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Festival Polynesia : King Kapisi et Teremoana Rapley donnent le rythme d'Aotearoa


King Kapisi et Teremoana Rapley sont dans la musique depuis 25 et 30 ans.
King Kapisi et Teremoana Rapley sont dans la musique depuis 25 et 30 ans.
PAPEETE, le 15 septembre 2016 - Les chanteurs néo-zélandais seront sur la scène de To'ata ce vendredi pour un concert avec les artistes des autres délégations. Rencontre.

Un duo parfait, à la ville comme à la scène. Sur le paepae, King Kapisi et Teremoana Rapley enchantent le public. Lui tient le micro et balance le beat. Elle, derrière les platines, l'accompagne en chœur, un immense sourire aux lèvres. Les deux chanteurs néo-zélandais font partie de la délégation venue au Festival Polynesia. Teremonana Rapley et King Kapisi, Bill Urale de son vrai nom, font de la musique depuis plus de 20 ans et forment un couple à la ville comme à la scène.

Tous les deux sont nés en Nouvelle-Zélande mais leurs origines viennent d'ailleurs. Lui a des parents samoans. Elle vient de Rarotonga, aux îles Cook. A eux deux, ils représentent un melting-pot parfait, une Nouvelle-Zélande héritière des métissages de peuples venus du Pacifique, et d'ailleurs. Une inspiration pour ces artistes. Car King Kapisi et Teremoana Rapley ne se contentent pas de jouer de la musique sur laquelle ils apposent des rimes. Au fil de la partition, les chanteurs prennent position.

MUSIQUE POLITIQUE

"Les messages que nous portons, que nous tentons de faire passer, sont nécessaires. Nous nous servons de la musique comme support", lance Teremoana Rapley d'une voix douce. Regard complice entre les deux amants. King Kapisi hoche la tête en signe de ralliement et ajoute : "Bob Marley était un chanteur dans cette lignée là par exemple…"

Leurs origines, King Kapisi et Teremoana Rapley les ont mis en musique. Leur message à caractère politique passe en douceur, sans pour autant que le rappeur ne perde de sa hargne. Les histoires racontées trouvent écho sur le paepae. "C'est une chanson qui parle de colonialisme", lance King Kapisi, micro à la main, avant que la musique ne démarre. Teintées de rap et de hip-hop, le duo joue les différentes sonorités dans un mélange parfait.

Sur scène, leur flow a conquis le public polynésien. "Être ici avec nos frères est un réel plaisir", commente le colosse néo-zélandais, épongeant quelques perles de sueur formées sur son front. Teremoana Rapley acquiesce. Pour elle aussi, faire partie de cette délégation est un honneur.
"Il faut montrer aux gens que nous sommes unis, nous peuple polynésien. Il est important que l'on se regroupe et que l'on échange", explique t-elle, un intarissable sourire éclairant son visage.
Les deux artistes saluent le public. Ils bredouillent quelques mots de français et de reo mā'ohi en guise de remerciement. "Ici, il y a une bonne ambiance, un bon mana. J'espère que le festival sera reconduit et que nous pourrons revenir."

Ambassadeurs de leur pays, mais aussi de Samoa et des îles Cook, King Kapisi et Teremoana Rapley souhaiteraient qu'un tel festival puisse accueillir les autres cultures de cette famille polynésienne. "Il y a déjà ce genre de festival, en Nouvelle-Zélande et ailleurs, c’est une bonne chose."
Le duo, auteur compositeur et interprète, range son matériel et sort de scène. Un air d'Aotearoa flottant toujours sur le paepae.

Trois questions à… Tepou Tama, danseur de la troupe Hinana Kapa Haka

Tepou Tama sur scène.
Tepou Tama sur scène.
Le groupe, originaire de la région de Taupo (centre de l'île du Nord) s'est produit mardi soir sur scène. Les danseurs ont marqué le public par leur générosité, sincérité et énergie. Tepou Tama était le maître de cérémonie.

Qu'est-ce que représente pour vous et votre groupe un tel festival?

C'est un immense honneur d'être ici. C'est la première fois que viens en Polynésie française et pourtant, j'ai l'impression d'être à la maison. Il y a ce mana ici, très important, qui fait que j'ai ce sentiment d'être en famille, chez des cousins, alors que, physiquement, c'est la toute première fois que je suis là.

La danse traditionnelle maorie et la danse traditionnelle tahitienne sont-elles vraiment différentes ?

Bien sûr, nous avons le haka, très largement mis en avant par les All Blacks, mais la danse maorie ce n'est pas que ça. Je ne crois pas qu'il y ait tant de différences que ça avec la danse tahitienne. De ce que j'ai vu, nous avons la même énergie, la même ihi. Beaucoup de choses se passent dans les mains, chez nous Maoris, comme chez les Tahitiens.

Vous êtes jeunes et vous parlez reo maori, est-ce que la majorité des gens de votre génération est dans ce cas?

Non, pas du tout. Il est assez rare de trouver des personnes qui parlent māori aujourd'hui en Nouvelle-Zélande. J'ai eu de la chance, je suis né dans une famille où nos parents et nos grands-parents nous ont élevés en māori. J'ai été à l'école où les cours étaient donnés en māori. Dans notre délégation, tout le monde parle māori, c'est une bonne nou

Retour en images sur la prestation du groupe Hinana Kapahaka


Zoom sur… Aotearoa

- Situation politique : monarchie parlementaire rattachée au Royaume-Uni. La Nouvelle-Zélande est dirigée par un Premier Ministre, John Key.
- Capitale : Wellington (au sud de l'île du Nord). Auckland (île du Nord) est la ville la plus peuplée et la capitale économique du pays.
- Langues officielles : Anglais, Māori (depuis 1987) et langage des signes.
- Population : 4,5 millions d'habitants. Cette population est principalement concentrée sur l'île du Nord.
- Découverte : Abel Tasman est le premier européen à avoir découvert ces îles en 1642 mais le peuple māori habitait déjà sur ces terres.

Comme un air de… reo Māori

Reo māori ou reo mā'ohi, de nombreux mots se ressemblent :

- Kia ora : bonjour.
- Marae : chaque tribu à son marae, qui est une sorte de grande maison servant aux réunions de famille (heureuses comme tristes) et aux cérémonies.
- Haere mai : bienvenue! Entrez!
- Mana : influence, pouvoir d'une personne.
- Tapu : sacré, interdit.

Rédigé par Amelie David le Jeudi 15 Septembre 2016 à 12:48 | Lu 669 fois