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Fidji prend la présidence du « G77 » aux Nations-Unies


Le Contre-amiral Premier ministre fidjien Bainimarama et Ban Ki-moon, Secrétaire Général de l’ONU, mardi, à New York (Source photo : ministère fidjien de l’information)
Le Contre-amiral Premier ministre fidjien Bainimarama et Ban Ki-moon, Secrétaire Général de l’ONU, mardi, à New York (Source photo : ministère fidjien de l’information)
NEW YORK, mercredi 16 janvier 2013 (Flash d’Océanie) – Le Contre-amiral Premier ministre fidjien Franck Bainimarama a officiellement pris le relais de l’Algérie, mardi (heure de New York) à la Présidence d’un des groupes les plus importants en nombre au sein de l’Assemblée Générale des Nations-Unies : le G77, qui regroupe 132 pays en développement, plus la Chine.
L’accession à présidence de ce groupe, pour les douze mois à venir, sanctionnée par une élection intervenue fin septembre 2012, constitue une première pour un petit pays insulaire océanien.
La cérémonie de passation de pouvoir a eu lieu en présence du Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon, rapporte le centre d’information des Nations-Unies.
Dans son allocution, le Contre-amiral fidjien a souligné l’engagement de son pays en vue de faire progresser les objectifs de ce groupement de nations en développement, en particulier face aux défis mondiaux auxquels ils sont confrontés, comme, entre autres, le développement durable, les objectifs de développement du millénaire, l’environnement et la coopération au sein du mouvement des pays non-alignés.
Ces solutions, selon le Contre-amiral, passent par des positions communes et « une meilleure coopération parmi les membres de ce groupe ».
« Fidji apportera toutes les ressources nécessaires, à divers niveaux, pour atteindre cet objectif, y compris via notre représentation permanente à l’ONU », a-t-il assuré.

Ban Ki-moon redemande le retour de la démocratie à Fidji

En marge de cette cérémonie de passation de pouvoirs, M. Bainimarama a également rencontré en tête-à-tête le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Outre le sujet de la Présidence du G77, M. Ban a aussi fait savoir, via son porte-parole, qu’il avait évoqué à l’homme fort de Suva les récentes évolutions en matière de retour à la démocratie, et en particulier le processus d’élaboration d’une nouvelle Constitution pour Fidji.
« Le Secrétaire-Général a mis l’accent sur le besoin pour Fidji de rétablir un gouvernement légitime et un ordre constitutionnel le plus rapidement possible. Il a réitéré ses attentes de voir le processus menant à l’adoption d’une nouvelle Constitution pour Fidji se dérouler de manière transparente, participative et démocratique, conformément aux principes internationalement reconnus », a souligné le porte-parole de M. Ban.
Ces remarques interviennent alors que le 10 janvier 2013, M. Bainimarama et le Président fidjien Ratu Epeli Nailatikau ont annoncé conjointement que l’ébauche de Constitution élaborée par une Commission présidée par l’universitaire kenyan Yash Ghai serait modifiée par les services du gouvernement avant que d’être soumis aux débats d’un Assemblée Constituante restant à nommer.
Ce processus devrait alors déboucher sur l’adoption d’une Constitution définitive (la précédente ayant été abrogée en avril 2009 par le régime actuel, issu du putsch du 5 décembre 2006) par l’Assemblée Constituante, courant mars 2013.
Devraient ensuite venir des élections toujours annoncées pour le dernier trimestre 2014, a réaffirmé le gouvernement fidjien, qui vient aussi de lancer un appel d’offre international pour la fourniture de matériel électoral (urnes, isoloirs, encre indélébile) en vue de la tenue de ce scrutin.
Au cours du second semestre 2012, près de cinq cent mille personnes se sont enregistrées sur les listes électorales.
La décision du 10 janvier 2013 a été suivie de plusieurs réactions, venues notamment de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et plus dernièrement, en début de semaine, du Commonwealth (dont Fidji est exclu depuis fin septembre 2009 pour cause de non retour rapide à la démocratie).

Toujours sur le théâtre des instances internationales, le gouvernement fidjien, représenté par son ministre de l’énergie, de l’équipement et des travaux publics Timoci Lesi Natuva, a participé en début de semaine à la troisième assemblée générale de l’IRENA (Agence Internationale pour les Énergies Renouvelables, fondée en 2009), à son siège d’Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis).
Cette organisation comporte actuellement 104 États membres, dont l’un des plus récents ayant indiqué son intention de s’y joindre est la Chine.
55 États sont en cours d’admission.


Nouvelles règles pour l’enregistrement des partis politiques

Au plan intérieur, l’Attorney General (garde des sceaux et chef des services juridiques du gouvernement) Aiyaz Sayed-Khaiyum a par ailleurs annoncé l’entrée en vigueur, à partir du 18 janvier 2013, d’un nouveau décret fixant de nouvelles conditions pour l’enregistrement des partis politiques, qui ont désormais 28 jours pour s’y confirmer, faute de quoi ils seront dissouts.
Ces nouvelles règles concernent aussi bien les modalités de financement des partis politiques que leur nombre minimum de membres (au moins cinq mille adhérents contre 180 selon les anciennes règles).
Le réenregistrement de tout parti coûtera cinq mille dollars (environ 2.100 euros)
Ce décret interdit aussi à tout dirigeant syndical ou à tout fonctionnaire en exercice de briguer un mandat électif et s’ils désirent le faire, ils devront désormais démissionner de leurs fonctions
Selon M. Sayed-Khaiyum, toutefois, le Président de la république, le Premier ministre ou tout membre de son gouvernement actuel ne sont pas concernés par cette règle.
Il a rappelé mardi, lors d’un point de presse, que 16 partis politiques étaient dûment enregistrés et que selon les nouvelles conditions, tout parti doit désormais se choisir un nom en langue anglais (et non plus en langue hindoustani ou fidjienne).
Une autre partie du décret est consacrée aux modalités de financement des partis politiques : selon le texte, les revenus de tout parti ne devront provenir que des cotisations de ses membres, de contributions volontaires, mais en aucun cas d’une société privée, d’un gouvernement étranger, d’une organisation non-gouvernementale ou d’une agence régionale ou internationale.
Les particuliers peuvent faire un don à un parti politique, sans toutefois excéder la somme annuelle de dix mille dollars (4.200 euros).
Les partis devront désormais tenir une comptabilité stricte et transparente.
Le décret devait être publié en milieu de semaine.
La plus grande centrale syndicale du pays, le FTUC (Fiji Trade Union Congress) et sn dirigeant actuel Felix Anthony ont annoncé ces derniers jours leur intention de former un parti politique, se distanciant ainsi du parti dont il était jusqu’ici, proche, le parti travailliste fidjien, dirigé par l’ancien Premier ministre Mahendra Chaudhry.


Ces nouvelles règles, selon l’Attorney General, qui cite en exemple et comme sources d’inspirations des textes « kenyans, canadiens et de la Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie) », « créeront une véritable démocratie et permettront aux gens ordinaires d’avoir accès à des informations critiques pour faire un choix valable lorsqu’ils se rendront aux urnes ».

pad

Rédigé par PAD le Mardi 15 Janvier 2013 à 21:35 | Lu 743 fois