Tahiti, le 5 mars 2025 - À l'occasion du lancement de son opération “Starter Antidopage”, dédiée à la sensibilisation et la prévention de la lutte contre le dopage, la Direction de la jeunesse et des sports en a profité pour annoncer la mise en place de contrôles rigoureux et récurrents à compter du mois septembre. L'objectif, organiser “des Jeux du Pacifique propres en 2027”.
S'ils ont déjà fait l'objet de quelques campagnes par le passé, les contrôles antidopage se font trop rares pour être pris véritablement au sérieux. Une réalité à laquelle la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) et son ministère de tutelle comptent bien remédier. En effet, à l'approche des Jeux du Pacifique de 2027, organisés à domicile, les autorités veulent mettre les choses au clair : “La Polynésie française s'est dotée d'un nouveau cadre juridique au mois de décembre dernier”, explique le conseiller technique du ministère de la Jeunesse et des Sports, Kainuu Temauri. “L'assemblée a remis à jour la réglementation de la Polynésie française afin de permettre, à terme, de relancer les opérations de contrôles antidopage à partir du 3e trimestre 2025. D'ici là, nous mettrons ce temps à profit pour la prévention. Le but étant d'acculturer les sportifs aux réglementations qui seront imposées. Nous voulons des Jeux propres en 2027.”
Un organisme indépendant pour les contrôles antidopage
Une intention que les sportifs auraient tort de prendre à la légère. Car si les différentes contraintes – juridiques, financières ou autres – ont pu par le passé limiter le champ d'action des autorités, le nouveau cadre juridique ouvre les portes à des contrôles plus rigoureux et récurrents. En effet, à compter du mois de septembre de cette année, la DJS compte sur l'intervention de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour diligenter ces opérations : “Passer par un organisme indépendant facilite toute la mécanique juridique”, témoigne Virginie Ducasse, représentante de la DJS. “C'est-à-dire que si la Polynésie est compétente en matière de sport et de santé, l'État a toutes les compétences régaliennes en matière de police judiciaire, d'enquête, etc. Et confier à l'AFLD cette mission de contrôle et de sanction, c'est rattraper le droit français. Elle va être à la mise en œuvre des dispositions relatives en matière de contrôle, d'enquête et de sanction, qui sont prévues par le Code des sports et ses délibérations. Le collège de l'AFLD a un pouvoir réglementaire. Alors que si on avait décidé de créer un organisme, il aurait fallu réécrire tout notre droit. Cela aurait été très complexe. Nous avons décidé de prendre le chemin le plus efficace en fonction du volume de la cible choisie.”
Car le problème est bien là : le volume d'athlètes concernés par ces contrôles n'est pas suffisant pour justifier la création d'un laboratoire dédié, ni même la mise à disposition d'experts à l'année. Des coûts d'investissement et de fonctionnement trop onéreux qui suggèrent d'entretenir et de développer les relations avec l'AFLD. “À l'heure actuelle, nous ne sommes pas en capacité de faire analyser les échantillons en Polynésie française. Mais nous avons la possibilité d'envoyer les échantillons en métropole ou dans d'autres laboratoires agréés. Pour l'heure, notre choix se porte sur la métropole”, appuie le conseiller technique du ministère des Sports, même si l'Australie représente également une option, notamment lorsqu'il s'agira de détections plus poussées. De son côté, la DJS précise : “Entre 100 à 150 contrôles sont prévus par an, en passant par l'AFLD. Cela représente un coût de 8 à 12 millions de francs pour nous. Alors que s'il fallait créer un organisme indépendant, composé d'un collège, d'une commission des sanctions, etc., cela pourrait nous coûter entre 250 et 350 millions. Un laboratoire, qui aurait pour mission de détecter les 500 molécules recherchées lors de ce type d'analyse, nécessite également des autoclaves qui coûtent à eux seuls des centaines de millions de francs. Sans parler du recrutement de médecins biologistes, etc.”
Des sanctions réelles
Les athlètes sont prévenus. En cas de contrôle positif à des produits dopants, la personne s'expose à des sanctions administratives, mais lourdes, telle que l'interdiction de participer à des manifestations sportives locales, mais aussi et surtout internationales. L'AFLD remontant les sanctions à l'échelle mondiale, en inscrivant le fraudeur dans une base de données partagée par toutes les organisations de lutte antidopage. Et surtout, la personne qui incite, ou qui participe de près ou de loin à la prise de produit dopant, s'expose quant à elle à des sanctions encore plus lourdes, à la fois financières et pénales. En effet, cette personne encourt de 900 000 à 13 millions de francs d'amende, et une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 7 ans. Des peines pouvant s'alourdir en cas de présence de stupéfiants et leur trafic.
