Tahiti Infos

Des bénévoles auprès des soignants à Moorea


Moorea, le 19 août 2021 - L’hôpital de Moorea et son personnel est actuellement saturé en raison de l’aggravation de la situation sanitaire sur l’île sœur. De ce fait, certains habitants, professionnel de santé ou pas, se portent volontaires pour venir en aide au personnel débordé face à la crise. Ces bénévoles aident à la vaccination, effectuent des prélèvements, désinfectent les locaux ou répondent aux interrogations du public, faisant ainsi l’impasse sur leur temps de repos. Quelques-uns se sont confiés à Tahiti Infos pour expliquer leur geste de solidarité.  

Pascale Monnier, sage-femme retraitée de Moorea : "Je serai là tant qu’on a encore besoin de moi"

"J’ai travaillé pendant 22 ans à l’hôpital de Moorea. Je viens en tant que bénévole pour aider les équipes de vaccination. En vaccinant les gens, on espère que l’on va pouvoir améliorer la situation sanitaire avec moins de cas de Covid, moins d’hospitalisations et moins de prises en charge lourdes à l’hôpital. On administre des vaccins Pfizer sur deux doses à trois semaines d’intervalle. Je suis chargée de vacciner les personnes. Les patients sont en général bien sympathiques. Ils sont tous conscients des problèmes générés par la crise sanitaire. Ils comprennent bien le fait que s’il y a beaucoup de gens qui sont vaccinés, la maladie va moins se propager. Je suis bénévole depuis samedi dernier et je serai là tant qu’on a encore besoin de moi. Certains craignent peut être le vaccin en lui-même, la douleur, etc. Il faut leur dire que c’est un vaccin qui n’est pas douloureux. Il peut y avoir des petits symptômes après comme des douleurs au bras, un peu fièvre, des douleurs musculaires… Mais c’est passager."

Farah Ahriz, pharmacienne à Afareaitu : "C’est un acte citoyen"

"Je suis bénévole et actuellement en formation pour la vaccination. En dehors de mes heures de travail, j’essaie d’être présente ici. Je me suis portée volontaire parce que le personnel soignant est débordé. Il y a beaucoup de cas positif. Il faut libérer des postes à la vaccination pour que le personnel puisse travailler à l’hôpital. En ce moment, ils sont débordés, dépassés… Le bénévolat, on va dire que c’est un acte citoyen et en tant que professionnel de santé. Je ne me voyais pas faire autrement. Tant pis si je n’ai pas de jour de repos dans la semaine. C’est la crise sanitaire. Mes enfants sont en garderie pour que je puisse travailler et aider. Il y a une crise, des gens qui meurent et des personnels soignants qui sont débordés. Il faut donc être là. J’espère que la population va se mobiliser pour venir se faire vacciner. Il n’est jamais trop tard. On peut toujours venir se faire vacciner. Il ne faut pas penser qu’à soi, mais aussi aux autres, à la population… C’est un acte citoyen." 

Axelle Olin, secouriste de Punaauia : "C’est très important de venir renforcer les services de santé"

"Je suis secouriste à l’association Unass Polynésie PSCP (situé à Pirae) et j'habite à Punaauia. On a été sollicité par la Direction de la santé pour venir renforcer l’hôpital de Moorea. Nous sommes dans le secteur prélèvement. Je suis chargée de prélever les gens qui viennent. Nous sommes là pour 15 jours, du lundi au vendredi. Je fais la navette tous les matins pour venir ici. On est suffisamment protégé. Ce qui fait que je n'ai aucune crainte à être infectée durant mes taches. Je pense que c’est très important de venir renforcer les services de santé vu qu’ils sont surchargés avec tous les malades atteints du Covid. Je fais appel à la population de se faire vacciner. Il ne faut pas avoir peur. Protégeons-nous tous et continuons de respecter les gestes barrières."

Ryan Puhetini, habitant de Temae : "Je profite de mon temps libre pour soutenir le personnel de l’hôpital"

"J’ai décidé de venir aider en tant que bénévole. Aujourd’hui, je désinfecte les chaises, etc. Je suis titulaire d’un CAP de cuisine et je recherche actuellement du travail. Je profite en fait de mon temps libre pour soutenir le personnel de l’hôpital. C’est important de le faire, car ils sont débordés. Je pense aussi que mon expérience en tant que bénévole peut m’aider à trouver un emploi plus tard. Je vais continuer à faire du bénévolat jusqu’à la fin de la crise sanitaire, même si ca va prendre un mois, deux mois ou plus. Beaucoup de monde vient se faire vacciner. Je ne comprends pas pourquoi les autres ne veulent toujours pas le faire. Les médecins ont fait de longues études, ils savent ce qu’ils font." 

Didier Grange, enseignant spécialisé de Moorea : "Dans la vie on a besoin de solidarité, de s’entraider"

"Je suis bénévole à l’hôpital pour répondre au téléphone dans la cellule Covid, pour répondre aux interrogations des gens par rapport à la vaccination, au test PCR... Je suis là depuis quatre jours. Il y a toujours autant d’appel. J’aide aussi le personnel soignant à renseigner les enquêtes sur les cas positifs et négatifs. Je suis enseignant spécialisé, mais je n’ai pas de poste pour le moment. Je profite donc de mon temps libre pour venir aider le personnel. Je pense que souvent dans la vie, on a besoin de solidarité, de s’entraider. Le fait de venir aider le personnel soignant, qui est débordé, va leur permettre de mieux faire leur travail. Je viens tous les jours. Je vais les soutenir tant qu'ils auront besoin de notre aide."

Rédigé par Toatane Rurua le Jeudi 19 Août 2021 à 17:20 | Lu 1684 fois