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Fin de parcours pour les 204 CAES de Moorea


Moorea, le 20 août 2020 - Après 3 mois de bons et loyaux services rendus à la population ainsi qu’aux écoliers de l’île sœur, les 204 jeunes bénéficiaires du CAES de la municipalité de Moorea ont vu leur contrat se terminer cette semaine. Ne disposant plus de revenus de solidarité, ils cherchent désormais des nouveaux dispositifs d’aides à l’emploi, faute de pouvoir trouver du travail en ces temps de crise.

C’est cette semaine que le contrat des jeunes bénéficiaires de la Convention d’Aide Exceptionnelle à la Solidarité (CAES) de l’île sœur ayant été affectés à la commune de Moorea-Mai'ao prend fin. Ils étaient en tout 204 à être affectés, depuis le mois de mai dernier, dans les services communaux de la municipalité avec trois missions principales selon leur affectation. La première était la réalisation des tâches d’entretien et d’embellissement au sein du site de la structure communale, telles que mairie annexe ou école, dans laquelle ils étaient affectés. Outre le nettoyage, les jeunes ont ainsi pu planter des jardins potagers au sein des écoles tandis que d’autres ont par exemple repeint, en décorant, les locaux de leur mairie annexe. À noter aussi que ces derniers se sont aussi occupés de la sensibilisation et de l’application des mesures sanitaires auprès des élèves dans les écoles ou auprès de la population dans les mairies annexes. La deuxième mission était la confection par des jeunes femmes de 20 000 masques pour tous les enfants scolarisés de l’île ainsi que pour la population afin qu’ils se protègent pendant la crise sanitaire actuelle. Mission accomplie pour ces couturières puisque près de 6000 masques ont bien été distribués la semaine dernière dans les écoles tandis que le reste est mis à la disposition des habitants dans chaque mairie annexe. La troisième mission concernait l’embellissement et l’entretien des districts de chaque commune associée. Le bilan des missions effectuées est donc très positif aussi bien pour ces jeunes que pour la municipalité durant ces quelques mois de crise sanitaire. « L’affectation de ces jeunes a été très bénéfique pour la commune de Moorea-Mai’ao dans la mesure où nos services communaux ont eu besoin de renfort. C’était aussi un avantage pour eux car cela leur a été bénéfique et formateur vu qu’ils ont été encadrés par nos agents communaux. La plupart n’avait aucune expérience et aucune formation. Ils ont pu bénéficier d’un savoir-faire » souligne Teva Teoroi, chargé de l’emploi à la municipalité. Après avoir appris la non-reconduction de leur contrat, ces 204 bénéficiaires, dont les foyers étaient beaucoup soutenus par ce revenu de solidarité, doivent malheureusement se remettre à la recherche d’un emploi. Une gageure au vu du contexte économique actuel. « C’est la question qu’on se pose : que va-t-on faire avec les CAES ? Comment peut-on les aider puisqu’on leur a donné quelque part l’opportunité de les voir exister et de les voir accomplir à 100 % leur mission ? Aujourd’hui, on est en train de rebondir sur les appels d’offres et on espère aussi les voir intégrer des formations » explique Lucia Maufene, responsable de l’ECIVA. Les différentes pistes sont évidemment étudiées avec les formations du SEFI en faveur des demandeurs d’emploi, comme des projets de formations au sein de la municipalité ou encore explorer la voie de la création d’entreprise en misant sur l’expérience acquise, dans la couture par exemple, durant ces 3 mois passés. Les éventuels futurs auto-entrepreneurs pourront bénéficier des dispositifs d’aides de l’ADIE de Moorea.

 
Roddy Terooatea
Employé à l’embellissement et l’entretien
" On attend de voir les nouveaux dispositifs"
"Je m’occupais de l’espace vert de l’école maternelle de Paopao. On a fait du jardinage et du nettoyage. On a eu aussi l’occasion de planter quelques légumes et quelques fruits pour les enfants. Je suis satisfait parce qu’il y a eu une bonne entente avec l’équipe pédagogique de l’école maternelle de Paopao et les autres bénéficiaires du CAES.  On attend de voir les nouveaux dispositifs d’aide à l’emploi de la commune. Avant le contrat CAES, je faisais des petits chantiers avec la société de mon père. Mais on n'a plus eu de demandes pendant le confinement à cause de la crise économique et donc plus de chantiers. C’est pour cela que j’avais postulé à un CAES. Je voudrais remercier l’initiative du gouvernement pour la mise en place des CAES et le maire Evans Haumani. Sans lui, on n’aurait pas été là."
 

Irma Nehemia
Employée au jardinage et au nettoyage
"Cela m’a permis de subvenir aux besoins de mon foyer"
"Je suis très contente d’avoir pu bénéficier d’un CAES. Cela m’a permis de subvenir aux besoins de mon foyer durant cette crise sanitaire car mon tāne a dû arrêter son travail. Il vient tout juste de recommencer. J’ai été affectée à la mairie annexe de Paopao. Je me suis occupée du jardinage et du nettoyage. On a peint les locaux de la mairie. Une de mes tâches était aussi d’accueillir la population et de lui faire un rappel des mesures sanitaires telles que les gestes barrières, le port du masque ou l’utilisation du gel hydro-alcoolique. Je vais chercher du travail. Mais j’aimerais bénéficier d’autres dispositifs d’aides tels que le CAE."

Laurence Mahuta
Couturière CAES à Paopao
" Certaines ont demandé à prolonger leur contrat"
"J’ai fait partie de l’équipe qui participait à la confection de masques à Paopao. J’enseignais la couture aux novices, vu que j’ai quelques connaissances en la matière. Je demande aux agents communaux d’aider ces jeunes en mettant des dispositifs d’aides en place, des formations sur la couture notamment. Certaines ont demandé à prolonger leur contrat CAES mais cela n’a pas pu se faire. On leur a juste donné 3 mois.  Cette période est trop courte pour que les filles maitrisent la couture ; il leur faut 6 mois à 1 an. On a perdu les deux premières semaines à former ces jeunes en couture. Aujourd’hui, elles ne maitrisent pas tout. On n’est pas encore passé à la confection des vêtements et des robes."

Rédigé par Toatane le Jeudi 20 Août 2020 à 09:39 | Lu 1539 fois