S'ils ont déjà fait l'objet de quelques campagnes par le passé, les contrôles antidopage se font trop rares pour être pris véritablement au sérieux. Une réalité à laquelle la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) et son ministère de tutelle comptent bien remédier. En effet, à l'approche des Jeux du Pacifique de 2027, organisés à domicile, les autorités veulent mettre les choses au clair : “La Polynésie française s'est dotée d'un nouveau cadre juridique au mois de décembre dernier”, explique le conseiller technique du ministère de la Jeunesse et des Sports, Kainuu Temauri. “L'assemblée a remis à jour la réglementation de la Polynésie française afin de permettre, à terme, de relancer les opérations de contrôles antidopage à partir du 3e trimestre 2025. D'ici là, nous mettrons ce temps à profit pour la prévention. Le but étant d'acculturer les sportifs aux réglementations qui seront imposées. Nous voulons des Jeux propres en 2027.”
Un organisme indépendant pour les contrôles antidopage
Une intention que les sportifs auraient tort de prendre à la légère. Car si les différentes contraintes – juridiques, financières ou autres – ont pu par le passé limiter le champ d'action des autorités, le nouveau cadre juridique ouvre les portes à des contrôles plus rigoureux et récurrents. En effet, à compter du mois de septembre de cette année, la DJS compte sur l'intervention de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour diligenter ces opérations : “Passer par un organisme indépendant facilite toute la mécanique juridique”, témoigne Virginie Ducasse, représentante de la DJS. “C'est-à-dire que si la Polynésie est compétente en matière de sport et de santé, l'État a toutes les compétences régaliennes en matière de police judiciaire, d'enquête, etc. Et confier à l'AFLD cette mission de contrôle et de sanction, c'est rattraper le droit français. Elle va être à la mise en œuvre des dispositions relatives en matière de contrôle, d'enquête et de sanction, qui sont prévues par le Code des sports et ses délibérations. Le collège de l'AFLD a un pouvoir réglementaire. Alors que si on avait décidé de créer un organisme, il aurait fallu réécrire tout notre droit. Cela aurait été très complexe. Nous avons décidé de prendre le chemin le plus efficace en fonction du volume de la cible choisie.”
Car le problème est bien là : le volume d'athlètes concernés par ces contrôles n'est pas suffisant pour justifier la création d'un laboratoire dédié, ni même la mise à disposition d'experts à l'année. Des coûts d'investissement et de fonctionnement trop onéreux qui suggèrent d'entretenir et de développer les relations avec l'AFLD. “À l'heure actuelle, nous ne sommes pas en capacité de faire analyser les échantillons en Polynésie française. Mais nous avons la possibilité d'envoyer les échantillons en métropole ou dans d'autres laboratoires agréés. Pour l'heure, notre choix se porte sur la métropole”, appuie le conseiller technique du ministère des Sports, même si l'Australie représente également une option, notamment lorsqu'il s'agira de détections plus poussées. De son côté, la DJS précise : “Entre 100 à 150 contrôles sont prévus par an, en passant par l'AFLD. Cela représente un coût de 8 à 12 millions de francs pour nous. Alors que s'il fallait créer un organisme indépendant, composé d'un collège, d'une commission des sanctions, etc., cela pourrait nous coûter entre 250 et 350 millions. Un laboratoire, qui aurait pour mission de détecter les 500 molécules recherchées lors de ce type d'analyse, nécessite également des autoclaves qui coûtent à eux seuls des centaines de millions de francs. Sans parler du recrutement de médecins biologistes, etc.”
Des sanctions réelles
Les athlètes sont prévenus. En cas de contrôle positif à des produits dopants, la personne s'expose à des sanctions administratives, mais lourdes, telle que l'interdiction de participer à des manifestations sportives locales, mais aussi et surtout internationales. L'AFLD remontant les sanctions à l'échelle mondiale, en inscrivant le fraudeur dans une base de données partagée par toutes les organisations de lutte antidopage. Et surtout, la personne qui incite, ou qui participe de près ou de loin à la prise de produit dopant, s'expose quant à elle à des sanctions encore plus lourdes, à la fois financières et pénales. En effet, cette personne encourt de 900 000 à 13 millions de francs d'amende, et une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 7 ans. Des peines pouvant s'alourdir en cas de présence de stupéfiants et leur trafic.