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Elle rembourse son mari avec des faux billets de 10 000 fcfp


Tahiti, le 13 octobre 2020 - Invitée à comparaître devant le tribunal correctionnel, une prévenue est poursuivie pour la contrefaçon de 27 billets de 10 000 francs. Des billets qu'elle a soigneusement glissés dans le coffre de son mari pour remplacer le liquide qu'elle avait pioché. Compte tenu de l'ancienneté des faits, elle a été relaxée.

Les faits eux remontent à quelques années en arrière : septembre 2015. La mascarade est mise à jour lorsque le mari de la prévenue est alerté par les commerçants où il fait des emplettes que ses billets sont des « faux grossiers ». Même constat à la banque. « Qui a pu vous faire un coup pareil ? » lui demandent finalement les gendarmes, où il est venu porter plainte. S'il a d'abord cru à une erreur de la banque, le mari émet rapidement des doutes sur sa propre épouse.

Entendu par les enquêteurs, celle-ci explique qu'elle n'avait pas de quoi remettre l'argent, qu'elle n'avait pas osé demander une avance à son patron, et qu'elle n'avait pas les moyens d'obtenir un crédit. D'où cette idée « saugrenue » d'imprimer des faux billets à partir d'un vrai du « stock » de son mari. Celui-ci étant parti dans les îles plusieurs semaines, alors qu'elle n'avait que 30 000 francs de réserves.

La prévenue reconnaît cependant un rapport particulier à l'argent, « sujet tabou » au sein du couple. « J'ai pas osé lui demander des sous, j'aurais dû » reconnaît la femme à la barre. Elle gagne bien 180 000 francs par mois, mais pour sa défense elle « paye tout à la maison », tandis que monsieur ne paye "que la moitié du loyer". Convoqué à l'époque pour s'acquitter d'une amende de 40 000 francs, elle s'était présentée avec du liquide, ce à quoi on lui avait répondu qu'il fallait payer en timbre. Une preuve de bonne foi. Mais la prévenue avait également déjà purgé une peine de trois mois lorsque l'affaire éclate. 

Compte tenu de « l'ancienneté des faits », « de l'absence de victime » et du casier vierge de la prévenue, le procureur a simplement requis le paiement effectif des 100 jours en timbres amendes à 400 francs qu'elle n'avait pas pu payer. Le tribunal a choisi la relaxe.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Mardi 13 Octobre 2020 à 20:43 | Lu 3984 fois