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Émotion pour 50 Polynésiens qui s'engagent dans l'Armée de terre


Cinquante jeunes Polynésiens ont signé vendredi leur lettre d'engagement pour l'armée de terre.
Cinquante jeunes Polynésiens ont signé vendredi leur lettre d'engagement pour l'armée de terre.
Papeete, le 30 août 2019 - Cinquante jeunes Polynésiens ont signé un peu émus ce vendredi à la mairie de Arue leur contrat d'engagement dans l'Armée de terre, en présence de leurs familles. D'ici quelques heures ou jours, ils rejoindront leur régiment d’affectation en métropole où une nouvelle vie les attend.

" Félicitations à toi. Bienvenu dans la famille ", annonce chaleureusement l’adjudant-chef Mickael Testu, chef du bureau du recrutement de l’Armée de terre, en serrant chaleureusement la main de Teihoarii Raapoto. Teihoarii fait partie du gros contingent de 50 jeunes Polynésiens qui ont signé ce vendredi leur contrat d'engagement dans l’Armée pour servir la France pendant cinq ans.

ORIGINAIRES DE TOUTE LA POLYNESIE

Teihoarii Raapoto espère faire venir sa femme Debrahline et leur fils bientôt.
Teihoarii Raapoto espère faire venir sa femme Debrahline et leur fils bientôt.
Dans quelques heures ou quelques jours, tous ces jeunes, âgés de 18 à 29 ans, vont s'envoler vers la métropole pour découvrir leur nouvelle vie de soldat. Originaires des différents archipels de la Polynésie, ils vont être affectés en fonction des spécialités suivies, aux quatre coins de l'Hexagone.
"Cela fait plusieurs années que je pense à rentrer dans l'armée. Je travaille comme conducteur de poids lourds. J'ai envie d'apprendre de nouvelles expériences. Ça va être un vrai changement, c'est sûr", explique un rien ému Teihoarii, sa jeune femme juste à ses côtés. Originaire de Bora Bora, Teihoarii part à Angoulême mercredi où il est affecté. Très loin de ses proches, il espère bien faire venir sa conjointe et son jeune fils de 3 ans, d'ici quelques mois. "Une fois que tout se passe bien, on viendra le retrouver là-bas", confie sa femme, Debrahline.
"Moi, j'ai trop hâte de partir, j'ai jamais quitté la Polynésie. J'ai envie de voir ce qui se passe ailleurs, de découvrir le monde. J'ai juste peur d'avoir un peu froid là-bas !", lance un grand gaillard, un peu ému aussi, venu des Australes.


"ILS NE PARTENT PAS DANS L'INCONNU"

-L'adjudant Julien, adjoint chef du bureau du recrutement de l’Armée de terre et l'adjudant-chef  Mickael Testu, chef du bureau du recrutement de l’Armée de terre.
-L'adjudant Julien, adjoint chef du bureau du recrutement de l’Armée de terre et l'adjudant-chef Mickael Testu, chef du bureau du recrutement de l’Armée de terre.
"C'est sûr que n'est pas facile de partir à des milliers de kilomètres de chez soi", reconnaît le chef du bureau du recrutement de l’Armée de terre. "Mais on les briefe bien, ils savent où ils vont, ils ne partent pas dans l'inconnu", insiste-t-il.
Cette signature à la mairie de Arue où ces 50 jeunes ont dit "oui" vendredi à l'armée, est l'aboutissement d'un processus de sélection et d’évaluation. Sans être un long parcours du combattant, les candidats doivent passer et surtout réussir un certain nombre de tests pour appartenir à cette grande famille. Tests psychotechniques, épreuves de sport, visite médicale… et bien sûr motivation, seront essentiels pour devenir soldat.

50% DES CANDIDATS SONT ACCEPTES

" Les jeunes peuvent venir nous voir au Cirfa à Arue. Tous les deux mois, on essaie également de partir dans une île pour que les habitants puissent nous rencontrer. Au final, seuls 50% des candidats sont acceptés à l'issue du processus de recrutement. Pas mal de candidats échouent aux tests psychotechniques, on leur donne la possibilité de les retravailler. On recrute des candidats avec ou sans qualification", détaille l’Adjudant-chef.
Depuis le début de l'année, ce sont déjà 292 jeunes Polynésiens et Polynésiennes qui sont partis sous les drapeaux. L'an dernier, ils étaient 393 jeunes. " C'est en Polynésie que l'on recrute le plus en outre-mer, devant La Réunion. Les Polynésiens sont réputés pour être de bons soldats, fidèles, ils restent jusqu'au bout de leur contrat, ils poursuivent souvent même après", conclut l’adjudant-chef, confiant que ces 50 jeunes nouvelles recrues seront de bons militaires.


Teurahiti s'engage comme brancardière secouriste.
Teurahiti s'engage comme brancardière secouriste.
Teurahiti, 22 ans, orignaire de Faa'a

" Je vais essayer de devenir sous-officier "

"Ça fait trois ans que je pense à mon départ pour l'armée. J'ai fait une préparation d'une semaine ici à Arue. J'aime bien le sport, la vie en collectivité. Après mon bac, j'ai fait un BTS Sanitaire et Social. J'ai envie de travailler dans les métiers de la santé à l'armée, c'est pour cela que je m'engage comme brancardière secouriste.
Après, je vais essayer de monter en grade, de passer sous-officier pour devenir infirmière, c'est possible de le faire. Je ne suis jamais partie en France, je vais à côté de Poitiers. Je sais que ça va être un peu dur au début de ne plus voir la famille, mais après ça va aller".


Le parcours des candidats pour s'engager dans l'Armée de terre

Le Centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) accueille, renseigne et conseille les jeunes Polynésiens. L’armée de terre recrute des jeunes Français de 18 à 29 ans, avec ou sans qualification. Elle propose des emplois et des formations dans des domaines très divers.
Les futurs candidats peuvent se rendre au Camp de Arue en face du stade Tamarii volontaires où ils seront mis au courant du processus de recrutement. Le recrutement se fait en plusieurs phases avec notamment des tests psychotechniques, des épreuves de sport et une visite médicale.
Tél : 40 46 32 47
Facebook : CIRFA de Polynésie ; TOA NUI MAOHI

le Vendredi 30 Août 2019 à 16:58 | Lu 8580 fois