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Droits des femmes: un 8 mars pour défendre l'égalité face à l'offensive des "discours masculinistes"


Crédit Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Crédit Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 05/03/2025 - Une cinquantaine d'organisations appellent à manifester samedi à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes pour réclamer l'égalité femmes/hommes au travail et dénoncer l'offensive des "discours masculinistes" poussée par l'élection de Donald Trump.

Le 8 mars sera l'occasion de réclamer des mesures en faveur de l'égalité entre les sexes mais aussi de "manifester contre l'extrême droite et ses idées, qui représentent un véritable danger pour les droits des femmes", a commenté lors d'une conférence de presse, Anne Leclerc, membre du Collectif national pour les droits des femmes.

Sur la scène politique comme sur les réseaux, "on assiste à une propagation des discours masculinistes", qui infériorisent les femmes et les cantonnent aux rôles d'épouse et de mère, ajoute la militante. Une tendance qui s'est renforcée depuis "l'élection du président américain Donald Trump, avec le soutien" du milliardaire Elon Musk.

Dans ce contexte, une cinquantaine d'organisations, dont des associations féministes et des syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, FSU, Solidaires, Unsa), appellent à participer aux manifestations organisées dans plus d'une centaine de villes en France, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes.

A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place de la République.

- "Carrières semées d'embûches" -

Les manifestantes protesteront aussi contre les écarts de revenus qu'elles subissent vis-à-vis des hommes. 

Le salaire moyen des femmes dans le secteur privé était encore de 22,2% inférieur à celui des hommes en 2023, vient de rapporter mardi l'Insee. Cette différence, qui s'est réduite d'un tiers depuis 1995, s'explique en partie par un volume de travail moindre.

Temps partiel imposé, carrière à trous, difficulté pour accéder aux postes à responsabilité... "Les carrières des femmes sont semées d'embûches et c'est sur elles que repose le poids de la parentalité", conduisant à une moindre disponibilité pour leur vie professionnelle, a dénoncé Myriam Lebkiri, de la CGT.

A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur à celui des hommes de 14,2%, selon l'Insee.

Face à ces inégalités salariales persistantes, la Cour des Comptes estimait dans un rapport publié en janvier que le ministère du Travail devait "s'impliquer davantage" pour revaloriser les métiers majoritairement exercés par des femmes, comme le réclament les associations. 

Plus globalement, l'institution étrillait la politique en faveur de l'égalité menée par le gouvernement, qui peine selon elle à produire des "effets probants". Les inégalités "se résorbent trop lentement" notamment du fait "d'un portage politique en trompe-l'œil et d'un pilotage interministériel défaillant", peut-on lire dans ce rapport. 

- Violences "partout" -

Pour renforcer l'égalité entre les sexes, le gouvernement a lancé en 2023 un plan quinquennal qui met l'accent sur plusieurs thématiques, dont la lutte contre les violences.

Dans ce cadre, il a notamment renforcé le soutien financier à la ligne d'écoute associative 3919 dédiée aux victimes de violences et développé le nombre de maison des femmes, qui accompagnent les victimes. Il poursuit également le déploiement des téléphones "grave danger" et des bracelets anti-rapprochement.

Ces mesures sont toutefois loin d'être suffisantes aux yeux des associations féministes. 

Procès des viols de Mazan ou du chirurgien Le Scouarnec, affaire Bétharram: autant d'exemples dans l'actualité qui montrent que les violences sexistes et sexuelles sont encore "présentes partout", a souligné Salomé Hocquard de l'Unef. "Elles ne relèvent pas uniquement de faits isolés, mais traduisent un système patriarcal oppressif et ancré dans une culture du viol."

Pour les éradiquer, les associations réclament un investissement de trois milliards d'euros dans différentes mesures ainsi qu'une "loi-cadre intégrale" comportant des mesures allant de l'éducation à la justice ou la santé. Des demandes à ce stade restées lettre morte. 

le Jeudi 6 Mars 2025 à 00:34 | Lu 208 fois