Fort-de-France, France | AFP | vendredi 26/11/2021 - Forces de l'ordre et journalistes ont été ciblés par des tirs dans la nuit de jeudi à vendredi en Martinique, où les violences ont fait dix blessés parmi les policiers et suscité une vive réaction du gouvernement, alors qu'en Guadeloupe la préfecture tente de rétablir la circulation.
Une dizaine d'interpellations ont eu lieu en Martinique dans la nuit de jeudi à vendredi, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Il "y a eu près de 150 interpellations depuis le début de cette situation en Guadeloupe et en Martinique", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Dix membres des forces de l'ordre ont été blessés la nuit dernière en Martinique, cinq par balles et cinq par d'autres projectiles, selon une source policière.
"Dans la nuit, un gradé de la gendarmerie qui intervenait avec ses collègues sur un cambriolage a été violemment heurté par le véhicule des pilleurs. Il est grièvement blessé et est opéré ce jour", a également indiqué le parquet de Fort-de-France.
Quatre journalistes de la presse nationale, dont un photographe de l'AFP, ont essuyé des tirs à Fort-de-France, à bonne distance d'un barrage en feu.
"Ces violences et ces intimidations contre la presse, dont la mission est de rendre compte et d’informer, sont d’une extrême gravité. Tout doit être mis en œuvre pour qu’elles ne se reproduisent pas", a réagi le directeur de l'information de l'AFP, Phil Chetwynd.
Les premières enquêtes ouvertes à la suite des violences de la nuit de mardi à mercredi aboutissent à la présentation de trois suspects vendredi au parquet de Fort-de-France en comparution immédiate.
"Ces actes d'une extrême gravité appellent une condamnation unanime et sans aucune ambiguïté", a réagi dans la matinée le Premier ministre Jean Castex : "La République ne tolérera jamais qu'on attaque les citoyens qui nous protègent et qui nous informent. La Justice poursuivra les auteurs de ces violences inadmissibles".
En Guadeloupe, la préfecture a déclaré vendredi matin qu'elle effectuait une "réouverture progressive des routes", s'attaquant au déblaiement de certains secteurs comme celui de Mare-Gaillard "pour la troisième fois", dans un communiqué.
La préfecture indique que "la nuit a été marquée par quelques incidents non majeurs", mais annonce "trois nouvelles interpellations".
Seuil de pauvreté
La Guadeloupe et la Martinique, distantes de 120 km l'une de l'autre, connaissent un important mouvement de contestation, né du refus de l'obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers, qui a dégénéré en crise sociale.
La Martinique est la région d'outre-mer française la moins touchée par le chômage. Toutefois, en 2020, le taux de chômage s'y établissait à 12,4%, soit 4,4 points de plus qu'en France métropolitaine, du fait d'un marché du travail étroit et d'un manque local de qualification.
Le niveau de vie médian de la population est inférieur de 17% au niveau national, le taux de pauvreté (29,8%) près de deux fois supérieur.
Le mouvement social est accompagné de violences urbaines nocturnes qui ont poussé le préfet de Martinique à instaurer jeudi un couvre-feu de 19H00 à 05H00, tandis que le préfet de Guadeloupe prolongeait celui ayant déjà cours dans l'île.
Sortir de l'impasse
Les autorités ont entamé des discussions avec des syndicats et des élus pour tenter de sortir de l'impasse.
Le gouvernement a ainsi indiqué qu'il envisageait une "solution individuelle" pour les personnels soignants et pompiers de Guadeloupe devant être suspendus car rétifs à la vaccination obligatoire, selon le ministère des Outre-mer.
Il organise vendredi après-midi une réunion avec le président du conseil régional, le président du Conseil départemental et les parlementaires du territoire de Guadeloupe.
Les élus de Guadeloupe ont demandé la venue sur place "dans un délai assez court" du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et l'ouverture d'un débat sur une éventuelle évolution du statut de la Guadeloupe.
Selon le ministère, M. Lecornu se rendra "prochainement sur place", mais un tel déplacement "ne doit pas s'organiser sous la pression et doit s'inscrire dans le cadre d'engagements précis et partagés".
En Martinique la réunion qui a réuni hier le préfet, le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy, et les leaders des 17 organisations syndicales n'a pas permis d'apporter des éléments probants permettant de rassurer quant aux intentions de l'état sur les revendications principales", selon ces dernier.
Serge Letchimy a réuni vendredi matin les maires de l'île en visioconférence pour évoquer la situtation.
