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Deux clubs pour le rebond du basket à Moorea


Moorea, le 30 juin 2021 - Après plusieurs années d’absence, le basket-ball est peut être en train de renaitre à Moorea. Les clubs de Tere Aito de Moorea, de Afareaitu, et celui de Moorea Basket-Ball, de Maatea, viennent de se créer. Si la priorité pour le moment est d’attirer les jeunes, l’objectif pour les deux clubs sera d’avoir plus tard un nouveau championnat de Moorea. Sébastien Mahulot (Tere Aito de Moorea) et Yohan Moutaramin (Moorea Basket-Ball), tout deux anciens basketteurs en France, se confient à Tahiti Infos.

​Sébastien Mahulot, membre fondateur de Tere Aito à Moorea : "Beaucoup de jeunes étaient à la rue, d'où l'idée d'un club"

Pourriez-vous nous présenter votre club ?
Notre association sportive, qui est affiliée à la fédération tahitienne de basket-ball,  se situe à Afareaitu. Nos entrainements ont lieu dans la salle omnisport de Afareaitu le mercredi et le vendredi, de 16 heures à 18 heures 30. Nous avons une quinzaine de licenciés et nous accueillons pendant nos entrainements une vingtaine de jeunes et une dizaine, voire une quinzaines de séniors.
 
Pourquoi avoir créé le club ?
On l’a créé surtout pour les jeunes de Afareaitu, voire de Maatea. Beaucoup de jeunes étaient à la rue. Ils jouaient de tout, mais ils n’étaient pas vraiment cadrés. C’est de là qu’est venue l’idée de s’occuper de ces jeunes et de les faire intégrer un cadre, un club, une association.
 
Comment les avez-vous trouvés à l’entrainement ?
Ils ont un gros potentiel. Mais il leur manque la technique. Il faut qu’ils apprennent à dribbler, à shooter, à se placer sur un terrain, à jouer collectif, etc  Dans les matchs, ils font beaucoup de courses et de contre-attaques., mais techniquement, il n y a pas que ça dans le basket. C’est aussi un sport collectif, des schémas tactiques, des stratégies. Il n y avait en fait personne pour leur expliquer les règles, les fautes, les placements,… Sans avoir quelques chose de très académique, on peut quand même leur apporter quelque chose et leur donner satisfaction.
 
Quel est l’objectif du club ?
Si on arrive à avoir d’autres licenciés ou adhérents et s’il y a d’autres clubs qui se montent à Moorea, on aimerait faires des matchs amicaux et des tournois sans toutefois aller jouer en ville. Cela va demander moins de contraintes et moins d’argent de jouer sur Moorea, d’autant plus qu’on a des structures sur l’île. On est prêt à créer, avec l’aide de la Fédération tahitienne de basket-ball, des tournois en tout genre. Ca pourrait même être de gros championnats. Nous, on est une famille, des copains, des passionnés… On va essayer de tout faire pour que ces gamins aient envie de jouer et d’apprendre.
 
Avez-vous des projets sportifs pour les prochains jours ?
On va bientôt jouer contre l’AS Tefana en match amical. Cela nous permet de jauger notre « level » par rapport à une grosse équipe comme la leur.  On veut se confronter à ce genre d’équipe. Nous allons participer aussi à un tournoi inter-iles  au mois de juillet prochain. Nous allons organiser de même un stage pour les jeunes durant les prochaines vacances scolaires.

​Yohan Moutaramin, président de Moorea Basket-Ball : "Construire de manière correcte"

Yohan, pourriez-vous nous présenter votre club ?
Moorea Basket-Ball est une association sportive affiliée à la Fédération tahitienne de basket-ball. On a une vingtaine d’adhérents; des jeunes, des moins jeunes, des hommes et des femmes. Nos créneaux pour les entrainements sont le mercredi, de 14 à 17 heures, le vendredi, de 16 à 19 heures et le dimanche de 15 heures 30 à 19 heures, au gymnase de Maatea.
 
Pourquoi avoir créé votre club ?
Etant résident à Moorea depuis 2 ans, j’ai constaté qu’il y avait un peu toujours les mêmes sports. Tous les sports sont bien, mais il n y avait plus rien en basket. On s’est ensuite regroupé avec quelques joueurs et des amis. Au fil du temps on a monté une association pour que ça devienne plus sérieux et on s'est affilié à la fédération. De plus, je suis un ancien basketteur qui a joué pendant 20 ans en France en tant que meneur extérieur. J’ai pu connaitre le basket dès mon jeune âge alors qu’ici les jeunes ne peuvent pas connaitre puisqu’il n y en a pas. On  a des bons joueurs. Il y a en fait des gens très sportifs ici sans être basketteurs. Ils ont un bon « cardio », une bonne façon de se déplacer et une certaine adresse. Le basket, ça se travaille. On ne nait pas basketteur, on le devient. 
 
Quels sont vos objectifs ?
L’idée est d’ouvrir le basket-ball sur Moorea et de le faire découvrir ou redécouvrir à certains. Je vois quelquefois des jeunes qui s’ennuient à l’extérieur, qui ne savent pas trop quoi faire. Je suis sûr qu’il leur faut un sport différent ou du moins, qu’on aille leur proposer de venir essayer cette discipline sportive. C’est tout ce qu’on leur propose justement.
 
Quels sont vos projets sportifs ?
On va ouvrir notre baby basket (pour enfant de 3 à 6 ans) et plus bien évidemment à la prochaine rentrée scolaire. Dès le mois de septembre, on va réfléchir certainement aussi à avoir une licence si on attaque le championnat de Tahiti. Mais pour le moment, les 1000 francs de frais de participation (pour les plus des 16 ans) sont valables jusqu’au 31 décembre. L’idée est que ça soit accessible à tous : jeunes, hommes, femmes, petits, moyens, grands, sportifs, non sportifs… Je veux que le basket soit accessible pour tout le monde et que ça les divertisse. C’est pour cela que j’ai créé l’association Moorea Basket-Ball. L’objectif sur le long terme est de créer une fédération à Moorea avec plusieurs équipes dans chaque district, à Haapiti, Teavaro,… On a des personnes de toute l’île qui viennent s’entrainer avec nous. Le but est de recenser, puis de les renvoyer, une fois qu’on sera trop nombreux,  dans leur district pour qu’ils créent leur équipe. Même si c’est dans 1, 2 ou 3 ans, l’idée est que l’on construise de manière correcte.
  
Vous avez aussi une équipe féminine actuellement ?
On a une équipe de filles et une dizaine va participer au tournoi inter-iles du 24 au 31 juillet prochain. On a des joueuses de talent qui ont de 18 à 45 ans. Ce qui est beau à voir, c’est cette bonne entente sur le terrain ainsi que ce partage d’expérience.
 

Rédigé par Toatane Rurua le Mercredi 30 Juin 2021 à 11:05 | Lu 709 fois