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Des dégâts "exceptionnellement importants" selon René Bidal


PAPEETE, 24 janvier 2017 - Le haut-commissaire René Bidal a fait diverses visites de terrain mardi afin de se rendre compte de l’ampleur des dégâts occasionnés dans la zone urbaine de Papeete par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Tahiti dans la nuit de samedi à dimanche. Le représentant de l’Etat procède actuellement à une estimation des dommages afin de rendre compte à Paris.
Une aide de 23,8 millions Fcfp est en passe d’être débloqué par l'Etat sur le fonds d’extrême urgence, afin d'aider les sinistrés à faire face à leurs premiers besoins.
Un état des dégâts sur les équipements structurants est par ailleurs en préparation. Il sera présenté à la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, lors de sa visite officielle en Polynésie française, mi-février. Il conditionnera l'importance de l'aide accordée par l'Etat sur le fonds de secours.

Quel est l’objet de cette visite que vous organisez à Papeete ?

René Bidal : Déjà de voir sur place pour se faire une idée précise. J’aime bien avoir une approche personnelle de ce qu’on peut observer dans les sinistres les plus importants. L’autre objet est d’expliquer à ceux qui me le demandent à quoi va servir le fonds de secours d’extrême urgence décidé par le gouvernement. Nous verrons si cela suffira. Il y aura de toute façon une deuxième enveloppe avec le fonds de secours. Elle interviendra une fois qu’un diagnostic complet aura été fait, notamment en ce qui concerne les équipements structurants. L’objectif de cette première enveloppe est de pallier les manques, les difficultés rencontrées par les familles sinistrées, au quotidien.
J’ai souhaité, une fois que les tavana nous auront transmis la liste de leurs besoins, que nous mettions en œuvre un travail en totale collaboration avec les services du Pays de manière à ce que personne ne soit oublié et qu’il y ait une cohérence maximale entre les aides délivrées par le Pays et par l’Etat. (…) Il ne faut pas non plus tout attendre de ces aides. De mon point de vue, il faut bien rappeler aux sinistrés que la première porte d'entrée est d’abord celle de l’assureur. Il faut prendre des photos, faire un diagnostic précis et recueillir la déclaration de l’assureur. Tout cela pourra servir en cas de contentieux ou de litige. Ensuite, cette déclaration servira d’attestation, pour le Pays et pour l’Etat, pour faire face aux besoins les plus immédiats. Je pense aux particuliers qui ont perdu du mobilier, de l’électroménager, aux commerçants qui ont perdu des stocks. Cette première enveloppe est faite pour cela. Je profite de ces visites pour le rappeler
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Des premières constatations que vous avez pu faire, quelle est votre appréciation sur l’ampleur des dégâts ?

René Bidal : De façon assez miraculeuse, il n’y a pas eu de drame humain. (...) S’agissant des dégâts, ils sont exceptionnellement importants. Pas uniquement dans l’appréciation que je peux en avoir en me rendant auprès des sinistrés ; mais de façon globale, ils sont très importants au niveau des infrastructures. Ce sinistre intervient dans une partie du territoire, sur la partie de l’île de Tahiti qui est la plus en conurbation et celle où la densité humaine est la plus importante. Quand on a dit ça, on a tout dit parce que l’impact, y compris économique, sera important. (…)

Ce fonds de secours que vous évoquez, quel pourrait être son montant ?

René Bidal : C’est difficile de le dire aujourd’hui. La ministre viendra courant février. Il faudra que nous ayons une appréciation un peu plus claire à lui soumettre. Il s’agira de la deuxième enveloppe tirée sur le fonds de secours : à la suite des événements de décembre 2015, une première enveloppe de 12 millions de francs avait été accordée pour les premiers secours ; ensuite j’avais reçu une délégation de 115 millions Fcfp au titre du fonds de secours. Pour l’instant, on ne sait pas si l’enveloppe pour les secours d'urgence s’arrêtera à 24 millions, de même que j’ignore ce que pourra être la deuxième enveloppe sur les fonds structurants. Il nous faudra un certain temps pour établir tout ça, en lien avec le Pays qui, de son côté également, procède à une estimation.

Rédigé par Propos recueillis par JPV le Mardi 24 Janvier 2017 à 17:41 | Lu 3350 fois