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Des airs polynésiens arrangés pour harpistes


TAHITI, le 24 mars 2021 - Eve Delcambre, harpiste, installée en Polynésie depuis 2018, porte un projet de recueil présentant 21 chansons polynésiennes arrangées pour la harpe. Une collecte de fonds est lancée sur un site de crowdfunding pour permettre son impression.

“Tahiti au bout des doigts” est le titre du recueil de 150 pages souhaité par Eve Delcambre, harpiste. Ce recueil présente 21 chansons polynésiennes.

Pour chacune d’elle, le lecteur pourra découvrir le texte en tahitien la traduction en français, une illustration, la partition avec les accords de ukulele ou guitare et un arrangement pour harpe.

L’essentiel du recueil est constitué de vieilles chansons, des chansons "connues de tous", "chantées dans les bringues", "transmises oralement depuis des générations". Des "chansons traditionnelles" même si ce répertoire ne date que des années 50, et ne représente assurément pas les traditions musicales polynésiennes des origines.

L’auteure a choisi des chansons issues du répertoire du Tahiti "belle époque", ainsi que des chansons plus récentes, en s’attachant à "varier les thèmes abordés, les univers musicaux et les grilles d’accords".

Elle a rencontré des difficultés pour transcrire les mélodies car "écouter plusieurs versions m’a conduite à faire des choix, en essayant de déterminer ce qui est le plus proche d’une hypothétique réalité de départ, sachant que, hormis pour Eddie Lund et Yves Roche, les mélodies de ces chansons ne sont pas écrites".

Présenter les mélodies avec paroles, traduction et harmonisation était indispensable pour donner sens à une adaptation pour harpe. Et je souhaitais que l’on puisse repartir de la version chant pour travailler la harpe autrement.

Faire connaître la harpe

En arrivant sur le territoire en 2018, Eve Delcambre s’est lancée dans la découverte et l’apprentissage du répertoire local avec l’envie de faire connaître son instrument et de partager. "Pendant que je découvrais avec émerveillement le ukulele tahitien, mes harpes suscitaient l’intérêt", raconte-t-elle.

Avec le soutien de l’association Pop’harpe, le projet de faire connaître la harpe sur ce territoire s’est concrétisé, et une quinzaine de personnes ont progressivement débuté leur apprentissage. En parallèle, Eve Delcambre a découvert la musique polynésienne, réalisant des arrangements plus ou moins élaborés.

Elle a notamment puisé dans une petite collection de cinq recueils de chansons édités par les éditions Manuiti, créées par Yves Roche en 1965 et dans un recueil d’Eddie Lund de la même époque.

"Lorsque je jouais ce répertoire dans les hôtels et restaurants, le public local montrait un énorme enthousiasme. Les vidéos postées sur la Page Facebook Harpe à Moorea ont attiré une formidable sympathie, ici mais aussi en métropole, et notamment chez les harpistes", assure-t-elle. Ce qui l’a amenée à imaginer un recueil.

Un projet, une équipe

Pour mener à bien son projet, Eve Delcambre s’est entourée d’une équipe. Des amis tahitiens lui ont transmis des chansons au fil des rencontres. Winston Pukoki, de l’Académie tahitienne a apporté son savoir et ses connaissances pour l’édition des textes tahitiens et leur traduction en français.

Haamana Vanaa, a mis son talent artistique au service du projet, illustrant les chansons en utilisant des motifs du tatouage polynésien. Enfin Pablo Lopez, co-fondateur des Éditions du Paquebot une maison d’édition associative, est prêt à passer à l’action. Pour pouvoir imprimer ce recueil, une campagne de financement participatif est lancée.

Ce recueil est une base, un outil. "Encore une fois, le propos est ouvert, il s’agit de propositions, et c’est à vous d’utiliser ce matériau comme vous l’entendez, et de continuer à explorer ce vaste répertoire", conclut Eve Delcambre.


Des instruments à moindre coût

Pop’Harpe (lire aussi cet article a vu le jour en 2010 à Ivry-sur-Seine autour d’un projet original porté par le professeur de harpe du conservatoire et quelques parents d’élèves. L’objectif ? Il s’agit notamment de soutenir l’innovation d’instruments à bas coût accessibles à tous, élargir l’accès à la pratique et à la fabrication de la harpe par le biais, notamment, des harpes en carton et des harpes anciennes.

Pratique

Lien vers le site de crowdfunding.
Il reste 50 jours de campagne.


Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 24 Mars 2021 à 08:17 | Lu 1195 fois