"Les syndicats attendent des maires qu'eux aussi prennent position pour demander une désescalade de la violence" en qu'ils insistent pour que l'Etat fasse "un premier geste fort (...) comme une suspension de la suspension des salaires des personnes contraintes à l’obligation vaccinale", a déclaré à l'AFP un syndicaliste qui a souhaité rester anonyme.
Une dizaine d'interpellations ont eu lieu en Martinique dans la nuit de jeudi à vendredi, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Il "y a eu près de 150 interpellations depuis le début de cette situation en Guadeloupe et en Martinique", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Dix membres des forces de l'ordre ont été blessés la nuit dernière en Martinique, cinq par balles et cinq par d'autres projectiles, selon une source policière.
"Dans la nuit, un gradé de la gendarmerie qui intervenait avec ses collègues sur un cambriolage a été violemment heurté par le véhicule des pilleurs. Il est grièvement blessé et est opéré ce jour", a également indiqué le parquet de Fort-de-France.
Quatre journalistes de la presse nationale, dont un photographe de l'AFP, ont essuyé des tirs à Fort-de-France, à bonne distance d'un barrage en feu.
"Ces violences et ces intimidations contre la presse, dont la mission est de rendre compte et d’informer, sont d’une extrême gravité. Tout doit être mis en œuvre pour qu’elles ne se reproduisent pas", a réagi le directeur de l'information de l'AFP, Phil Chetwynd.
Les premières enquêtes ouvertes à la suite des violences de la nuit de mardi à mercredi aboutissent à la présentation de trois suspects vendredi au parquet de Fort-de-France en comparution immédiate.
"Ces actes d'une extrême gravité appellent une condamnation unanime et sans aucune ambiguïté", a réagi dans la matinée le Premier ministre Jean Castex : "La République ne tolérera jamais qu'on attaque les citoyens qui nous protègent et qui nous informent. La Justice poursuivra les auteurs de ces violences inadmissibles".
En Guadeloupe, la préfecture a déclaré vendredi matin qu'elle effectuait une "réouverture progressive des routes", s'attaquant au déblaiement de certains secteurs comme celui de Mare-Gaillard "pour la troisième fois", dans un communiqué.
La préfecture indique que "la nuit a été marquée par quelques incidents non majeurs", mais annonce "trois nouvelles interpellations".
Seuil de pauvreté
La Guadeloupe et la Martinique, distantes de 120 km l'une de l'autre, connaissent un important mouvement de contestation, né du refus de l'obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers, qui a dégénéré en crise sociale.
La Martinique est la région d'outre-mer française la moins touchée par le chômage. Toutefois, en 2020, le taux de chômage s'y établissait à 12,4%, soit 4,4 points de plus qu'en France métropolitaine, du fait d'un marché du travail étroit et d'un manque local de qualification.
Le niveau de vie médian de la population est inférieur de 17% au niveau national, le taux de pauvreté (29,8%) près de deux fois supérieur.
Le mouvement social est accompagné de violences urbaines nocturnes qui ont poussé le préfet de Martinique à instaurer jeudi un couvre-feu de 19H00 à 05H00, tandis que le préfet de Guadeloupe prolongeait celui ayant déjà cours dans l'île.
Sortir de l'impasse
Les autorités ont entamé des discussions avec des syndicats et des élus pour tenter de sortir de l'impasse.
Le gouvernement a ainsi indiqué qu'il envisageait une "solution individuelle" pour les personnels soignants et pompiers de Guadeloupe devant être suspendus car rétifs à la vaccination obligatoire, selon le ministère des Outre-mer.
Il organise vendredi après-midi une réunion avec le président du conseil régional, le président du Conseil départemental et les parlementaires du territoire de Guadeloupe.
Les élus de Guadeloupe ont demandé la venue sur place "dans un délai assez court" du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et l'ouverture d'un débat sur une éventuelle évolution du statut de la Guadeloupe.
Selon le ministère, M. Lecornu se rendra "prochainement sur place", mais un tel déplacement "ne doit pas s'organiser sous la pression et doit s'inscrire dans le cadre d'engagements précis et partagés".
En Martinique la réunion qui a réuni hier le préfet, le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy, et les leaders des 17 organisations syndicales n'a pas permis d'apporter des éléments probants permettant de rassurer quant aux intentions de l'état sur les revendications principales", selon ces dernier.
Serge Letchimy a réuni vendredi matin les maires de l'île en visioconférence pour évoquer la situtation.
"Les syndicats attendent des maires qu'eux aussi prennent position pour demander une désescalade de la violence" en qu'ils insistent pour que l'Etat fasse "un premier geste fort (...) comme une suspension de la suspension des salaires des personnes contraintes à l’obligation vaccinale", a déclaré à l'AFP un syndicaliste qui a souhaité rester anonyme.