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Des policiers australiens pour renforcer l’ordre en Papouasie-Nouvelle-Guinée


Un groupe de policiers « conseillers » australiens lors de leur arrivée en Papouasie-Nouvelle-Guinée début décembre 2012
Un groupe de policiers « conseillers » australiens lors de leur arrivée en Papouasie-Nouvelle-Guinée début décembre 2012
PORT-MORESBY, mardi 24 décembre 2013 (Flash d’Océanie) – La police fédérale australienne a achevé le week-end dernier la première phase de son déploiement de « conseillers » en Papouasie-Nouvelle-Guinée proche, en proie à de graves troubles de l’ordre public et de crimes.
Désormais, ce contingent australien est fort de 62 agents, principalement déployés dans la capitale Port-Moresby et dans la seconde ville du pays, Lae, pour une durée initiale de douze mois.
Nom de code de ces agents australiens : « Copperplate » (plaque de cuivre, évoquant l’insigne des policiers).
Ils porteront l’uniforme de la police australienne, mais, bien que « visibles », accompagnant leurs homologues papous sur des missions typiquement de proximité, ne sont pas armés et sont considérés comme des « conseillers » auprès des policiers locaux dans le cadre d’un « partenariat » avec la police locale.
Ils demeurent sous le commandement direct de leur chef de contingent australien.
Par ailleurs, contrairement à une précédente exigence de Canberra, ces agents ne pourront se prévaloir d’aucune immunité au regard des lois locales.
Ces nouvelles conditions de travail ont suscité ces dernières semaines l’inquiétude de la part des syndicats de la police fédérale australienne, qui estiment en substance que dans cette mission à haute visibilité, les agents australiens, sans armes, pourraient devenir des cibles pour des éléments criminels papous.
Un premier groupe d’une trentaine d’agents était arrivé en novembre 2013.

L’annonce de cette reprise de cette coopération était intervenue mi-juillet 2013, sous le précédent gouvernement travailliste, à l’occasion d’une visite officielle en Papouasie-Nouvelle-Guinée du Premier ministre d’alors, Kevin Rudd.
Ce dernier avait alors annoncé la relance d’une coopération policière avec cet État mélanésien voisin, régulièrement en proie à des troubles civils et de l’ordre public.
Dans le cadre de cette coopération, M. Rudd avait annoncé l’envoi, dans un premier temps, d’une cinquantaine d’agents de la police fédérale australienne (AFP, Australian Federal Police) dont la mission prioritaire sera de prêter main forte à leur homologues papous afin d’endiguer une vague de violences dans ce pays de sept millions d’habitants.
M. Rudd avait alors insisté sur l’importance du maintien de l’ordre public et de l’état de droit dans un pays qui connait par ailleurs une forte expansion économique liée au démarrage de nombreux projets miniers et gaziers.
En matière de maintien de l’ordre, la coopération austral-papoue pourrait connaître de nouveaux développements dans les mois à venir, a laissé entendre le chef de l’exécutif australien « mais déjà, c’est un bon début ».

Lors de précédents épisodes de la coopération policière australienne en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en mai 2005, la Cour Suprême de Papouasie-Nouvelle-Guinée avait jugé anticonstitutionnelle l’exigence australienne d’immunité de ses agents au regard du droit local.
Ce déploiement intervenait dans le cadre d’un « programme de coopération renforcée », qui prévoyait à l’origine le déploiement de quelque deux cent policiers australiens.
Ces agents avaient pour mission d’intervenir sur le terrain, dans les principales villes papoues, afin d’aider les forces locales à rétablir l’ordre public de manière permanente et normalisée.
Depuis, sur ce dossier, les relations entre Canberra et Port-Moresby s’étaient sensiblement détériorées.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 24 Décembre 2013 à 05:49 | Lu 440 fois