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Enele Sopoaga élu Premier ministre de Tuvalu


Enele Sopoaga élu Premier ministre de Tuvalu
FUNAFUTI, lundi 5 août 2013 – Enele Sopoaga, chef de l’ancienne opposition de Tuvalu, a été officiellement déclaré lundi Premier ministre à la suite d’un vote par le Parlement de ce petit archipel (anciennes îles britanniques Ellice).

M. Sopoaga a recueilli une majorité de huit voix au sein de la Chambre et dans la foulée a prêté serment devant le Gouverneur Général Sir Italeli Iakoba. Il a aussi applaudi une "victoire pour le peuple de Tuvalu" et son intention de se mettre au travail sur des dossiers perçus comme urgents, comme le niveau de vie et la sécurité.

Tout comme leur Premier ministre, les membres du nouveau gouvernement tuvaluan ont aussi prêté serment lundi, rapporte la radio nationale. Il s’agit Vete Sakaio, qui est désormais Vice-premier ministre et ministre de l’équipement, de Finikaso Taukelina (affaires étrangères), de Namoliku Sualiki (intérieur), de Fauoa Maani (santé et éducation), de Monisa Laafai (communications et transports), d’Elisala Pita (ressources naturelles) et de l’ancien Premier ministre Maatia Toafa qui prend en charge les finances et le développement économique.

Lors de la précédente séance, vendredi 2 août 2013, une motion de censure avait renversé le précédent chef du gouvernement, Willy Telavi, qui avait perdu sa majorité parlementaire depuis le début 2013.
Ce vote intervenait au terme de plusieurs mois de crise politique ouverte dans cet État peuplé de moins de cinq mille habitants.

Alors qu’en milieu de semaine dernière, le Président de l’assemblée, Kamuta Latasi, avait ordonné un ajournement de séance pour une période d’au moins six semaines, dans le but affiché d’éviter toute mise aux voix d’une motion de censure, le Gouverneur Général de l’archipel, Sir Italeli Iakoba, a ensuite pesé de tout son poids pour faire rouvrir les débats au sein de l’assemblée.

Avant cette réunion de l’assemblée, le Gouverneur Général avait pris soin d’annoncer le départ de M. Telavi et son remplacement par le chef de l’opposition, à charge ensuite pour le Parlement d’entériner cet état de faits.
M. Telavi, en réaction immédiate, avait ensuite tenté de faire passer une décision de limoger le Gouverneur Général, qui est, dans ce pays du Commonwealth, le chef de l’État et le représentant officiel de la Reine d’Angleterre.
Conformément aux équilibres actuels, cette motion a été adoptée par huit des 14 députés.

En début de semaine dernière, les tensions au sein du Parlement s’étaient encore aggravées à la suite de la décision de l’homme au perchoir de suspendre la séance.
Motif invoqué : la soudaine vacance d’un des sièges, à la suite de la démission du député et ministre de la santé, Taom Tanukale.
M. Latasi avait livré son interprétation de la Constitution en estimant qu’il n’était pas possible, à son sens, de mettre aux voix une motion de censure si l’une des circonscriptions n’était pas représentée.
Il avait donc conditionné le vote de cette motion à la tenue préalable d’élections législatives partielles pour la circonscription concernée.
M. Telavi se trouvait en situation minoritaire à la chambre depuis plusieurs mois, à la suite de l’élection, lors de partielles, d’un député apparenté à l’opposition, Elisala Pita.

La tenue de ces partielles, qui avait été différée à plusieurs reprise, avait dû avoir lieu sur ordre de la Haute Cour de l’archipel, saisi de cette affaire.
Face à cette situation, le Président du Parlement avait déjà fait usage de la suspension de séance, mais le Gouverneur Général de cet archipel l’avait ensuite contredit en ordonnant une reprise des débats le 30 juillet 2013.

M. Latasi estime avoir dûment observé l’ordre du Gouverneur Général, puisque le Parlement, normalement composé de 14 députés, s’est bien réuni le jour dit… Avant de refermer ses portes le lendemain.
Au cours de la courte séance de la semaine dernière, M. Telavi avait par ailleurs tenté de faire passer en force une motion prononçant la dissolution pure et simple du Parlement.

Sa motion n’a logiquement recueilli que cinq voix, contre huit de la part de l’opposition.
À la suite de ce nouvel ajournement, mercredi 31 juillet 2013, l’opposition tuvaluane, par la voix de son porte-parole Taukelina Finikaso, avait évoqué une "crise constitutionnelle" et un "mépris de la loi" de la part du gouvernement, réduit à une équipe de seulement quatre ministres n’ayant comme seul allié parlementaire que le Président de la Chambre.

Depuis décembre 2012, le ministre de l’éducation, Falesa Pitoi, manquait à l’appel pour raisons de santé.
M. Pitoi avait d’abord été hospitalisé alors qu’il se trouvait en déplacement officiel à La Havane (Cuba), en janvier 2013 pour y rencontrer les premiers étudiants envoyés dans ce pays dans le cadre d’une nouvelle coopération éducative en matière d’enseignement supérieur, notamment dans la filière médecine.

Hospitalisé à l’étranger, il n’a toujours pas pu regagner son pays.
L’ancien ministre des finances de Tuvalu, Lotoala Metia, est décédé le 21 décembre 2012 alors qu’il avait été hospitalisé en urgence à Suva (Fidji).
Un autre ministre, M. Isaia Italieli (travaux publics et ressources naturelles) était aussi décédé subitement en juillet 2011, lors d’un déplacement à Samoa.

Rédigé par PAD (Flash d’Océanie) le Lundi 5 Août 2013 à 06:13 | Lu 404 fois