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Etats-Unis: la triste déchéance de Tiger Woods


Los Angeles, Etats-Unis | AFP | mardi 30/05/2017 - L'image a fait le tour de la planète: les yeux hagards, mal rasé, Tiger Woods a refait la Une des journaux après son arrestation lundi pour conduite sous influence, nouvelle épisode de la triste déchéance du joueur aux 14 trophées en Grand Chelem.

"Comment a-t-il pu en arriver là?", se demande Christine Brennan, l'une des responsables des pages Sport du quotidien USA Today, pour faire écho à l'incrédulité de bon nombre d'Américains et d'amateurs de golf à travers le monde.

"Qu'est-il arrivé au jeune homme que nous pensions tous connaître, celui d'une autre photo célèbre prise en 1997? Il n'avait que 21 ans et serrait le poing après son triomphe dans le Masters 1997, son premier titre du Grand Chelem", poursuit la journaliste.

Le contraste entre les deux clichés est, en effet, saisissant.

Le plus ancien montre Woods, habillé d'une chemisette rouge, tout sourire, à l'aube d'une carrière où il amassera un total de 14 titres majeurs, 79 victoires sur le circuit PGA, une fortune estimée à 740 millions de dollars et un collection de records; le plus récent, une photo d'identité judiciaire, montre un quadragénaire débraillé qui n'arrive pas à se résoudre qu'il ne sera plus, à 41 ans et après quatre opérations du dos en trois ans, le joueur qu'il a été.

- 'Encore plus triste' -
"Ces photos racontent l'ascension et la chute d'un homme qui avait tout, devenu spectateur de son propre effondrement provoqué par ses propres fautes", résume Christine Brennan.

L'ancien N.1 mondial, joueur de golf le plus célèbre de la planète, a malmené, une fois de plus, sa légende.

Il a été interpelé lundi vers 03h00 du matin, non loin de sa luxueuse villa de Jupiter, en Floride, et placé en détention pendant près de huit heures.

Il a beau s'être excusé quelques heures après sa libération et assuré, comme l'a confirmé la police locale, qu'il n'était pas sous l'emprise d'alcool ou de drogue, mais qu'il avait fait "une réaction inattendue à une prescription médicale", il aura du mal à s'en remettre, alors que son image a été déjà ternie par les révélations sur ses infidélités répétées et son divorce acrimonieux en 2010.

"Il est impossible d'en parler autrement: l'histoire de Tiger Woods, déjà triste depuis un moment, est devenu encore plus triste", constate l'un des magazines de référence, Golf Digest.

Le légendaire Jack Nicklaus, 77 ans, est de son côté inquiet pour "son ami Tiger": "Il a tant fait pour le golf, il a besoin de notre aide, je serai là pour l'aider, je me sens mal pour lui, il souffre".

Le procès verbal de son arrestation, rendu public mardi par la police de Jupiter, jette une lumière crue sur la vie du "Tigre".

- Endormi au volant -
Selon le policier qui a procédé à son arrestation, Woods "était endormi au volant, ceinture de sécurité bouclé, et a dû être réveillé". "Le moteur de sa voiture tournait, les feux stop étaient allumés, ainsi que le clignotant droit", poursuit le document.

Lorsqu'il s'est adressé à Woods, le policier a aussitôt remarqué que celui-ci "parlait lentement, sans articuler", tout en notant qu'il avait été "coopératif, mais confus".

Le document détaille aussi les tests réalisés par le policier pour déterminer l'état de Woods à qui il a été demandé de se tenir en équilibre sur un pied, de suivre un marquage au sol et de poser un doigt sur son nez.

Woods, "habillé d'un short et d'un tee-shirt", "éprouvant des difficultés à garder les yeux ouverts", n'a réussi aucun de ces tests.

La semaine dernière, pourtant, l'Américain avait envoyé un rare message positif et rassurant alors qu'il enchaîne depuis 2014 les désillusions, opérations, longues absences et forfaits, au point de se retrouver désormais au 876e rang mondial.

"Je ne me suis plus senti aussi bien depuis des années", avait-il écrit, un mois après une quatrième opération du dos.

"Je veux rappeler sans aucune équivoque que je veux continuer à jouer au golf (...) Mais la route est encore longue", avait-il ajouté, sans se douter de l'ironie future de ses propos.

jr/sk

© Agence France-Presse

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Rédigé par () le Mercredi 31 Mai 2017 à 06:02 | Lu 3319 fois