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Du sperme congelé pour sauver la Grande Barrière de Corail


BRISBANE, mardi 3 décembre 2013 (Flash d’Océanie) – Une équipe de chercheurs australiens a commencé un processus à très longue échéance en congelant des échantillons de semence reproductive extrait des coraux de la Grande Barrière, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais dont la santé suscite ces dernières années l’inquiétude de la communauté scientifique.

Selon les dernières conclusions publiées par la communauté scientifique, près de la moitié de cette grande barrière de corail, la plus importante en superficie au monde, aurait disparu au cours des trente dernières années, faisait surgir à terme la menace d’une extinction des coraux qui la constituent.
D’où l’initiative lancée récemment par un consortium de chercheurs du Smithsonian Institute, du Zoo de Taronga et de l’institut australien des sciences marines (AIMS, Australian Institute of Marine Science) : appliquer à cette espèce les techniques de congélation et de préservation de sperme, sous forme de banque, déjà en vigueur pur l’espèce humaine.
La collecte a eu lieu au cours du mois d’octobre, pic de la saison de reproduction du corail dans cette région, ont précisé les scientifiques le week-end dernier.
Ces échantillons, qui constituent désormais la plus importante banque de gènes de corail au monde, seront soit rapidement réutilisés pour refertiliser des zones considérées comme menacées, soit conservés pour une période indéfinie et théoriquement illimitée.

Le modèle de cette expérience est le résultat d’un premier essai effectué à Hawaii par le professeur américain Mary Hagedorn, du Smithsonian Institute.
Dans cet État américain du Pacifique, les premiers échantillons avaient été conservés à -196 degrés Celsius dans de l’azote liquide.
Pour le projet australien, c’est Rebecca Spindler, du Zoo de Taronga (Sydney) qui est en charge de la mise en place de la banque de gènes de coraux.
Le site pré identifié est celui d’un autre zoo, le Western Plains, dans l’arrière-pays de la Nouvelle-Galles-du-Sud.

« Nous disposons maintenant d’un outil très fiable pour conserver le corail pour toujours (…) Et ensuite replanter le récif pour le rendre plus résilient aux changements climatiques à venir », a estimé la scientifique.
Les coraux de la grande barrière australienne souffrent à la fois du blanchissement causé par le réchauffement climatique, l’élévation des taux d’acidité, la forte périodicité des cyclones, la prolifération d’une espèce d’étoile de mer, l’acanthaster (« couronne d’épines », qui se nourrit des coraux) mais aussi de l’importante activité minière qui caractérise les côtes de cette région.
L’UNESCO, qui gère la liste des sites du patrimoine mondial de l’humanité, a averti à plusieurs reprises ces derniers des dangers qui guettent la Grande Barrière australienne, inscrite en 1981.

Sa superficie totale est d’environ 345.000 kilomètres carrés et cet ensemble corallien est considéré comme le plus vaste du monde avec quelque trois mille systèmes récifaux et des centaines d'îles tropicales.
C’est aussi l’habitat naturel d’environ quatre cents espèces de coraux, quinze cents espèces de poissons, quatre milliers d’espèces de mollusques et de nombreuses espèces protégées, comme le dugong et la grande tortue verte.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 3 Décembre 2013 à 05:45 | Lu 1059 fois