conteste votre capacité à présider le parti ?

Gaston Flosse : Vendredi après-midi l’huissier m’a remis une assignation pour que je me présente lundi matin devant le juge des référés à 8 heures. En lisant l’assignation j’apprends qu’il demande au tribunal de constater l’absence de capacité de M. Gaston Flosse à assurer la présidence du parti Tahoera’a Huiraatira. Ca veut dire quoi ? Je suis devenu… Je suis pris de folie, ou quoi ? Incapable de… (…) Je suis en pleine capacité intellectuelle !

L’argumentation concerne votre incapacité au regard du règlement intérieur du parti.

Gaston Flosse : Ensuite il parle du "trouble manifeste constitué par la persistance des décisions arbitraires par ce dirigeant". Ah, voilà la raison : "conclure que le président-délégué assure le remplacement du dit président". Voilà, c’est ça la raison !

Comment analysez-vous les moyens qui sont évoqués dans ce recours, et notamment ceux qui vous placent en contravention avec le règlement intérieur du Tahoera’a ?

Gaston Flosse : Ce qu’il ne dit pas c’est que le conseil politique dans un premier temps, puis confirmé par le grand conseil, ont admis que je pouvais demeurer membre actif du Tahoera’a Huiraatira, quelle que soit la situation. Je n’ai jamais transgressé les règlements du parti. Je suis en conformité avec les statuts du parti. Et je vous le demande : pourquoi attend-t-il aujourd’hui pour dire cela ?
Edouard Fritch a toujours été incapable de se faire élire par la population. S’il est président de la Polynésie aujourd’hui, c’est grâce au tribunal. Et il veut voler le Tahoera’a Huiraatira grâce à la complicité des juges. Voilà, c’est tout. Ce n’est que par les juges qu’il gagne. Il n’a qu’à se présenter au congrès du Tahoera’a Huiraatira ! On verra. Ou alors, il n'a qu'à créer son propre parti et on verra bien ce que ça va donner
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Le congrès du Tahoera’a est-il toujours prévu le 26 novembre, comme vous l’annoncez dans les réunions de quartier, en ce moment ?

Gaston Flosse : Ah ça on va voir maintenant.

Concernant les groupes politiques à Tarahoi et le possible remaniement ministériel qui pourrait être provoqué dans les jours prochains, comment appréhendez-vous la situation ?

Gaston Flosse : Ce n’est pas mon affaire. S’il veut remanier le gouvernement ça le regarde. Il est capable de tout : il n’y a que par les combines et dans ces conditions-là qu’il peut arriver à s’en sortir. Moi, je vais dans le peuple et je travaille sur le terrain pour me faire élire par le peuple et non pas par les juges.

Pensez-vous que le gouvernement a besoin d’un soutien ferme à l’assemblée, dans l’intérêt de la collectivité ?

Gaston Flosse : Nous avons toujours soutenu le gouvernement. Lorsqu’il nous a présenté des projets qui allaient dans le sens de l’intérêt de la population, nous avons toujours soutenu. Nous avons voté son budget : 163 milliards. Où sont-ils aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’il en a fait ? On aimerait bien savoir. Parce que rien ne se passe. Le pays est complètement en état de détresse.

N’avez-vous plus aucune relation avec Edouard Fritch ?

Gaston Flosse : Depuis qu’il est élu, il ne me parle plus, ne me téléphone plus. Il ne me salue même pas.

Qu’avez-vous envie de lui dire ?

Qu’il prenne ses responsabilités. Il a dit qu’il en avait dans la culotte : qu’il montre qu’il a quelque chose. Qu’il crée son parti et qu’il montre ce qu’il représente dans le peuple, grâce au peuple et non pas grâce à la justice.

Allez-vous en métropole pour subir une nouvelle intervention chirurgicale ?

Gaston Flosse : Non, non, pas d’intervention chirurgicale. J’ai été opéré de la hanche il y a deux ans. Le médecin voudrait savoir où j’en suis et c’est tout à fait normal : je devais le revoir au bout de six mois et je n'y suis jamais retourné. Je vais voir. Mais j’ai fait faire des radios ici et tout allait bien : pas de problème.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 17 Août 2015 à 11:09 | Lu 2261 fois