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En Corse, 5 à 8 ans de prison pour la triple attaque à l'explosif d'un glacier


Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Ajaccio, France | AFP | mardi 02/12/2025 - Des peines de cinq à huit ans de prison ont été prononcées mardi à Ajaccio contre quatre prévenus, reconnus coupables d'être impliqués dans trois attaques successives à l'explosif contre un glacier de Propriano (Corse-du-Sud) entre août 2020 et janvier 2021.

Poursuivi pour destruction par moyen dangereux, Tarik El Fettouhi, dont l'ADN a été découvert sur le scotch ayant permis de fixer la charge explosive lors de la première attaque du commerce de glaces baptisé La Marine, le 6 avril 2020, a été condamné à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel d'Ajaccio.

Poursuivis pour tentative d'extorsion et extorsion, Joseph Mocchi, Appien Coti et Don Jacques Serreri ont été, quant à eux, condamnés chacun à huit ans de prison, 100.000 euros d'amende et une interdiction de détention d'arme pendant cinq ans. M. Mocchi et Coti ont eu également leur bien immobilier saisi par la justice. 

Les quatre hommes, également poursuivis pour association de malfaiteurs, ont également été jugés "responsable du préjudice" et condamnés à verser solidairement 250.000 euros "à titre provisionnel" aux parties civiles, la SAS Duv et le couple Duvivier, propriétaires du commerce originaires des Hautes-Alpes, pour couvrir la réparation du glacier.

Lors de l'audience fin novembre, tous les prévenus avaient contesté les faits reprochés. Des témoins s'étaient également succédé à la barre pour contester toute menace et nier les propos qu'ils avaient pu tenir et qui avaient été captés par les enquêteurs lors d'écoutes téléphoniques.

Ces peines correspondent aux réquisitions du procureur qui avait demandé cinq ans de prison pour M. Fettouhi et neuf ans pour les trois autres.

"En dépit d'un dossier fragile que l'audience a permis de démonter point par point, les magistrats ajacciens ont prononcé une condamnation sans fondement, sans preuve, sans justice et sans proportion", a dénoncé auprès de l'AFP Me Emmanuel Molina, l'un des deux avocats de Joseph Mocchi, en rappelant qu'ils avaient demandé le "dépaysement" de ce procès et en indiquant faire appel.

"Si aujourd'hui en France on peut condamner à cinq ans de prison sur la base simplement d'une trace ADN (..) sur un morceau de scotch, je m'inquiète un petit peu pour la justice", a regretté auprès de l'AFP Me Santa Lucchini, avocate de M. El Fettouhi, annonçant un probable appel.

Selon l'accusation, ces explosions visaient à permettre à Don Jacques Serreri, aidé par son beau-frère Appien Coti et son ami Joseph Mocchi, d'acheter à bas prix le glacier.

le Mardi 2 Décembre 2025 à 05:38 | Lu 365 fois