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Ecoparc, nouvelle version : "les associations sont pour", assure Bouissou


Jean-Christophe Bouissou, mercredi lors de l’annonce du soutien par les associations de protection de la vallée de Papenoo du projet Ecopac circonscrit à des aménagements dans la basse vallée.
Jean-Christophe Bouissou, mercredi lors de l’annonce du soutien par les associations de protection de la vallée de Papenoo du projet Ecopac circonscrit à des aménagements dans la basse vallée.
PAPEETE, 18 novembre 2015 – Jean-Christophe Bouissou assure que les associations de la Papenoo "soutiennent" le projet Ecoparc. Le projet écotouristique est dorénavant circonscrit à la basse vallée et prévoit l’aménagement de sentiers de découverte de part et d’autre d’une route entièrement refaite par le Pays, jusqu’au Relais de la Maroto.

Le projet Ecoparc se concentrera dans un premier temps sur la partie basse de la vallée de Papenoo et recueille, à cette condition, un soutien unanime des associations, a assuré mercredi Jean-Christophe Bouissou. Ce projet d’aménagement de la plus profonde vallée de Tahiti prévoit la rénovation de la voie d’accès carrossable, aux frais de la collectivité, jusqu’au niveau de l’actuel Relais de la Maroto qui devrait entièrement être rebâti, selon la société exploitante.

"Nous avons entendu les associations et la municipalité de Hitia’a o te ra. Nous allons nous intéresser à la basse vallée", a souligné le ministre en charge du tourisme, ce mercredi. "Il s’agit de la valorisation de tout ce patrimoine, à la fois culturel et archéologique, avec un soutien fort apporté aux associations". Un comité de pilotage est constitué depuis peu pour suivre l'avancement du projet et rassemble des représentants des associations, de la municipalité et du Pays. A la clé, promet-on, la création de 400 emplois dans la commune.

"Ils se font manipuler", estime Yves Doudoute, figure et membre fondateur de l'association Haururu, très critique à l'égard de ce projet d'aménagement. "On nous parle de la création de 400 emplois. Il y a plus de 20 ans, à l'époque de la création de Marama Nui, les mêmes promesses avaient été faites ; 20 ans après, on en est toujours au même point", constate-t-il. "C'est un projet qui n'a ni queue, ni tête ! Une histoire d'argent.".

"Le projet a évolué. Sur cette base-là les associations acceptent de participer au comité de pilotage et de débattre très concrètement sur les moyens développés par chacun dans le cadre de ce nouveau projet d’aménagement", rassure de son côté le porte-parole du gouvernement. "L’aménagement de la partie haute demeure dans les esprits ; mais il devra faire l’objet d’une concertation. Le gouvernement n’est pas là pour obliger les gens. Nous sommes là pour développer, mais cela doit se faire en concertation avec les populations. Puisque tout le monde n’est pas prêt pour la deuxième phase, celle de la partie haute, laissons-la de côté et concentrons-nous sur les aménagements pour lesquels tout le monde est manifestement d’accord".

Le projet Ecoparc n’est encore qu’une ambition ; mais il a déjà fait couler beaucoup d’encre. Présenté mi-août dernier, comme un projet de 13 milliards Fcfp, porté par des "investisseurs 100% polynésiens", Bouissou citait alors les noms de Dominique Auroy, Jean-Claude Teriierooiterai et d’Alban Ellacott.

Un bel accès pour se rendre au Relais

Ce projet a immédiatement suscité la controverse. La haute vallée de la Papenoo s’y retrouvait propulsée au cœur d’un projet "écotouristique" comprenant deux hôtels, un golf et l’aménagement d’un téléphérique. Une pétition a recueilli près de 2000 détracteurs dans la seule commune associée de Papenoo, qui compte 3700 âmes.

Exit donc le projet d’hôtel cinq étoiles, de même que le golf d’altitude. Le consensus semble obtenu avec la société civile sur le projet d’aménagement, pour autant qu’il ne concernera que la basse vallée de la Papenoo, en aval du barrage de Tihura c’est-à-dire grosso-modo jusqu’au niveau de l’actuel Relais de la Maroto. Le projet d’implantation d’un téléphérique est maintenu. Sur la partie basse de la Papenoo, "c’est un projet que défendent les association depuis le début", reconnait Heremoana Maamaatuaiahutapu. Le ministre de la Culture avait très clairement exposé son opposition aux aménagements envisagés sur la partie haute, au-delà du barrage Tihura, lors de la séance des questions au gouvernement le 2 octobre dernier. Mais, l’aménagement de la basse vallée de la Papenoo, jusqu’au site de Fare Hape, rejoint une demande exprimée par les associations culturelles "depuis plus de 20 ans", explique-t-il. Et il s’y associe.

Le projet Ecoparc semble se résumer aujourd’hui à la rénovation de la route d’accès jusqu’au Relais de la Maroto. "Si vous résumez ce projet à l’aménagement d’une route, c’est que vous n’avez jamais vu d’écoparc", conteste vigoureusement Jean-Christophe Bouissou. "Allez aux Etats-Unis, en France, et renseignez-vous ! Il y a des gens qui travaillent ; des activités sportives, culturelles, de recherche ; la mise en valeur de la faune et de la flore, des éléments naturels et archéologiques… bref, on parle bien d’un écoparc où les gens pourront rester quelques heures et visiter avec des écriteaux qui indiquent ce que l’on peut découvrir".

Il s'agit de travaux à la charge du Pays pour lesquels la collectivité pourrait consacrer entre 2 et 4 milliards Fcfp à partir de 2017. "Le projet est de réaliser une route qui s’intègre parfaitement dans ce site de la Papenoo. On va utiliser des granulés spéciaux et surtout régler les problèmes d’assainissement des eaux pluviales, de façon à ce que l’on n’ait pas à revenir sans cesse pour refaire la route", précise le ministre.

Le budget 2016 pourrait prévoir en attendant l’aménagement de circuits pédestres vers des sites archéologiques encore difficilement accessibles. La vallée en regorge. Les archéologues estiment qu’elle a pu abriter de cent à trois-cent mille habitants à l’époque pré-européenne.

Le projet se résume dorénavant à la rénovation complète de la route d’accès au Relais de la Maroto, la création de sentiers de découverte et l’implantation d’un téléphérique dans la basse vallée.
Le projet se résume dorénavant à la rénovation complète de la route d’accès au Relais de la Maroto, la création de sentiers de découverte et l’implantation d’un téléphérique dans la basse vallée.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 18 Novembre 2015 à 16:20 | Lu 1710 fois