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Edouard Fritch récupère la qualité d'ordonnateur des comptes du Pays


PAPEETE, 7 novembre 2018 - Edouard Fritch retrouve la qualité d'ordonnateur des comptes du Pays après s'être libéré de sa condamnation financière dans l'affaire des emplois cabinet. 

C’est une affaire dont est parvenue à s’extraire le président Fritch très récemment, en obtenant quitus de sa gestion par la Chambre territoriale des comptes. Comme le constatent nos confrères de Radio 1, mercredi à la lecture de l'arrêté n° 1229 PR du 30 octobre dernier, Edouard Fritch retrouve une qualité dont étaient privés les présidents de la Polynésie française depuis le retour aux affaires de Gaston Flosse, en mai 2013 : celle d’ordonnateur des comptes du Pays.

Ce pouvoir de décision financière, qui incombe statutairement au président du Pays, s’était vu délégué par nécessité et en conformité avec l’article 64 du statut d’autonomie, aux deux vice-présidents qui se sont succédé depuis lors : Nuihau Laurey et Teva Rohfritsch.

Il se trouve en effet que dans le cadre de l’affaire dite des emplois cabinet, Edouard Fritch était condamné définitivement depuis début 2016 à un débet de 7,48 millions de francs, solidairement avec Gaston Flosse et Gustave Heitaa. Cette somme à payer à la Polynésie française par les trois hommes, reconnus comptables de fait pour l’utilisation irrégulière de fonds publics, a été acquittée en totalité par Edouard Fritch "il y a un peu plus d’un mois" confirme-t-on au cabinet du président.

En s’acquittant dernièrement de ce débet auprès de la collectivité, comme il en annonçait déjà l’ambition en août 2015, Edouard Fritch solde l’ardoise de Gustave Heitaa dans cette procédure financière, et une infime partie de celle de Gaston Flosse.

Dans l’affaire des emplois cabinet, le total des débets calculé par la juridiction financière en dernier recours s’établit en effet à 231,5 millions Fcfp. Gaston Flosse est solidairement reconnu comptable de fait dans chacune des 14 procédures qui composent cette affaire. Outre le Vieux lion, une vingtaine de personnalités de son cercle politique des années 1996 à 2004 sont impliquées. Sans qu’il en ait eu mandat de l’assemblée, et à l’insu du payeur territorial, il est reproché à Gaston Flosse d’avoir prélevé sur le budget de la collectivité durant ces années les finances nécessaires au recrutement, en qualité de personnels de cabinet, de divers élus municipaux et de syndicalistes, et de les avoir mis à la disposition de communes ou de syndicats pour une durée indéterminée.

Et à ce titre, Gaston Flosse reste solidairement redevable de 224 millions Fcfp de débets avec une vingtaine d’autres personnalités parmi lesquelles figurent notamment Michel Buillard, René Temaharo, Thomas Moutame, Marcelin Lisan, Cyril Le Gayic ou encore Bruno Sandras.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 7 Novembre 2018 à 10:23 | Lu 2038 fois