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Fin de la mission humanitaire française à Fidji


L’équipe PIROPS de la Croix Rouge française prend l’attache des représentants de la Croix Rouge fidjienne.
L’équipe PIROPS de la Croix Rouge française prend l’attache des représentants de la Croix Rouge fidjienne.
NOUMÉA, dimanche 23 décembre 2012 (Flash d’Océanie) – Une mission humanitaire en faveur des populations sinistrées à Fidji après le passage, lundi 17 décembre 2012, du cyclone tropical Evan, s’est achevée dimanche 23 décembre après deux jours d’intervention sur zone.
Au cours de ces deux journées de rotation, un avion militaire CASA des forces armées françaises basées en Nouvelle-Calédonie (FANC), arrivé samedi à l’aéroport international de Suva-Nausori à la mi-journée (GMT+13), a livré trois tonnes de matériel d’urgence (groupes électrogènes, pompes à eau, bâches, tentes), une unité de potabilisation de l’eau (censée subvenir aux besoins élémentaires de cinq mille personnes par jour), accompagnée d’une équipe de la plateforme régionale de la Croix Rouge Française basée en Nouvelle-Calédonie (PIROPS), ainsi qu’une équipe de la direction de la sécurité civile en Nouvelle-Calédonie.
L’avion a aussi chargé et livré depuis Suva du matériel humanitaire jusque là stationné sur l’aéroport de la capitale.
Les rotations se sont effectuées de l’aéroport de Suva-Nausori, vers Labasa, chef-lieu de l’île de Vanuatu Levu (Nord, région durement touchée par le cyclone).
Cette opération, coordonnée par l’État français (Haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie, Ambassade de France à Fidji, forces armées), avec une participation des provinces de cette collectivité française du Pacifique et la Croix Rouge française, résulte d’une décision prise en par un Comité d’Aide d’Urgence Régionale réuni vendredi 21 décembre 2012 (heure de Nouméa, GMT+11) sous la Présidence du Haut-commissaire.
Au cours des jours ayant suivi le passage destructeur d’Evan dans plusieurs régions de Fidji (et en particulier le Nord et l’Ouest de l’île principale de Viti Levu, mais aussi de plus petites îles (notamment le groupe des Yasawa), le gouvernement fidjien a déclaré un état de catastrophe naturelle et, dans la foulée, commencé à réceptionner des chargement envoyés, pour les plus grosses contributions, par l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Après cette première vague d’aide régionale acheminée directement sur Nadi (île principale) par gros avions porteurs (de type Hercule, Orion ou C-17 Globemaster) militaires australien et néo-zélandais, le CASA de l’armée française, de plus petite taille et capable de se poser sur des pistes moins longues, devrait avoir pour mission différenciée de déployer son chargement vers des zones moins directement accessibles de Fidji.

Coïncidence : les 20 ans de l’accord « FRANZ »

Depuis la signature, le 22 décembre 1992, d’un accord appelé « FRANZ » (pour France, Australie, Nouvelle-Zélande), les forces armées de ces trois puissances régionales se consultent et coopèrent afin d’harmonier toute opération d’aide à des populations frappées par des catastrophes naturelles (cyclones, tsunamis, séismes, inondations).

« On fait ça sous le chapeau FRANZ », a déclaré samedi le Colonel Arnaud Bouyssou, attaché de défense non-résident pour Fidji, qui faisait partie d el amission.
« Le CASA est le seul appareil à pouvoir se poser sur de petites pistes, c’est son atout », a-t-il ajouté en soulignant que ce genre d’appareil français, dans le cadre des accords FRANZ, venait justement « combler un trou capacitaire ».

Vendredi 21 décembre 2012, la Nouvelle-Zélande, contributeur majeur à la fois pour l’aide à Fidji et celle à Samoa, annonçait une nouvelle rotation vers ces deux pays : un gros porteur Hercule C-130 a tourné dans la région pour acheminer un nouveau chargement de matériel (y compris des groupes électrogènes, considéré comme une nécessité prioritaire, la compagnie nationale de l’eau ne pouvant pas suffisamment alimenter ses pompes pour subvenir aux besoins de la population de la capitale Apia et de ses environs), avec des équipes de la sécurité civile et de la gestion des catastrophes naturelles.
Pour Fidji, des bâches supplémentaires, des groupes électrogènes, des tronçonneuses et des pelles sont arrivées sur un vol régulier vendredi dans l’après-midi.
La Nouvelle-Zélande, dans le cadre de son aide à ces deux pays, a déjà consacré plus de cinq millions de ses dollars en enveloppes d’urgence depuis la semaine dernière.
L’Australie a aussi consacré des moyens et des sommes d’un volume similaire.

Les États-Unis, vendredi, annonçaient via leur ambassade à Suva la remise d’un chèque de 50.000 dollars US pour permettre à) la Croix Rouge locale de reconstituer les stocks de matériel d’urgence (couvertures, kits sanitaires, tablettes de purification d’eau) prépositionnés et déjà mobilisés en faveur des populations.

Le Royaume-Uni a annoncé jeudi l’équivalent de 80.000 dollars US en solidarité avec Samoa et la même chose pour Fidji.

Sur place, les opérations de nettoyage et de rétablissement des services essentiels se poursuivaient, avec l’appui de cinq cent soldats de l’armée fidjienne, déployés sur le terrain.
Soucieux de préserver son crucial secteur touristique, le gouvernement fidjien assurait vendredi que la situation pourrait être considérée comme normalisée d’ici à 48 heures dans les grands centres touristiques du pays (Ouest de l’île principale, où se trouve, à Nadi, l’aéroport international).

Une équipe d’évaluation de l’Union Européenne devait aussi arriver à Fidji et pourrait ensuite continuer sa mission sur Samoa.

Les agences onusiennes, dont les antennes régionales sont pour la plupart basées à Fidji (OMS, UNICEF), mettent quant à elles un accent tout particulier sur l’hygiène et la prévention de maladies susceptibles d’apparaître dans ce genre de conditions post cycloniques (dysenterie, dengue, leptospirose, typhoïde).

Rédigé par PAD le Lundi 24 Décembre 2012 à 06:45 | Lu 923 fois