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Élections papoues : les armées australienne et néo-zélandaise en renfort


Élections papoues : les armées australienne et néo-zélandaise en renfort
CANBERRA, jeudi 31 mai 2012 (Flash d’Océanie) – Les gouvernements australien et néo-zélandais ont annoncé jeudi 31 mai 2012 l’envoi d’effectifs et de matériel militaires afin d’assurer un soutien logistique aux élections législatives, prévues pour démarrer le 23 juin 2012 en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L’annonce a été faite quasi-conjointement par Murray McCully, ministre néo-zélandais des affaires étrangères, et son collègue de la défense Jonathan Coleman, qui précisent que ce déploiement intervient en réponse à une demande de la part du gouvernement papou « en vue d’assurer des élections sûres, libres et justes ».
La mission sera essentiellement d’assurer le transport et le rapatriement, pour dépouillement, des urnes et du personnel local en des points reculés de cet archipel mélanésien, à l’aide notamment d’avions et d’hélicoptères (3 Iroquois).
Des navires locaux pourront aussi être loués aux mêmes fins, sur financement néo-zélandais.
Ce contingent d’une quarantaine de militaires néo-zélandais devrait aussi comprendre des personnes affectées à l’observation du scrutin, ont précisé les mêmes sources.
Ce déploiement se fera en collaboration avec les forces australiennes, qui ont-elles aussi annoncé, par la voie du chef de la diplomatie Bob Carr et du ministre de la défense Stephen Smith, que quatre hélicoptères, deux avions gros porteurs B350 King Air et une barge de la marine nationale seront dédiés à cette opération.
L’Australie avait tout récemment apporté un soutien afin de prendre en charge les frais de location de trois hélicoptères à des sociétés locales, toujours dans le cadre de la sécurité et de la logistique préélectorales.
Au total, ce sont quelque 250 militaires australiens et néo-zélandais qui devraient participer à cette opération, qui devrait durer jusqu’à la fin du scrutin, en juillet 2012.
« La Nouvelle-Zélande et l’Australie s’engagent à travailler de conserve en vue de maintenir la stabilité et promouvoir la bonne gouvernance dans le Pacific », a commenté M. Coleman.
Mercredi 30 mai 2012, lors d’une réunion extraordinaire du Parlement papou, Peter O’Neill a été conforté dans son poste de Premier ministre, que lui conteste le doyen des politiciens papou, Sir Michael Somare, depuis son éviction le 2 août 2011.

À la suite de deux décisions rendues par la Cour Suprême (dont la dernière remonte au lundi 21 mai 2012), M. Somare, 76 ans, semblait avoir eu gain de cause au plan juridique, concernant l’anticonstitutionnalité de l’accession au pouvoir de M. O’Neill, pour cause de non-respect de la procédure prévue avant une constatation de vacance du pouvoir.
M. Somare, entre mars et septembre 2011, avait été absent de son pays pour raisons médicales (plusieurs opérations cardiaques).
M. O’Neill avait toutefois décidé de mettre en avant le soutien dont il bénéficie au sein du Parlement estimant que l’assemblée lui apportait une légitimité suffisante.
Cette saga politico-judiciaire, qui perdure dans ce pays depuis décembre 2011, a aussi eu pour conséquence l’arrestation de deux juges prééminents, dont le Président de la Cour Suprême, Salamo Injia, qui ont été ensuite accusés de sédition et devraient comparaître en juillet 2012.
La situation papoue a aussi provoqué de vives inquiétudes de la part de la communauté internationale (dont le Commonwealth, l’Australie, les Nations-Unies), concernant à la fois les attaques de l’exécutif contre l’appareil judiciaire, mais aussi contre la Constitution.
En substance, le message lancé ces derniers jours a été un appel à la « retenue » afin de donner la priorité à la tenue de ces législatives censées renouveler le Parlement (désormais composé de 111 Sièges).
Cet appel est aussi assorti d’un « espoir », notamment formulé par les États-Unis, que « les forces de sécurité se conduiront de manière strictement apolitique ».
Concernant les élections, elles se déroulent déjà dans un climat notoire d’insécurité, avec au moins deux personnes tuées au cours des deux dernières semaines dans le cadre de rixes entre partisans opposés.
Dans trois provinces, des états d’urgence ont d’ores et déjà été annoncés avec pour conséquence immédiate l’interdiction de tenir tout meeting politique public.
Dès après sa réélection, contesté une fois de plus au plan de la légalité d’une séance extraordinaire (alors que le Parlement avait été dissout mi-mai 2012), M. O’Neill a pour sa part assuré que le processus électoral se déroulerait comme annoncé jusqu’ici.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 31 Mai 2012 à 06:17 | Lu 630 fois