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Deux nouvelles formations professionnelles pour renforcer le secteur de l’animation socio-éducative


Mae Lhopital, chargée de projets au sein de la Cellule des certifications de la Direction de la Jeunesse et des Sports et Marion Hellec, responsable pédagogique à l’IPFSS.
Mae Lhopital, chargée de projets au sein de la Cellule des certifications de la Direction de la Jeunesse et des Sports et Marion Hellec, responsable pédagogique à l’IPFSS.
Tahiti le 28 mars 2023 – Deux nouvelles formations professionnelles dans le secteur de l’animation socio-éducative, vont être proposées par l’Institut polynésien de formation sanitaire et sociale (IPFSS) de la Croix-Rouge française dès septembre 2023. La création de ces formations intervient alors que le secteur “manque d'encadrants professionnels qualifiés”.

Deux nouvelles formations professionnelles, dans le secteur de l’animation socio-éducative, ont été présentées par la Direction de la jeunesse et des sports ce mardi à l’auditorium du Lycée hôtelier. Dès septembre 2023, l’Institut polynésien de formation sanitaire et sociale (IPFSS) de la Croix-Rouge française proposera d’obtenir le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, mention animation sociale (BPJEPS). Cette formation, se déroulant sur un an sous la forme d’une alternance, comprendra 660 heures de formation en centre et 1 064 heures d’apprentissage en stage. Pour intégrer la formation, il est nécessaire d’avoir un diplôme de niveau IV, équivalent du baccalauréat. En parallèle, l’IPFSS permettra d’obtenir le diplôme professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, mention développement de projets, territoires et réseaux (DEJEPS anciennement DEFA). Cette autre formation prendra aussi la forme d’une alternance et s’étalera sur deux ans. Les étudiants recevront 784 heures de cours en centre, et 2 135 heures de formation en stage. Le niveau requis pour suivre la formation est d’avoir obtenu un diplôme de niveau 3, équivalant d’un CAP, BEP. Les deux formations peuvent accueillir 18 élèves chacune, et les diplômes obtenus à la fin des cursus sont reconnus par l’État.

Les deux formations ont pour objectif d’accueillir un public mixte, incluant salariés et demandeurs d’emploi. Le service de l’emploi (Sefi) prendra en charge financièrement la formation de 24 apprentis, 12 provenant du BPJEPS et 12 du DEJEPS. Pour les six apprentis restants, le coût d’inscription au BPJEPS est de 700 000 Fcfp. Pour la formation DEJEPS, l’inscription est de 1 085 000 Fcfp. Dans le cadre de la nouvelle “mesure de l’apprentissage” présenté en janvier dernier par le Pays, les demandeurs d’emploi ayant intégré l’une des deux formations, pourront recevoir une indemnité mensuelle allant de 80 à 100 000 Fcfp. Le montant variera en fonction du statut du demandeur.

“On manque d’encadrant professionnel”

Cette création de formation intervient après que Heremoana Maamaatuaiahutapu, ancien ministre de la Jeunesse, ait présenté en août 2022 les axes stratégiques de la politique de jeunesse. L’objectif principal étant de doter le secteur de la jeunesse d’animateurs professionnels compétents. Pour évaluer les besoins de formation dans le secteur de l’animation socio-éducative, Mae Lhopital, chargée de projets au sein de la Cellule des certifications de la Direction de la Jeunesse et des Sports, a été chargé de mener une étude de terrain. En cela, elle a rencontré et organisé des réunions avec 32 structures de mai 2022 à aujourd’hui. Elle a notamment échangé avec 11 associations de jeunesse qui font échos du même constat : “Ils sont confrontés à une jeunesse de plus en plus nombreuse et à des problématiques de délinquances”.

“Il y a des manques en encadrants professionnels dans le domaine socio-éducatif. Au sein des communes, comme du tissu associatif”, affirme Mae Lhopital. “On compte toujours sur les bénévoles, c’est important. Mais ils ont besoin d’être accompagnés. Les salariés aussi ont besoin d’être formés. Ce sont des gens qui sont rentrés dans ce milieu-là, forts de leur motivation. Ils ne sont pas forcément formés”, constate Mae Lhopital. Au cours des prochaines années, un appel d’offres devrait être lancé par le Pays pour proposer à d’autres centres de formation de faire passer les diplômes de DEJEPS et BPJEPS. La Direction de la Jeunesse et des Sports espère que 48 coordonnateurs socio-éducatifs diplômés du DEJEPS soient sur le terrain d’ici 5 ans. Pour les diplômés du JEPS, l’organisme public prévoit que 48 animateurs socio-éducatifs occupent un poste d’ici 2029.

Plus d’informations pour s’inscrire aux formations sur : www.ipfss-crf.pf

Rédigé par Guillaume Marchal le Mardi 28 Mars 2023 à 20:41 | Lu 1659 fois