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Fifo : "Nous avons besoin de dire qui nous sommes"


PAPEETE, le 4 février 2019 - Comme à l'accoutumée, le festival international du film documentaire océanien (Fifo) démarre par une journée spéciale scolaires. Jusqu'à jeudi, pas moins de 7 500 élèves vont arpenter les allées du festival et visionner une partie des documentaires de l'édition 2019. Certaines classes saisissent également l'occasion pour participer aux ateliers de l'événement. En parallèle, le jury s'est mis à l'œuvre.

Pas moins de 82 agents de la Maison de la culture sont mobilisés par l'événement Fifo. Un rendez-vous devenu incontournable en Océanie. Un rendez-vous où l'on doit "continuer à se rencontrer", insiste Walles Kotra, directeur exécutif du pôle outremer France télévision et co-fondateur du Fifo. "Il est important que cet esprit soit là."

À tous les visiteurs, réalisateurs, auteurs, producteurs de toutes origines (sociale, géographique, culturelle, religieuse) Walles Kotra rappelle : "apportez ce que vous avez. Et, en disant cela, je ne pense pas à l'argent".

D'après lui, "l'enjeu de la visibilité océanienne est politique. Le monde est secoué et nous avons besoin, dans ce contexte, de dire qui nous sommes, ce que l'on peut apporter. Parce que ce n'est pas parce que nous sommes petits que nous n'avons rien à dire".

"Nos pays sont de plus en plus fragiles, notre environnement et nos cultures sont menacés. Il est important qu'on le dise et pour ce faire il faut des mots et des images."

Le Fifo va permettre la diffusion de ces messages en touchant les milliers de visiteurs pendant la semaine de festival et ensuite lors de son voyage "hors les murs". En Polynésie, dans les îles (en 2018, il a touché 19 000 personnes), mais également en Europe, en Nouvelle-Calédonie, en Nouvelle-Zélande… tout au long de l'année. Finalement, ce n'est pas une semaine Fifo qui s'ouvre ce lundi, mais une année.

Toute la semaine, en plus des projections prévues au Grand théâtre, au Petit théâtre ainsi que dans la salle Muriavai et la salle de projection, des conférences, ateliers, colloques (voir encadré), rencontres sont prévue. Les réalisateurs notamment vont se rendre disponible pour répondre aux questions du public après l'une ou l'autre projection de leur documentaire.

Le jury, lui, a commencé à accomplir sa mission. Pas moins de 170 documentaires ont été inscrits au Fifo 2019. Ils ont été visionnés par un comité de présélection. Pour la compétition treize documentaires ont été retenus.

Colloque des télévisions océaniennes, un rdv ouvert à tous

La 13e édition du Colloque des télévisions océaniennes est un rendez-vous qui vise à promouvoir l'audiovisuel océanien. Une réflexion s'articule autour de partages d'expériences. Cette année, il sera question de la place de l'identité océanienne dans la révolution numérique. "Le numérique est une chance pour une visibilité nouvelle, mais cela peut aussi être la disparition pure et simple de l'identité devant le tsunami de contenu qui circule", précise Gonzague de la Bourdonnaye. Le thème du 13e colloque est au cœur de la problématique soulevée par le festival lui-même. Une vingtaine de participants venus de différents horizons et différentes région du monde seront là pour s'y intéresser. "Vous êtes tous invités à venir écouter mais aussi partager, la porte est ouverte", assure Gonzague de la Bourdonnaye.

1ere session : le numérique une chance pour le documentaire, mardi 5 février de 14 heures à 17 heures sous le chapiteau.
2e session : partenariat en Océanie, mercredi 6 février de 14 à 17 heures sous le chapiteau.

Le mot du président du jury

Le Fifo est un festival couronné par une remise de prix. Un jury composé de sept membres (dont le président) aura la charge de décerner les différents prix. "Je participe pour la première fois au Fifo", indique Carl Aderhold, le président du jury. "C'est un extrême honneur pour moi qui suis à la base romancier et historien, puis qui suis devenu scénariste de documentaires." Il insiste, à propos du festival, sur "la notion de rencontre". En regardant la programmation, ce qui l'a frappé, c'est "la proximité des thèmes avec des événements dans le sillage du Fifo organisés ailleurs dans le monde. Il y a la tradition, la transmission, la question du genre, le réchauffement de la planète, les migrations. Autant de sujets qui finalement touchent tout le monde." Ce qu'il attend du Fifo 2019? "Écouter, entendre des réponses différentes de celles déjà entendues ailleurs, découvrir une autre vision du monde, un autre rapporte au monde." Le choix sera "encore difficile cette année, car les films sont de qualité", note Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture et co-fondateur de l'événement.
Remise des prix : le vendredi 8 février de 19 à 21 heures au Grand théâtre de la Maison de la culture.


Pratique

Jusqu'au 10 février à la maison de la culture.
Entrée : 1 000 Fcfp par jour.
Tarif étudiant et groupe (10 personnes) : 500 Fcfp
Pass 3 jours : 2 500 Fcfp hors week-end.

Contacts

Tél.: 87 70 70 16
Facebook : FIFO Tahiti
Mail : [email protected]
Site internet

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 4 Février 2019 à 12:01 | Lu 1075 fois