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Echouement du cargo, le niveau 3 du plan Orsec déclenché


Une réunion sur l'échouement du cargo s'est tenue lundi 25 juin au COMSUP à Arue.
Une réunion sur l'échouement du cargo s'est tenue lundi 25 juin au COMSUP à Arue.
Papeete, le 25 juin 2018- Une réunion de crise s'est tenue hier après-midi au Comsup de Arue concernant l'échouement du cargo, battant pavillon philippin, à la pointe nord-est de l'atoll de Raroia sur le platier, dans l'archipel des Tuamotu. Le navire de 132 mètres de long compte à bord 18 personnes, saines et sauves qui ont souhaité rester à l'intérieur du cargo. A l'heure actuelle, plusieurs experts ont été envoyés très rapidement sur le site afin d'évaluer la situation exacte du navire. De cette appréciation dépendra la suite des opérations à mener concernant le cargo.

"Jamais un bateau d'une telle taille ne s'est échoué en Polynésie", fait remarquer Jean-Christophe Bouissou, Ministre du Logement, et de l’Aménagement du territoire, en charge des transports interinsulaires, en évoquant le cargo qui s'est échoué, samedi 23 juin vers 18 heures, à la pointe nord-est de l'atoll de Raroia à 700 kilomètres de Tahiti et dont l'échouement a été signalé par la mairie de l'atoll dimanche vers 9h30.
Et effectivement, l'échouement de ce navire, certainement causé par un problème moteur, long de plus de 130 mètres transportant 20 000 tonnes de zinc en poudre et 600 m3 de fioul, a entraîné le déclenchement du niveau 3 du plan Orsec "afin de permettre une meilleure transparence et une communication des moyens ", précise le Haut-commissaire de la République, René Bidal. Le bateau, parti des Etats-Unis, se rendait à Hobart en Australie.

POUR L'INSTANT, LA METEO EST CLEMENTE

Un cargo de 132 mètres de long s'est échoué, à la pointe nord-est de l'atoll de Raroia dans l'archipel des Tuamotu.
Un cargo de 132 mètres de long s'est échoué, à la pointe nord-est de l'atoll de Raroia dans l'archipel des Tuamotu.
Prévenu dès dimanche matin, le JRCC Tahiti a immédiatement fait décoller un hélicoptère "dauphin" de la flottille 35F et un avion Gardian de la flottille 25F sur le site. "Il semblerait que l'avarie du navire remonte au 21 juin, toutefois cette confirmation reste encore à préciser", selon le Haut-commissaire de la République, René Bidal. Aucune pollution, ni blessé n'ont pour l'instant été relevés. L'assureur de l'armateur du cargo, portant pavillon philippin, a également été prévenu dans la foulée. L'assureur a tout de suite réagi en envoyant neuf experts qui ont été acheminés et hélitreuillés lundi dans la journée sur le navire. "Pour l'instant la météo est clémente, cela facilite la mise en œuvre des moyens, mais cela peut changer", détaille le Haut-commissaire de la République.
Et pour sortir le cargo de cette situation, plusieurs scénarii sont possibles qui vont dépendre des conclusions des experts envoyés par l'assureur de l'armateur. Ces spécialistes doivent procéder à une appréciation précise de l'état du navire. Des plongeurs vont être amenés à examiner notamment l'état de la coque dans la partie la plus immergée. "A priori, il n'y a pas de voie d'eau, mais le navire est soumis à des torsions sur le platier", explique le Haut-commissaire de la République.
Une fois, cette phase d'appréciation terminée, il conviendra alors de choisir la meilleure option pour déchouer le cargo. "Notre souci est que l'environnement soit préservé pour les habitants", insiste Jean-Christophe Bouissou, Ministre du Logement, et de l’Aménagement du territoire, en charge des transports interinsulaires. "Le Pays va dès ce jour mettre en demeure, le propriétaire du bateau (ndrl qui n'est encore identifié à ce jour) et tous les acteurs", poursuit-il. A noter que l'Etat et le Pays ont également dépêché des experts sur place.


PLUSIEURS OPTIONS POSSIBLES

A l'heure actuelle, il revient à l'armateur de prendre les mesures pour sortir de cette crise en fonction bien sûr de l'analyse des différents spécialistes. Dans le premier des cas, le cargo pourrait être tiré puis remis à l'eau et retrouver sa flottaison.
Le bateau pourrait alors être remorqué. Seulement, il n'est pas certain que le remorqueur du Port autonome du port et le Bougainville de l'armée, qui vient de dérouter sa route et qui devrait arriver à Raroia mardi matin, soient en mesure de déplacer un tel cargo de 132 mètres. L'affréteur a également pris comme mesure de faire venir un remorqueur, qui se situe près de San Diego aux Etats-Unis, il ne serait pas sur place avant une dizaine de jours. Il faudrait donc que les conditions météos plutôt clémentes pour les 5 à 6 jours à venir, se maintiennent.
La question du contenu du cargo, rempli de 20000 tonnes de zinc en poudre et de fioul, est également posée. Faudra-t-il ou non les vider du navire pour les transvaser ?
Pour l'instant, de nombreuses questions restent encore en suspens, qui dépendent des appréciations effectuées actuellement.
Une chose est sûre, l'armateur sera mis devant ses responsabilités.

Tangihorau Ruateroro, mutoi à Raroia
"La mer est propre autour"
C'est des habitants de Takume, l'atoll d'à côté, qui ont découvert le porte-conteneur. On a été très surpris. Dimanche, on a vu un avion et un hélico tourner autour. L'équipage a préféré rester à bord du bateau.
On n'a vu aucune trace de pollution autour du bateau. La houle est à peu près à 1.5m en ce moment (lun di 14 heures).

Le Kea Trader échoué depuis un an en Nouvelle-Calédonie

Cela fera bientôt un an que le Kea Trader est échoué sur le récif calédonien. Ce porte-conteneurs de 184 mètres a en effet fini sa trajectoire sur le récif Durand à 50 milles au sud-est de l’île de Maré, en Nouvelle-Calédonie le 12 juillet 2017. Parti de Papeete, il devait rejoindre Nouméa avec plus de 2100 conteneurs à son bord.
Malgré l’absence de risque supposée, les autorités françaises ont mis rapidement en demeure l’armateur, Lomar Shipping, de faire pomper les 700 tonnes de fioul à bord. Malgré les moyens matériels mis en œuvre, le patrouilleur Amborella et le B2M D’Entrecasteaux, munis d’équipements de lutte antipollution et des avions cargo chargés de matériel spécialisés affrétés par Lomar Shipping, une légère pollution est détectée le 24 juillet. Le pompage des hydrocarbures se finira finalement le 21 août.
Les opérations pour décharger les conteneurs, à l’aide d’un hélicoptère S-64 Skycrane venu d’Australie, ont alors pu commencer. L'objectif était d’alléger le navire pour permettre son renflouement.
En octobre, une première tentative de remise à flot est tentée. En vain, malgré la présence de quatre remorqueurs.
En novembre, en raison de conditions météorologiques particulièrement difficiles, des fissures sont apparues dans la coque et l’épave s'est brisée en deux.
En février, le cyclone Gita provoque l’écartement des deux parties de l’épave, et dégrade la partie arrière, ce qui nécessite de nouvelles opérations de dépollution, malgré une forte houle. Actuellement, les deux morceaux de l'épave sont toujours sous surveillance maritime pour s'assurer de l'absence de pollution par débris et hydrocarbures.


le Lundi 25 Juin 2018 à 17:57 | Lu 3439 fois