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Deux ans ferme pour un père “impulsif” et “violent”


Tahiti, le 11 novembre 2025 - Un ouvrier du BTP a été jugé, lundi en comparution immédiate, pour des violences habituelles commises sur ses deux fils âgés de 12 et 13 ans. Le quadragénaire, qui les élève seul, a été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis probatoire pendant deux ans. Le tribunal a également ordonné le retrait de l'autorité parentale.
 
Déjà condamné à huit reprises dont cinq fois pour des violences, un ouvrier de 42 ans a de nouveau été jugé lundi en comparution immédiate pour répondre de violences habituelles sur ses deux fils mineurs qu'il élève seul depuis que leur mère est partie en métropole.
 
Comme souvent dans ce type d'affaires, c'est à la faveur d'un signalement émis par l'établissement scolaire dans lequel sont scolarisés les deux mineurs que les violences avaient été révélées. Lors d'un entretien avec l'infirmière du collège, l'aîné de la fratrie avait en effet expliqué qu'il avait peur de rentrer chez lui car son père le frappait régulièrement. Examiné par un médecin de l'unité médico-judiciaire, l'adolescent s'était vu prescrire 15 jours d'incapacité totale de travail en raison de “lésions traumatiques”, de “plaies” et “cicatrices”. Les médecins avaient par ailleurs relevé que les deux mineurs avaient des “idées suicidaires”.
 
“Conflit de loyauté”
 
Lors de sa comparution devant le tribunal correctionnel lundi, le prévenu, décrit comme un père “impulsif et violent mais pas malveillant”, a reconnu avoir frappé ses enfants en expliquant qu'il les élevait seul depuis que leur mère a quitté le territoire. À l'issue de cette audience, le procureur de la République s'est dit “partagé” : “On a une certaine empathie car on comprend qu'il a été dépassé et qu'il a lui-même été victime de violences pendant son enfance, mais à la lecture de l'audition de son fils aîné, je sens toute sa détresse et son conflit de loyauté. Il n'a que son père mais ce dernier ne le protège pas du tout.” Rappelant que le prévenu avait déjà été condamné plusieurs fois pour des violences conjugales, le représentant du ministère public a finalement requis 40 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire pendant deux ans à son encontre.
 
Pour l'avocat du prévenu, Me Sylvain Fromaigeat, ces réquisitions s'adressaient à “une personne qui veut faire du mal à ses enfants en toute connaissance de cause” et non pas à son client, un homme ayant un problème avec l'alcool qui “fait comme il peut” depuis que la “maman est partie”. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le quadragénaire à 36 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire pendant deux ans et a ordonné le retrait de l'autorité parentale. Les deux victimes ont quant à elle été placées dans une famille d’accueil.

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 11 Novembre 2025 à 10:35 | Lu 3405 fois